
La Noce de Laine – Jour 2-3 | Sous le sigle du girl power (merci Marie-Pierre, Anna et les filles de Los Bitchos, OTPMD, Dolphin Hyperspace, Les Shirley et Bon Enfant)
Ayant été plutôt sage pendant la première soirée de La Noce de Laine (lisez notre compte rendu ici + plus de photos après ce texte), votre scribe est arrivé frais et dispo sur le site de la Pulperie de Chicoutimi, où se tenait le festival les 3, 4 et 5 juillet dernier.
Jour 2
C’est sous le soleil que la toujours souriante Marie-Pierre Arthur a amorcé la journée de vendredi tout en douceur. Pour interpréter ses classiques et les pièces de Bleu, son nouvel album paru plus tôt cette année, la chanteuse-bassiste était magnifiquement accompagnée de Simon Pedneault à la guitare, du batteur William Côté, de la choriste-claviériste-percussionniste Emilie Pompa et, évidemment, de son complice, François Lafontaine (Karkwa, Galaxie, Mara Tremblay…), aux claviers et à la cigarette.
Ce dernier était en particulièrement en feu (notamment pendant L’autre hémisphère), et sa belle de lui lancer « t’as fait revenir le soleil », après qu’une fine pluie aie rafraîchit les festivaliers pendant que Lafontaine se fendait d’une de ses fameuses envolées. Et puis sachez que la cloche à vache de Pompa et la grosse basse bien puissante d’Arthur n’ont pas nuit non plus. Mention aux somptueuses harmonies vocales sur Emmène-moi, que les musiciens ont chanté tous aux chœurs, avec une Arthur sans basse, sereine. On a souri lorsqu’elle rétorqua, après avoir demandé « tu t’es-tu mis en méchant? » à son médusé guitariste, « ah, c’est moi la méchante! », en parlant du gros fuzz sale qu’elle ajouta au son de sa basse, sur une pièce ultra-dansante, d’inspiration italo-disco. On eut aussi droit à une excellente version sur-vitaminée de Si tu savais (entre funk et quasi-punk), avec Pompa à la tambourine, de même qu’à Fil de soie, qu’ils ont « sorti des boules à mites ». Presqu’une heure de pur bonheur.
Peu après, on est allé voir Los Bitchos, un quintette de jeunes musiciennes britanniques aux origines diverses. Les dames donnaient dans un pop rock enjoué et sympathique, avec un trip world-beat, dont les inoffensives mélodies nous ont cependant semblés hélas relativement redondantes après quelques pièces seulement.
Tout le contraire de l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, qui nous en a foutu plein la gueule. Vraiment. Composée d’une douzaine de talentueux musiciens et musiciennes, cette inclassable et on ne peut plus diversifiée troupe (basée en Suisse) métissait moult styles avec une belle énergie. OTPMD nous a offert leur espèce de jazz alternatif dans une symbiose la plus totale, armés de fortes harmonies vocales et d’une instrumentation de course (la gang se trimbale avec pas moins de deux xylophones!). Original au cube.
Après souper, c’était au tour du power trio zouz de nous rocker la face, avec leur gros fuzz de fou, que votre scribe voyait et entendait pour la première fois. Avec leurs riffs musclés et rythmiques énergiques, le gros son bien vintage de zouz lorgnait tantôt du côté de ceux des vieux routiers du Sag-Lac (Gros Mené et Galaxie, mais aussi Band de Garage), Led Zep, QOTSA (dans les moments plus calmes, bluesy) et même RATM (lorsqu’ils se fâchent et que la guitare déconne). En plus, les trois gars chantaient et ont généré le premier un beau petit moshpit. Un peu comme Population II, on garde zouz à l’œil, c’est promis.
