M pour Mtl (festival)

M pour Montréal 2017 – Jour 4 | Soirée hors du commun avec Jean-Michel Blais

C’était la dernière journée du festival M pour Montréal samedi, mais c’était sûrement la journée la plus occupée côté spectacles! En après-midi, on avait le traditionnel showcase Franco M avec sa programmation toute québécoise, et en soirée, on retrouvait encore une fois un foisonnement impressionnant de concerts un peu partout dans la ville. Celui qui a conquis notre coeur est le spectacle donné au Théâtre Rialto avec Common Holly, Douglas Dare et le pianiste et tête d’affiche, Jean-Michel Blais.

Après avoir fini le compte-rendu de la veille, il était déjà temps de se remettre au travail pour assister à Franco M qui se déroulait à l’Escogriffe et au Quai des Brumes, deux salles côte à côte sur la rue St-Denis.

Le premier groupe à se produire devant la foule principalement composée de délégués était Le Couleur à l’Esco, suivi par Mon Doux Saigneur et son folk rock sur la scène du Quai des Brumes. C’est ensuite Lydia Képinski qui a pris les commandes avec ses chansons poétiques, donnant la puck au groupe exubérant mais engagé, Les Hôtesses d’Hilaire. L’après-midi s’est terminé sous les rimes du collectif féminin Bad Nylon et du groupe de multi-instrumentiste trad’/folk Canailles.

Chaque performance avait son charme et chaque artiste a définitivement réussi à se démarquer par son style et son aplomb sur scène. Mention spéciale tout de même aux Hôtesses d’Hilaire qui nous a renversés avec leur performance haute en couleur, leurs interventions rigolotes et leurs propos franchement pertinents malgré les apparences. Ce fut notre coup de coeur de l’après-midi.

[n.d.l.r.: Et shout out au chanteur Serge Brideau qui portait la jolie robe qu’on lui avait magasinée il y a un an maintenant…]

Pendu à ses lèvres…

Pour terminer nos quatre jours de festivités, on ne pouvait pas choisir un meilleur spectacle que celui au Théâtre Rialto avec Common Holly, Douglas Dare et Jean-Michel Blais.

La première à fouler la scène fut Common Holly qui nous présenta ses pièces douces et romantiques, seule avec sa guitare électrique. Pour les deux dernières pièces de son court passage, Jean-Michel Blais est venu l’accompagner au piano et a ainsi créé une dimension relevée aux chansons.

Par la suite, c’est l’Anglais Douglas Dare, en ville depuis quelques semaines grâce à sa collaboration à l’exposition sur Leonard Cohen au Musée d’art contemporain, qui a livré une performance sentie et émotive avec des pièces introspectives et touchant à des sujets bien personnels comme dans sa chanson Oh Father.

Il y avait une authenticité, une émotion vive qui se sentait dans la voix de l’artiste, bref, on a rapidement été touché par sa performance et le tout s’est terminé dans un moment de parfaite captivité lorsque Dare a interprété Caroline et a chanté les dernières paroles a capella, sans micro sur le bord de la scène. On pouvait entendre une mouche volée tellement le public était pendu à ses lèvres. Un moment vraiment magique.

 

Jean-Michel Blais, ce grand pianiste

Entouré d’un piano à queue et d’un petit piano « troubadour », Jean-Michel Blais a commencé sa performance avec un medley de plusieurs de ses pièces provenant de son album célébré Il. Le public a été d’un silence respectueux et a chaudement applaudi le pianiste lorsque la dernière note a été posée. Blais s’est alors adressé à la foule pour leur expliquer le déroulement de la soirée et a poursuivi le spectacle en se promenant d’un piano à l’autre pour donner une dimension différente à ses morceaux, selon son humeur.

Pour deux pièces, Blais a fait monter son ami Buffalo sur scène. Installant son acolyte sur un petit banc à côté de lui au piano à queue et Buffalo apportant un petit clavier qu’il a installé sur le dessus de celui-ci, ils ont débuté la pièce Nostos. La pièce se joue à trois mains, donc c’était une occasion rare de pouvoir l’entendre en spectacle. Le résultat était à couper le souffle et cette proximité entre les deux artistes étaient belle à voir, tous deux assis serré devant le clavier d’un même piano.

Buffalo est resté pour une dernière pièce où il a incorporé certains éléments électroniques à la pièce avant d’aller sous le couvert du piano pour pincer des cordes pendant que Blais jouait. Cette collaboration a encore une fois été bien touchante et a donné le ton pour le prochain invité qui suivit, CFCF.

Cependant, avant l’entrée de CFCF sur scène, Blais a offert au public trois nouvelles chansons qui ont gagné l’attention de la foule dès les premières notes. Un deuxième album est donc à espérer dans la prochaine année!

Le spectacle s’est terminé avec la participation de CFCF pour les dernières pièces où ses arrangements électroniques sont venus magnifier les notes de Blais. La pièce Hypocrite a été comme un coup dans le ventre avec son crescendo enivrant et le duo a laissé le public avec la longue et expérimental In a Landscape, une reprise de John Cage.

Pas de rappel, mais la foule était visiblement comblée en remerciant le pianiste avec une ovation debout. Une soirée magnifique signée M pour Montréal.

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