Feist

Coachella 2012 : Feist et Godspeed You! Black Emperor

Samedi 14 avril 2012 – Empire Polo Club (Indio, Californie)

Feist et Godspeed You! Black Emperor étaient aussi à l’affiche de cette soirée occupée de Coachella 2012, à Indio, dans le désert de la Californie.

Feist

Malgré la nature sombre des pièces de son plus récent album, Feist a su enflammer la foule entassée devant la scène Outdoor du festival Coachella samedi soir, alors qu’elle y présentait principalement les chansons de cet album, Metals, sorti à l’automne dernier.

Débutant la performance avec une My Moon My Man mordante, sautillant avec sa guitare et accompagnée de son groupe (batterie, basse, guitare, clavier et percussions) et de ses trois jeunes choristes (aux robes de prêtresses), le ton “rock” a vite changé alors que la chanteuse, d’origine canadienne, a proposé a public ses plus récentes chansons, plus ardues, plus sombres que ce à quoi elle nous a habitué par le passé.

Un ensemble de cuivres ainsi qu’une section de cordes sont venues la rejoindre sur scène, et tout ce beau monde a interprété la grande majorité de Metals, donnant ainsi quelques moments de frissons, notamment lors des chansons Graveyard avec sa finale durant laquelle le public et le groupe ont tous entonné la finale à coups de “Bring’em all back to life!”; et The Bad In Each Other, autre composition exquise de Feist qui fut l’un des grans moments de la soirée.

La jeune chanteuse semblait en pleine forme et prenait visiblement grad plaisir à être sur scène et à jouer ses pièces.

Malheureusement pour la part du public qui ne la connaît que pour une certaine publicité d’Apple, Feist n’a pas joué son méga-succès 1,2,3,4, dont elle tente probablement de se distancier (elle ne l’a pas jouée non plus lors de son plus récent passage à Montréal en décembre dernier). Malgré tout, l’ensemble du spectace n’en a pas souffert. Le tout est cohérent et bien dosé.

La soirée s’est terminée sur une énergique performance de I Feel It All qui est venue clore le spectacle en beauté.


Godspeed You! Black Emperor

La formation montréalaise mythique Godspeed You! Black Emperor se produisait en fin de soirée sous la tente Mojave, et c’est devant un public clairsemé (pour la plupart étendu par terre, hormis quelques rangées de gens debout devant la scène) que le groupe a offert son rock délirant et complexe.
Assis sur scène en une sorte de demi-cercle, les membres de la formation ne semblaient pas concernés par la présence de la foule, jouant dans une bulle qui leur appartenait à eux-seuls, certains faisant même dos au public. Ils étaient tous tournés vers le batteur Bruce Cawdron dont le jeu est à la base de chacune des pièces, nuançant, guidant et rythmant le tout.

Un concert de Godspeed You! Black Emperor doit être vécu pour bien en saisir l’essence, il s’agît d’une expérience unique. Les gens dans la foule entrent en transe, fascinés par les rythmes en crescendo qui s’étirent sur de longues minutes (le groupe n’a d’ailleurs proposé que 3 ou 4 pièces dans l’heure qui lui était allouée sur scène). Plusieurs dansent, d’autres son concentrés à observer les musiciens qui vaquent à leur occupation sans se soucier d’animer la foule.

Une formule atypique qui a fait ses preuves (d’où le statut culte du groupe). Il était d’ailleurs amusant d’observer la différence d’ambiance entre cette performance et celle de David Guetta dans la tente adjacente, où des centaines de gens sautaient et dansaient sur des rythmes dance. Deux univers totalement opposés…

En bref

− Le groupe canadien Destroyer a foulé les planches de la scène Outdoor en début d’après-midi. De très bons musiciens, ceux-ci n’ont malheureusement pas la capacité de connecter avec le public. Le chanteur, Daniel Bejar, semble timide et complètement eneloppé dans sa bulle. Son chant est correct mais sa présence scénique laisse à désirer. Par contre, le groupe offre de bons solos de saxophone et de guitare, et leur musique est exigeante et demande une certaine patience. Le public, peu nombreux, était par contre très attentif.
− Coup de coeur de la journée, la formation vermontoise Grace Potter & The Nocturnals a embrasée la scène Outdoor avec son rock engageant et énergisant. La belle Grace Potter possède une voix puissante et agréable à l’oreille. La jeune femme a beaucoup d’énergie à revendre, courant et sautant partout. Ses chansons sont entraînantes et peuvent plaire à un large public, autant les amateurs endurcis de rock que les plus jeunes (pour preuve, les nombreuses adolescentes venues admirer la chanteuse). La complicité de Potter avec ses musiciens, en particulier ses deux guitaristes, donne l’impression d’une petite amille “tricotée serrée” qui prend un malin plaisir à jouer ensemble. D’ailleurs, ses guitaristes sont de vrais fous frieux et se lancent régulièrement dans des solos déments.

− Merrill Garbus, mieux connue sour le nom de Tune-Yards, a ensuite pris la scène Outdoor d’assaut et est venue présenter son matériel original avec sa voix unique qu’elle utlise de manière très particulière. Basée principalement sur les pédales à effets de boucles, la performance de la chanteuse sort de l’ordinaire. Un bassiste et deux saxophonistes
l’accompagnent, qui se partagent également les fonctions de percussionistes. Et cela, en plus de la batterie simpliste qui se trouve devant la chanteuse. Les sons créés par cette ensemble sont complètment uniques, et mariés à la voix rauque et riche en nuances de Garbus, le tout s’avère étonnamment envoûtant, et déroutant par moments.

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