Marjo

Critique CD: Marjo et ses hommes – Volume 2

Après le premier volume de Marjo et ses hommes, fait de versions rock des succès de Marjo en duo avec quelques chanteurs mâles populaires, plusieurs craignaient la suite que l’on savait bourrée de balades.

Étrangement, ce deuxième tome propose des versions beaucoup plus intéressantes, des extraits davantage réussis que son prédécesseur paru quelques mois auparavant.

Dans plusieurs cas, Marjo et son invité du moment n’ont pas vraiment pris la peine d’harmoniser leurs voix, se contentant plutôt d’entonner chacun un couplet puis de doubler les voix au refrain.

Cette approche ne donne pas nécessairement les résultats les plus impressionnants au niveau de la technique, mais au moins, le plaisir et la spontanéité de l’exercice se ressentent bien à l’écoute du disque et laisse aérer les compositions naturellement accrocheuses de la rockeuse.

C’est le cas du classique Chats sauvages avec la voix nasillarde de Richard Desjardins, ainsi que Bohémienne avec Mario Pelchat, Y’a des matins avec Luc de la Rochellière et Lune de novembre avec Kaïn.

Messieurs y prennent plaisir à chantonner l'air avec un naturel désarmant et un soucis de ne pas empiéter sur sa simplicité naturelle.

On nous laisse aussi croire que ce sera le cas pour Tant qu’il y aura des enfants, avec Grégory Charles, jusqu’à ce que le cœur de l’Académie Lafontaine ne vienne envahir la finale.


Arrangements pauvres

On pourrait toutefois reprocher la paresse des arrangements et la production trop léchée qui donne à chaque instrument une sonorité plutôt pauvre. Même l’harmonica inspiré de Jim Zeller ne parvient pas à soulever Bohémienne musicalement, en raison de la guitare et du clavier secs et sans âme.

D’ailleurs, un vrai piano aurait donné une saveur beaucoup plus authentique à l’ensemble que cet omniprésent clavier ringard.

Il n’en demeure pas moins qu’en dépit des choix froussards au niveau de la production, la musique ne vole pas la vedette à ce qui compte vraiment : les duos vocaux. Pour ça, mission accomplie.


Quelques étincelles

Il y a bien quelques trouvailles truculentes, quelques réinventions qui surprennent comme Je Sais, Je Sais, version légèrement dub, avec la superbe voix écaillée de Daniel Lavoie.

On a aussi pris soin d’y inclure le duo classique Les Yeux du cœur avec Gerry Boulet.

Mais le clou du disque est gardé pour la toute fin : Gilles Vigneault qui entonne avec conviction S’il fallait, bien décoré de cordes, comme une majestueuse fin de film émouvante… ou un moment plus que propice pour sortir son briquet en concert!




Moments Forts :
S’il Fallait, Je Sais, Je saisLes Yeux du Cœur

Moments moins forts :
Bohémiennes, Lune de novembre

 

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