Loud Lary Ajust

Loud Lary Ajust au Club Soda | Derniers. Shows. Ever.

In the year of Our Lord 2024, que valent réellement les mots « tournée d’adieu »? Après tout, ne venons-nous pas d’assister à la réunion d’Oasis? Motley Crüe n’avaient-ils pas annoncer en grande pompe leur dErNiEr ShOw avant de finalement repartir en tournée il y a quelques années? Même Jean Leloup a tué Jean Leloup avant de le ressusciter après un album, non?

Vous comprendrez alors qu’à l’annonce d’une ultime série de spectacles pour Loud Lary Ajust, mon réflexe premier a un peu été de lever les yeux au ciel en murmurant « ben oui, dernier show… jusqu’au prochain show ».

Mais hier soir, devant le fait accompli, mon attitude était toute autre.

« Hey c’est peut-être la dernière fois que je vois LLA en show…. ». me disais-je finalement, avec non pas qu’un peu d’émotion dans la voix.

Je me remémorais le moment où je les ai découvert, dans mon appart de Sherbrooke, alors que je pesais frénétiquement sur le bouton replay au bas du clip de Gruau, les yeux et les oreilles écarquillés.

Puis à la première fois où je les ai vus, au Boquébière.

Puis aux fois où j’ai eu la chance de m’entretenir avec Lary Kidd dans mes débuts de carrière de pseudo-journaliste. Je rie un peu en me rappelant que la première fois, je lui avais fait un questionnaire du genre « connais-tu vraiment tes drogues ou ben si tu bluff, mon Laurent? » dans lequel je le quizzais à propos de chacune des substances namedroppées sur Gullywood.

Ce qui m’amène à repenser à tous les crewnecks Gullywood que je croisais quotidiennement dans les corridors de Sid Lee à l’époque.

Puis au fait que j’avais failli me faire tatouer « XOXO » sur les jointures à la soirée de lancement de Blue Volvo, dans un garage du Plateau.

Je repense au vol Montréal-Paris que j’ai fait en n’ayant aucun autre album téléchargé que Ondulé et ses 5 titres.

Je repense aux (multiples) moments où moi et ma copine de jadis rappions, éméchés que nous étions, Candlewood Suites au complet.

Fuck. C’est peut-être la dernière fois que je vois LLA en show.

Mais je décide de me concentrer sur le positif. Ce dernier tour de piste est aussi un victory lap, après tout. On célèbre les 10 ans de Blue Volvo en même temps, aujourd’hui. Fait que rangeons la face d’enterrement et célébrons.

Et qui de mieux pour nous mettre dans une ambiance de fête que le nouvel enfant terrible/enfant chéri du rap québ, Fléau Dicaprio, Fléaunardo DaVinci, le Big Wop lui-même.

Non seulement la prestance de Fléau est-elle impressionnante en elle-même, c’est aussi sa capacité à déjà être supporté par les grandes figures de la scène qui se remarque. En plus d’avoir LLA qui lui offre une importante première partie, le gars a réussi a amener avec lui sur scène Shreez, Obia le chef et Connaisseur Ticaso. Impressionnant.

En deux mots, paket fun.

Puis arrive Ajust, éternelles lunettes fumées au visage, casquette des A’s flambant neuve. Suivent de près ses deux acolytes, affublés de pièces de la collection Officiel (la marque de Lary) x Alouettes de Montréal.

Ajust est la colle qui fait que tout est solide.

Loud a le underdog star power.

Lary, lui, a les quotables.

On tend à l’oublier, vu les punchlines puissants de Loud, surtout depuis son succès solo, mais reste qu’en spectacle, les lignes qu’on hurle, ce sont toujours celles de Lary, hein?

YVON DESCHAMPS. JUDY RICHARDS.

TU M’CONNAIS PAS MAN T’ES PAS DANS MES SHOES.

MON PISS GAME EST UGLY.

SI J’OVERDOSE CE SOIR AU MOINS J’TAIS BIEN HABILLÉ.

Personnellement je m’en suis tenu à la Molson Canadian, mais j’ai tout de même eu la réflexion. Advienne que pourra ce soir.

Au moins j’suis bien habillé.

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