Après avoir tenté en vain d’aller voir Suuns à la scène la plus éloignée de l’action (ça refoulait à notre arrivée à l’entrée), on a déambulé sur le site, avant d’enfin voir en action la tête d’affiche du vendredi, Les Trois Accords. Le groupe de Drummondville est arrivé sur scène vers 22h, devant une foule en délire. Non, ils ne sont pas des one-hit-wonders. Et on a pu constater que leur pop-punk-rock patraque est indéniablement efficace en concert.
Entre deux interventions marrantes à saveur d’humour absurde, Les Trois Accords nous ont livré une tonne des mélodies accrocheuses et des vers d’oreilles qu’ils façonnent depuis maintenant plus de vingt ans. On eut droit à tellement de classiques, dont Grand Champion International de Course, Ouvre tes yeux Simon, Je me touche dans le parc, Vol à l’étalage, Internet et Elle s’appelait Serge (un trip yéyé en mode Indochine, avec la poésie de Plume). Les festivaliers sont devenus une belle grande chorale lors de plusieurs pièces, dont Internet, Caméra Vidéo et J’aime ta grand-mère, mais surtout Saskatchewan, qui fut un beau moment de fraternité et de communion.
Juste avant de jouer leur très NOFX-ienne Hawaiienne, le chanteur a tenu à mentionner au micro à quel point leur première fois à La Noce était spéciale. Après avoir remercié les fondateurs du festival (et des étiquettes Duprince et Popop) Eric Harvey et Fréderic Poulin, il a souligné que c’est grâce à ce dernier que le tout premier succès du groupe a tourné autant à la radio. Chapeau les gars!
Ensuite, plusieurs ont pris le bus pour se rendre au CEM, comme on nous avait recommandé de ne pas manquer LeParc, un groupe de jeunes rockeurs apparemment absolument pas manchots ni piqués des vers. Et sachez que ces voix avaient tout à fait raison! Leur rock progressif tendance psychédélique avait tout pour plaire à celles et ceux qui aiment leur musique aussi nourrissante qu’exigeante. Complexe et dévergondée, dynamique et effrontée. Vous savez, pour les mélomanes qui ont des albums de Mr.Bungle, de Rush, des projets de Les Claypool et la cassette d’Angine de Poitrine. Une basse Rickenbacker, une guitare électrique douze cordes, un batteur hyperactif, des claviers et autres machines insolites qui, ensemble, livraient une musique instrumentale aussi louche que formidable. Une bien belle claque. On a déjà hâte de leur tendre notre autre joue pour en avoir encore! En attendant, on se tapera leur premier album en boucle.
Jour 3
La troisième et dernière journée de La Noce de Laine démarra encore plus tranquillement que la veille. Sous un ciel variable, Avec pas d’casque était dans la place, et c’était plus que parfait. Leur folk moelleux et velouté ne pouvait pas être plus approprié, sérieux. Pareil comme un café bien tassé un lendemain de veille.
Et les gars étaient franchement contents d’être là, remerciant les organisateurs du festival, avant de laisser tomber, comme ça que « c’est ben mieux que de jouer Osheaga ». Plus intime, plus authentique, en effet. Après avoir joué quelques pièces de Cardinal (dont Mâcher tes bottes), sorti l’an dernier, on a notamment eu droit à plusieurs pièces d’Effets Spéciaux (Il fait noir de bonne heure, Les gloires du matin, La peur de perdre, Derviches tourneurs, Nos corps (en ré bémol)) et d’Astronomie (La journée qui s’en vient est flambant neuve, Intuition #1), en plus de L’amour passe à travers le linge (tiré de Dans la nature jusqu’au cou, paru en 2008). Bref, de la belle petite musique lente, totalement parfaite en lieu et en temps, alors que nous soufflait dans le cou une petite brise des plus agréables.
