Bluesfest d’Ottawa 2015 – Jour 4 | Iggy Azalea : Short and sweet

Pendant que les Foo Fighters se faisaient couper le sifflet en raison d’un orage sur les Plaines d’Abraham, le Bluesfest d’Ottawa jouissait d’une météo beaucoup plus clémente… mais pas d’une tête d’affiche beaucoup plus longue pour autant.

Déjà, sur l’horaire papier distribué à l’entrée du site, la prestation de la rappeuse australienne Iggy Azalea sur la scène principale en fin de soirée devait durer un maigre 60 minutes, soit 15 minutes de moins que le groupe Alvvays sur l’autre scène plus petite, même si Alvvays est un jeune groupe formé il y a moins de 3 ans, ayant un seul album complet à son actif. Bizarre.

Mais avec 10 minutes de retard, et 10 minutes de niaisage/remplissage par DJ Whizz Kidd en début de prestation, la jolie blonde n’aura passé qu’environ 40 minutes sur scène.  Quarante bonne minutes pour les fans, mais le tout laissait une impression d’incomplétude, voire de strict minimum pour remplir des conditions contractuelles.

 

Pas annulé

C’est bien connu : Iggy Azalea a récemment annulé la vaste majorité de ses dates de tournée récemment, et on craignait qu’elle en fasse autant pour le Festival d’été de Québec (ce dimanche soir) et le Bluesfest d’Ottawa (samedi soir).

En fait, elle a tout annulé, sauf les festivals. Quatre festivals, à Pittsburgh, Ottawa, Québec et Washington. Certaines mauvaises langues soulignent qu’il s’agisse d’un problème de ventes de billets. D’autres prétendent que le violent ressac contre la chanteuse controversée – qui est notamment accusée de racisme et d’appropriation culturelle – aurait eu raison de son moral.

Une chose est sûre, il faut évidemment un certain rodage pour bien réussir ce genre de spectacle à grand déploiement, avec des chorégraphies élaborées, de la danse, du tape-à-l’oeil. « As you know, it’s been a while since I’ve been on stage », d’admettre franchement Azalea. Soyons francs : ça se sentait un peu.

À sa défense, Iggy Azalea danse, se déhanche, trottine sur la scène en début de spectacle dans son costume « color bars », mais contrairement aux Britney Spears de ce monde, pas question de faire du lip synch. Elle rappe pour vrai, et d’un débit assez impressionnant merci, ce qui lui prend tout son souffle. Alors en début de spectacle, pour Beg For It  et Bounce, notamment, elle se donne corps et âme, mais elle passe ensuite plusieurs chansons assise dans les escaliers érigés sur la scène, laissant ses danseurs faire le travail sur le plan des mouvements, alors qu’elle se concentre sur le chant et le rap.

Après quelques hits dont Work, Trouble et Fancy qui ont soulevé les Plaines Lebreton – il devait d’ailleurs y avoir une bonne quinzaine de milliers de fans réunis – des jets de fumée et des confettis annonçaient déjà ce qui semblait être une finale un peu précipitée.

La rappeuse avait du mal à cacher sa tristesse de ne pas pouvoir en offrir davantage à ses fans. Elle s’est montrée sincèrement reconnaissante envers ses fans… C’est un drôle de moment pour voir Iggy Azalea en spectacle.

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Nas, Alvvays, Shakey Graves et Scott Weiland

Plus tôt en soirée, le groupe dream pop canadien Alvvays offrait une performance honnête, à leur image. Le premier album Alvvays, qui nous avait charmé au point de déclarer Alvvays notre Découverte de 2014, a été joué au complet, ainsi qu’une nouvelle chanson et une chouette reprise de « la chanson la plus estivale qu’on connaisse », soit He’s On The Beach de Kirsty MacColl.  Ils seront à Osheaga cet été. 

This is the second time we perform in Ottawa. Last time, there was only 4 people… and one of them was Patrick Brazeau

– Molly Rankin, d’Alvvays

Parlant d’artistes qui prendront part à Osheaga, le rappeur Nas donnait une véritable leçon de rap old school vers 20h en pigeant allègrement dans son vieux répertoire, dont certains classiques de son chef d’oeuvre Illmatic (1994), comme New York State of Mind, Life’s A Bitch et The World is Yours. Toujours très solide à 41 ans.

C’était également l’occasion de faire la découverte de Shakey Graves, projet solo du Texan Alejandro Rose-Garcia. Et devinez quoi : il sera, lui aussi, à Osheaga.

Parfois en formule one-man band, et parfois en formule trio, Shakey Graves propose un blues-rock endiablé, avec juste assez de croustillant dans l’overdrive et une voix très solide. Impressionnant. Un bon show de festival.

La déception de la soirée n’était malheureusement pas une grande surprise… et ne sera PAS à Osheaga. C’est une bonne chose.  L’ex-chanteur de Stone Temple Pilots, Scott Weiland, n’est plus l’ombre de lui-même et n’arrive plus à atteindre les notes des chansons de son ancien groupe. Les Vaseline, Big Bang Baby et Unglued qui résonnaient si fort dans l’adolescence des trentenaires d’aujourd’hui n’a plus du tout le même impact chantées par cet artiste sur le déclin. Un peu triste.

Ce dimanche au Bluesfest d’Ottawa: Failure, CeeLo Green, Arkells, Heems, Philip Sayce, Blue Rodeo et plusieurs autres.