Santa Teresa 2025 – Jour 1 | Le rock est pas fait en chocolat!

Oh que ça lui tentait pas… Dame Nature n’avait visiblement pas eu le mémo que la saison des festivals au Québec débutait le vendredi 9 mai cette année. Qu’à cela ne tienne, c’est pas des averses et du froid qui allait arrêter Santa Teresa. Ni P’tit Belliveau. Ni The OBGMs, VioleTT Pi ou Le Prince Harry.

« C’est cool de la pluie pour un show rock! », me lance spontanément une artiste québécoise, qui jouera plus tard ce week-end mais qui était simple spectatrice en cette soirée de lancement de Santa Teresa.

Elle n’a pas tort.

Ça fait des foules plus modestes. Certains détenteurs de passes 3-jours ont sûrement décidé de la rentabiliser un peu moins. Des festivaliers de dernière minute ont peut-être opté pour un match Leafs vs Panthers. Qui sait.

Quoi qu’il en soit, ce sont surtout des artistes comme Kamilou et Le Prince Harry qui en ont payé le prix.

Programmée à 18h sur la petite scène gratuite au pied de l’église, la rappeuse et chanteuse R&B Kamilou avait d’emblée une occasion plutôt modeste de se faire valoir, elle qui a remporté cette opportunité grâce à ses deux très bonnes prestations aux Francouvertes ces dernières semaines. C’est tôt 18h pour un vendredi. Encore plus quand il mouille à boire debout.

Rien de grave pour cette charmante artiste de Rosemont, qui aura 1001 autres occasions de faire grandir sa liste d’adeptes. Par sa bonne humeur soutenue lors de sa chouette performance devant une douzaine de parapluies, on devine qu’elle le sait bien.

On se désole un peu plus pour Le Prince Harry. Pas le Duc de Sussex. Lui, il est resté au sec avec Meghan. On parle plutôt du duo synth-punk belge qui se produisait à 18h30 sur la grosse scène.

Venus de Liège pour jouer sous la pluie, ça démarre drôlement leur tournée québécoise. Mais bon, la foule grossissait à mesure que leur perfo avançait et comme on dit souvent, les absents ont toujours tort. Ils ont manqué une belle découverte, aux sonorités coldwave et à l’attitude punk. Qui se donnent en spectacle, peu importe les circonstances, visiblement.

Shoutout au chanteur pour le t-shirt d’IDALG, band psyché d’ici avec qui ils ont apparemment fait de la tournée en Europe. Real recognizes real, comme ils disent au pays de la royauté.

Les publics de Sherbrooke, Québec, Ottawa et Montréal auraient avantage à ne pas rater leur chance de les voir à l’oeuvre, puisqu’ils joueront à la Petite Boîte noire vendredi prochain (16 mai), à l’Anti le samedi 17, au Happy Goat le dimanche 18 et à la Rockette le mardi 20. Chapeau à Mothland pour l’idée d’apporter ce duo au Québec.

The OBGMs volent le show

La formation torontoise The OBGMs ne déçoit jamais.

Peu de groupes produisent autant de chansons sur les sujets de « ne pas avoir d’amis et ne plus avoir d’amour » tout en rendant leur matériel vraiment entraînant, défoulant, carrément fun!

Appuyé par trois excellents musiciens, le chanteur Densil McFarlane peut autant ajouter une deuxième guitare pour plus de mordant, ou faire bon usage de son immense charisme pour engager la foule dans sa prestation, comme il l’a fait en visitant la foule à plusieurs reprises.

VioleTT Pi est aussi un projet sur qui on peut compter quand on veut que ça lève pour un public friand de décibels et de compositions obliques.

Sans flafla, la bande interprète avec doigté plusieurs des titres issus de leurs quatre albums parus ces 13 dernières années. La foule commence à être un peu plus dense, et on sent que ce sont les fans de VioleTT Pi qui se sont donnés rendez-vous, puisqu’ils étaient nombreux à chanter en choeur les paroles peu orthodoxes de Biscuit chinois ou Celui qui attend.

Plus la performance avançait, plus on se dirigeait vers le matériel qui brasse, au grand plaisir du public qui avait besoin de cette dose d’énergie pour se garder au chaud en multipliant les pogos.

Puis la pièce de résistance : P’tit Belliveau, sa belle gang de musiciens et son visuel flyé.

Il est rendu 21h30, il pleut encore, et le public danse pour oublier au son des chansons tantôt bluegrass, tantôt weird-rock-rap-électro.  Ça chante en choeur – à la suite des menaces dignes d’un lutteur méchant! – les sympathiques textes de Mon drapeau Acadjonne vient d’Taiwan. Le fun est pogné!

À l’instar de VioleTT Pi, la performance de P’tit Belliveau prend progressivement des airs plus métal, notamment avec Gros Truck suivie de sa fameuse reprise de Chop Suey! de System of a Down. C’était la deuxième reprise du set, la première étant How You Remind Me de Nickelback, sans la moindre ironie. P’tit Belliveau s’en fait un point d’honneur : les plaisir « coupables », c’est de la bullshit!

D’ailleurs, personne à Santa Teresa ne semblait ressentir la moindre culpabilité, ni à chanter à tue-tête du Nickelback, ni à enjoyer la prestation vitaminée de P’tit Belliveau.

Santa Teresa se poursuit samedi avec une soirée rap qui se conclura avec le show de Fredz, puis dimanche avec un programme où la pop féminine sera à l’honneur avec Lou-Adrianne Cassidy et Ariane Moffatt notamment.

 

Photos en vrac