Pour cette dernière soirée de la 45e édition du Festival International de Jazz de Montréal, la scène s’ouvre sur un piano à queue. Esperanza Spalding y improvise des accords puissants, frappés avec ardeur, sculptant un espace sonore qui appelle à l’écoute. D’emblée, un dialogue s’installe, sans préambule. L’intention est claire, directe, presque brutale : dans son pays, ça chauffe. Une voix intérieure semble jaillir pour réclamer la liberté, exhorter à brûler tout ce qui est superflu. La rage contenue devient souffle créatif, et dans un élan d’imitation vibrante, sans jamais nommer « le nom », elle lance :
« I want the whole world, give it to me now! I don’t care how, I want it now. »