Týr

Týr et invités au Studio TD | Ballades des héros nordiques

Týr, un groupe de folk métal mélodique originaire de Tórshavn aux îles Féroé, s’est arrêté à Montréal le 1er avril au Studio TD dans le cadre de leur tournée nord-américaine Battle Ballads. Les groupes Trollfest, Æther Realm et The Dread Crew of Oddwood étaient également de la partie.

Une entrée sur scène à l’image des sagas vikings

Avant l’arrivée du groupe, un grand drapeau a été installé sur la scène scène présentant un drakkar navigant sur l’océan et une bataille dans les flammes au clair de lune ainsi que le nom Týr en lettres dorées. Ça met le ton pour une atmosphère héroïque à l’image de la mythologie et des sagas scandinaves. Les membres de Týr montent sur scène acclamé par la foule. Ça commence en force avec la chanson By the Sword in My Hand qui parle de la conquête de territoire.

Un son unique qui détruits les barrières stylistiques

Ils ont leur propre son de guitare qu’ils perfectionnent depuis leur début et que l’on reconnaîtrait entre mille, à la fois perçant dans les aigus et lourd dans les graves qui percutent le silence.

Le groupe mélange divers genres du métal : on peut entendre de grandes influences heavy metal, mais aussi du power metal, du progressif, epic metal, même du doom et black metal. Le groupe casse les murs qui existent entre les sous-genres du métal et c’est assez rafraîchissant. Ils ne sont pas confinés par une étiquette et la sombre prison des élitistes du métal et ça les rend d’autant plus créatifs. C’est vraiment ce que l’on peut entendre dans leurs chansons et en spectacle.

De plus, la foule est attentive et unie comme une légion dirigée par Týr. Tout le monde vivait un bon moment en symbiose avec le groupe. Tout le monde se laissait bercer par les chansons.

 

Chanter en cœur les exploits des héros scandinaves

La voix suave de Heri Joensen nous chante les prouesses des héros nordiques. Le chanteur s’excuse de manquer de voix, ça n’avait pas paru lors de la première chanson, mais lorsqu’il s’adresse au public, il a la voix presque éteinte. Pour l’avoir déjà vu en concert, sa voix est normalement capable de porter par sa puissance. Effectivement, elle n’avait pas toute sa vigueur ce soir. Bien des chanteurs au meilleur de leur forme n’ont pas la moitié de sa puissance vocale, alors ça ne paraissait qu’à quelques instants. On a également vécu un moment privilégié de chant a capella de Heri Joensen accompagné par le public.

Tout au long de la chanson Mare of My Night, le public chante les paroles en choeur avec Týr. Puis c’est Tróndur Í Gøtu qui est venu ensuite. La chanson folklorique traite d’un chef de l’ère viking dans les îles Féroé. Elle était bien connue dans cette région avant même que le groupe ne la joue, nous explique le guitariste. Ils ont seulement adapté la mélodie à leur style qui plairait assurément aux vikings de l’époque, s’ils avaient connu les guitares électriques. Le public chante même les chansons entièrement en féroïen. La barrière linguistique est bien mince, car on ressentait toutes les émotions aussi bien que si l’on parlait des langues scandinaves.

Invoquer les dieux du Valhalla avec des anciennes et des nouvelles chansons

Ce soir, c’était un merveilleux mélange des anciens succès ainsi que de nouvelles chansons. Ils ont joué des titres chers au public comme By the Light of the Northern Star et Valkyrja. Leurs chansons viennent jouer avec notre imaginaire par leur récit épique et leurs solos des plus divins. Le groupe a aussi joué Dragons Never Dies, Hammered et Axes, des nouvelles chansons parues cette année et qui seront sur le prochain album Battle Ballads. Ces dernières se fondent bien et sont dans le même esprit que les anciennes. C’est réjouissant de voir que le groupe qui actif depuis 25 ans est toujours inspiré à composer des nouveautés.

La foule a eu droit à un rappel avec l’héroïque Hold the Heathen Hammer High et la légendaire chanson Sinklars Visa racontées dans les ballades Kvæði du folklore des îles Féroé. Týr a su invoquer l’esprit des dieux nordiques et des valkyries pour nous emmener vers un Valhalla de musique.

Ces vikings à la conquête de l’Amérique se sont finalement présentés à un public déjà bien conquis. Heri Joensen a dit avoir déjà hâte de revenir à Montréal. Týr fait vraiment honneur à ses racines et met la lumière sur les Féroé, ces îles méconnues au beau milieu de l’Océan Atlantique.

Trollfest

Le groupe norvégien Trollfest chante principalement en « trollspråk », une langue troll inventée qui mélange le norvégien et l’allemand. Le groupe s’inspire du son du groupe finlandais Finntroll qui mélange métal et humppa, une variété finlandaise de polka qui rappelle étrangement les trolls.

Des Norvégiens barbus déguisés en flamands roses avec tutus et paillettes

Le groupe a été formé pour rigoler en 2002. Pourtant, en 2024, il est toujours actif et plus glorieux que jamais!

