Cat Power

Critique | Cat Power au Métropolis de Montréal

Vendredi 19 octobre 2012 – Métropolis (Montréal)

Ironique pour Montréal que Cat Power vienne présenter le spectacle de son nouvel album Sun par un vendredi soir pluvieux… Étrangement, l’ambiance au Métropolis et la prestation offerte par Chan Marshall étaient à l’image de la météo : gris, morne, atone.

Dès le départ, la sono n’allait pas.

Photo par Catherine Rosa

Chan Marshall s’est pointée sur scène avec ses quatre musiciens multi-instrumentistes, l’air troublé, un peu perdue. Dès les premières notes, il semblait évident que le contexte sonore n’allait pas aider sa cause. La balance des volumes semblait l’irriter…

D’entrée de jeu, des nouveaux titres, coup sur coup: Cherokee, Sun, 3, 6, 9, toutes interprétées machinalement, la voix chambranlante. La chanteuse cherchait ses poches, piétinait et gesticulait constamment vers le technicien de son, côté cour. Le chant était souvent légèrement faux, mais surtout, pas très convaincant. Le coeur n’y était pas.

Il a fallu attendre le cinquième titre (King Rides By) avant de voir Cat Power trouver un certain confort sur scène. Quelques gestes, quelques pas de danse étranges; il se passait enfin quelque chose, côté présence de scène. Mais la prestation vocale n’était toujours pas sur les rails.

Une série de ballades a occupé une quinzaine de minutes au milieu du spectacle: Bully (jolie), Angelitos Negros (dramatique et étirée) et The Greatest, plutôt solide. Enfin un peu d’émotion. Enfin un chant qui véhicule quelque chose.

Sinon, on a eu droit à un peu d’entrain lors de Ruin (avec une finale abruptement ratée – Marshall a tenté d’expliquer pourquoi mais on n’a rien saisi) et Back In The Days, mais rien qui ne vienne sauver l’absence d’impulsion de l’ensemble du spectacle.

Photo par Catherine Rosa.

Les fans fidèles lui ont tout de même réservé une ovation décente, dans l’espoir d’avoir droit à un rappel, alors que plusieurs à l’arrière quittaient sans insister. Les optimistes sont restés bredouilles: les applaudissements insistants n’ont pas réussi à ramener Marshall sur scène.

Cat Power a la réputation d’être un personnage assez étrange, un peu sauvage et difficile à cerner. Ça fait partie du mythe, en quelque sorte. Mais le spectacle de ce soir n’avait rien à voir avec de la timidité ou un quelconque mysticisme. Ça sentait plutôt l’improvisation, le je-m’en-foutisme, le manque de préparation et une absence notable de chimie entre une chanteuse étrangement distante et son band.

Vers minuit, on retrouvait les rues humides de Montréal après avoir cherché, en vain, une dose de soleil dans le Métropolis. Faudra se rabattre sur l’album.

Une prestation en-deçà du talent démontré par Cat Power sur disque.

Photos en vrac
(par Catherine Rosa)

;

Grille de chansons

Cherokee
Sun
3, 6, 9
Human Being
King Rides By
Manhattan
Bully
Angelitos Negros
The Greatest
Always On My Own
Silent Machine
Back In The Days
Nothin But Time
Peace and Love
I Don’t Blame You
Ruin
Ramblin’ Woman (selon un lecteur)

Vos commentaires