crédit photo: Marie-Emmanuelle Laurin
Cannibal Corpse

Cannibal Corpse, Dark Funeral et Immolation | La foule métal de Montréal a vibré au MTELUS

Cannibal Corpse, Dark Funeral, Immolation et Black Anvil : avec une programmation aussi solide sur scène, il s’agissait de tout un test d’insonorisation pour le MTELUS en ce samedi soir. À eux quatre, ces groupes comptent près de 110 ans d’activité derrière les micros… De quoi souffler les bougies – et les vitres !

Un roulement de tambour résonnait de loin pour tous les adeptes de métal brutal, depuis l’annonce de cette tournée nord-américaine l’été dernier. À la fin du mois d’octobre, Cannibal Corpse annonçait sur sa page Facebook que « tous les spectacles au Canada sont soit complets, soit sur le point de l’être » ; sans l’ombre d’un doute, une tournée fort attendue par des milliers d’adeptes.

Le signal de départ de cette virée en Amérique du Nord a été envoyé le 3 novembre à Silver Springs, Maryland ; au menu, trente dates échelonnées jusqu’au 10 décembre, avec un spectacle de clôture prévu à St Petersburg, Floride.

Dès la sortie du métro Saint-Laurent à Montréal, on sait, à la dégaine de certains passants, qu’ils se rendent au même spectacle que nous. MTELUS en vue : la foule en bottes et coat de cuir se densifie. On y est.

 

Une scène chauffée à blanc par Black Anvil et Immolation

Dès 19 h 00, la foule se presse sur le trottoir à l’avant du MTELUS. Aux premiers accords, la tension monte : c’est parti pour quatre heures de métal lourd.

Black Anvil ouvre la danse en nous offrant du black métal dans les règles de l’art, une trentaine de minutes d’ouverture face à une salle déjà très bien remplie. Pour plusieurs, il s’agit d’une belle découverte qui restera dans les listes d’écoute.

Prochaine arrivée sur scène : Immolation, qui embarque avec An Act of God, tiré du dernier album du groupe, Acts of God, sorti en février 2022 chez Nuclear Blast. Quand le chanteur Ross Dolan salue la foule après le premier morceau, c’est pour partager l’enthousiasme du groupe vis-à-vis de cette nouvelle tournée qui démarre : « With Black Anvil, Dark Funeral, and Cannibal fucking Corpse, such a killer lineup ! ».

Notons d’ailleurs qu’il s’agit d’un deuxième passage à Montréal pour Immolation cette année, qui avait déjà chauffé les planches du Petit Campus en mars dernier avec Black Anvil et Mortiferum en première partie.

 

Dark Funeral : de l’électricité dans l’air

Ce groupe suédois de black métal n’est plus à présenter, une véritable référence en matière de black métal depuis près de trente ans. Au détour de quelques conversations en attendant l’arrivée des musiciens sur scène, certains spectateurs admettent qu’ils sont davantage venus pour les voir que pour écouter Cannibal Corpse.

Soudain, l’électricité s’installe dans l’air. Le sol tremble, les barrières de sécurité autour des consoles de son frémissent. Les cinq musiciens apparaissent alors sur scène sous la clameur de la foule, visage entièrement maquillé de blanc et de noir, vestes cloutées et pantalons en cuir noir, et débutent sans tarder Unchain My Soul. Très peu d’interruption pour parler à la foule, hormis un « How are you fucking doing tonight » qui génère une autre salve d’applaudissements et de cornes du diable. S’ensuit une bonne heure de spectacle, couronnée par Let The Devil In et Where Shadows Forever Reign. Une prestation à la hauteur des personnages, à la fois sombre et puissante, ponctuées des légendaires incantations « Heil Satan » scandées par la foule.

On se demanderait presque où le chanteur Heljarmadr, aka Andreas Vingbäck, puisera sa voix pour cette tournée qui ne fait que commencer. Un arrangement avec des forces occultes ?

Cannibal Corpse entre en scène

C’est au tour de Cannibal Corpse de prendre place sous les projecteurs. À l’apparition du chanteur George « Corpsegrinder » Fisher, c’est l’effervescence, qui se confirme lorsqu’il entame Scourge of Iron, suivie de plusieurs classiques comme I Cum Blood et Fucked With a Knife. Ces incontournables cohabitent avec quelques morceaux du dernier et 15e album de Cannibal Corpse, Violence Unimagined, sorti en 2021 chez Metal Blade Records : Necrogenic Ressurection, Inhumane Harvest, Condemnation Contagion.

Le moshpit ne décolère pas, et le tourbillon de l’avant-scène gagne parfois même le reste de la foule, brouillant cette fine limite entre le trash et les spectateurs aux bras croisés. Les adeptes de stage diving ne partent même plus seulement de la scène, mais du fond du parterre, dans une cacophonie de pieds et de mains qui s’élèvent de tous les coins. Sourire aux lèvres, le batteur et membre fondateur du groupe Paul Mazurkiewicz fait vibrer l’espace avec ses deux bass drums.

À plusieurs reprises, George Fisher prend le temps de s’adresser à la foule ; on s’étonne presque de l’entendre parler, entre les chansons, d’une voix calme, grave et posée. Dans la salle, il fait plaisir de voir réunies plusieurs générations de metalheads qui opinent du chef. Et quand le chanteur demande, narquois, si chacun est « prêt à rentrer pour se faire border par maman-papa », c’est d’une seule voix que l’on en redemande. Ce que le groupe nous réservait pour le rappel ? Nulle autre que Hammer Smashed Face.

C’est l’un de nos voisins de parterre qui aura le mieux résumé la soirée dans toute son ampleur, et à qui nous souhaitons laisser le fin mot : « Brutal, osti ».

 

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