Comme leur nom le suggère, ils sont là pour faire la fête et faire les bouffons. Bref, c’est le groupe idéal en ce 1er avril, le jour du poisson d’avril. Malgré leur mise en scène ludique, le talent de Trollfest n’est pas une blague. Ils donnent tout qu’un spectacle.

Le groupe fait une entrée remarquée sur scène avec des costumes des plus flamboyants. Les grands barbus sont accoutrés de robes roses à tutus, des capes à paillettes et des chapeaux en tête de flamand rose. Leurs visages présentent des maquillages clownesques et même leurs instruments sont costumés de plumes roses.

Les musiciens nous sourient et nous regardent de façon comique. Ils interagissent même avec le public si l’on croise leur regard.

Ils ont fait leur performance devant un gigantesque drapeau présentant un flamand rose en style dessin animé. Les gars de Trollfest ne se prennent pas du tout au sérieux, mais assument leur côté ridicule avec assurance.

Des trolls farceurs

Le groupe est prolifique, depuis leur dernier passage à Montréal, ils ont déjà eu le temps de sortir quatre albums, dont leur plus récent Flamingo Overlord. Malgré leur allure joviale, on enchaîne les chansons brutales. À un certain moment, le chanteur nous prévient même qu’il va chanter une ballade douce, mais la chanson est encore plus brutale que les précédentes! Ce sont des petits plaisantins.

Le chanteur de Trollfest propose au public de faire un circle pit et le reste du public doit s’asseoir, puis tout le monde saute sur place. Ce moment était des plus farfelus. Les membres du groupe nous font chanter la chanson All Drinks on Me avec eux. Ils nous font pratiquer quelques coups avant de faire la chanson.

Æther Realm

Le groupe de death métal mélodique Æther Realm s’est produit en deuxième, juste après The Dread Crew of Oddwood et avant Trollfest. Leurs chansons font également référence à la mythologie et à des thèmes fantastiques. Leur musique est inspirée des groupes finlandais Wintersun et Children of Bodom. Je dirais que d’une certaine façon, leur musique un heureux mélange des deux groupes.

Des Américains au cœur finlandais

Dans la lumière dorée du Studio TD, les membres Æther Realm avait l’air surréel, sorti de l’éther. Avec un peu d’imagination on était facilement transporté vers des paysages nordiques. On pouvait ressentir la nostalgie qu’évoque la froideur de l’hiver et sa nuit sans fin. Ces Américains de Greenville en Caroline du Sud pourraient bien être natifs des pays nordiques dans une autre vie tellement ils incarnent bien l’essence musicale nordique.

Il y avait des moments plus intenses et des moments plus doux. Les membres du groupe levaient les guitares dans les airs de façon héroïque et avaient les poings sur le cœur. Le chanteur fait chanter trois notes au public afin que l’on puisse l’accompagner dans certaines chansons. Jones s’adressait au public comme à un vieil ami et il a même dit : « Je me sens à la maison avec le public de Montréal ».

Insuffler la magie par la musique

Il y avait quelques choses de grandiose dans leur façon de chanter en choeur, de faire aller leurs longs cheveux et leur technique de sweeping à la guitare. Ils font preuves d’une grande dextérité. Il y avait une certaine magie qui opérait. Le chanteur Vincent Jones a même dit : « Je peux sentir la magie dans la salle ce soir. Y-a-t-il un magicien ici? Eh bien, il y en aura un bientôt! » avant d’entamer la chanson The Magician. La mélodie était enchanteresse et ensorceleuse comme la fée Morgane qui nous chanterait à l’oreille de garder espoir.

Au milieu de leur prestation, le vocaliste de Dread Crew of Oddwood a fait une apparition surprise, rendant ainsi la chanson plus médiévale. Évoquant vraiment dans notre imaginaire une bataille de grands guerriers dans lequel chaque coup de batterie est comme un coup d’épée contre les ennemis.

 

The Dread Crew of Oddwood

The Dread Crew of Oddwood est le premier groupe à assurer la première partie de Týr.

Leur musique heavy et acoustique est typiquement médiévale et d’inspiration celtique. Les thèmes de leurs chansons font beaucoup référence aux pirates et à leur imaginaire fantastique. Un bon exemple est la chanson Giant Fucking Demon Crab qu’ils ont joué sur la scène du Studio TD.

Des bardes aux instruments inusités

Ils ont vraiment des allures de bardes en étant vêtus d’habits de l’époque et en brandissant des bocks de bières en bois. De plus, leurs instruments sont bien différents de ceux de la plupart des groupes. Dans leur rang on retrouve, entre autres, un accordéon décoré, une mandoline et un bouzouki irlandais.

Certaines chansons sont festives, et d’autres sont des chants bardiques pour soutenir les frères d’armes dans la bataille. Il y a eu quelques moments plus calmes dont un solo de flûte joué par les narines d’un membre du groupe. The Dread Crew of Oddwood a vraiment donner la totale.

 

Photos en vrac

Tyr

Trollfest

 

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