Notre trio de grunge sucré préféré Les Shirley suivait. On a toujours aimé The Breeders (mais pas tant Veruca Salt), tout comme les riffs inspirés des Rolling Stones et de Nirvana (et les verres fumés à la Cobain) du power trio nouvellement signé sur Duprince, qui revenait tout juste d’Allemagne. Avec au setlist des pièces comme Fuck it I’m in Love et Korben Dallas, la chanteuse-guitariste Raphaëlle Chouinard (née à Chicoutimi!), la batteuse Lisandre Bourdages et la bassiste Sarah Dion ont livré une belle petite performance juste assez enlevante pour plaire autant aux fans de Bad Religion que ceux des Foo Fighters.
Ensuite, on a changé de scène pour être instantanément séduit par Dolphin Hyperspace, duo californien formé du bassiste extraordinaire Logan Kane (aussi aux séquences) et de la saxophoniste Nicole McCabe, accompagné à La Noce de de la batteuse de course Roni Kaspi. Pour vrai, on n’avait jamais ramassé notre mâchoire au sol autant de fois en une demi-heure. Comme si Primus rencontrait Mr.Oizo (lorsque Quentin Dupieux ne fait pas de cinéma) dans un festival de jazz électro (ça se peut?). Ça groove dangereusement. On vous aura avertis.
Et le rock de Bon Enfant dans tout ça? La chanteuse Daphné Brissette (Canailles) avait toujours autant de charisme, en chantant comme une Marjo d’aujourd’hui, alors que son Guillaume Chiasson (Ponctuation) torchait sa guitare comme s’il n’y avait pas de lendemain. La paire était appuyée par Mélissa Fortin (Canailles) aux claviers et aux chœurs, Alex Burger à la basse, Emmanuel Ethier (Ponctuation, Chocolat, Yocto) à la guitare et Étienne Côté (Canailles, Lumière) à la batterie. Bref, fort plaisant.
Juste après, le duo Les Deuxluxes a livré leur scintillante magie rock n’roll comme eux seuls savent le faire. La chanteuse-guitariste Anna Frances Meyer rock sa/notre vie comme si la sienne en dépendait, pendant que son fidèle acolyte Étienne Barry (voix+ mouts instruments) se démenait derrière sa batterie. Chaque concert du duo est un événement, autant pour la décharge électrique que provoque leurs performances (quelque part entre The White Stripes et The Cramps) que pour l’aspect visuels, car leurs costumes de scène valent toujours le détour (voir photos). Et en plus, pour le même prix, les filles de Les Shirley ont rejoint le duo pour terminer le concert!
Patrick Watson, il a l’air gentil. En plus, y chante bien et joue du piano comme un pro. Et il s’accompagne d’excellent musiciens pour donner un bon show. Du coup, même si sa bien-aimée n’aurait pas été native du Saguenay, on aurait quand même dit qu’il a fort bien fermé cette Noce de Laine, qui débordait de filles qui rockent. À l’année prochaine!
P.S. C’était Gab Paquet le chanteur de noce des mariages à 10 piasses!
Photos en vrac :
JOUR 1 : TEKE::TEKE
JOUR 1 : SECRET CHEFS 3
JOUR 2 : LOS BITCHOS
JOUR 2 : ORCHESTRE TOUT-PUISSANT MARCEL DUCHAMP
JOUR 2 : LES TROIS ACCORDS
JOUR 3 : AVEC PAS D’CASQUE
JOUR 3 : LES SHIRLEY
JOUR 3 : BON ENFANT
JOUR 3 : PATRICK WATSON
- Artiste(s)
- Avec pas d'casque, Bon Enfant, Dolphin Hyperspace, Festival La Noce, Les Deuxluxes, Les Shirley, Les Trois Accords, Los Bitchos, Marie-Pierre Arthur, Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, Patrick Watson, Zouz
- Ville(s)
- Saguenay
- Salle(s)
- La Pulperie
- Catégorie(s)
- Alternatif, Art punk, Art rock, Dream pop, Experimental, Festival, Garage rock, Indie, Indie Pop, Indie Rock, Noise, Pop, Psychedelique, Rock, Stoner rock,
Événements à venir
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Jour 7 | Green Day, The Linda Lindas, Les Shirley
Lieu : Plaines LeBreton -
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