Festival du Bout du Monde de Gaspé (Festival)

Festival Musique du Bout du Monde 2018 | Bilan de la virée gaspésienne

Pendant que le Parc Jean-Drapeau vibrait au son de la musique électronique à Montréal le week-end dernier, plus de 900 km à l’Est se tenait la 15e édition du Festival Musique du Bout du Monde (FMBM) à Gaspé. Un festival à la programmation diversifiée, unissant avec doigté les artistes d’ici et d’ailleurs.


 

Road trip par excellence!

Le pèlerinage culturel vers le bout du monde a commencé par une contemplation des paysages carte postale de la route 132, excursion effectuée cette année en collaboration avec le club Tesla Québec. Parmi les artistes invités, l’auteur-compositeur-interprète Yao était du convoi électrique traversant la péninsule. Déjà, notre arrêt touristique au chaleureux Musée des Phares de La Martre, situé à une vingtaine de minutes de Sainte-Anne-des-Monts, donnait le ton à l’aventure aux yeux de l’artiste originaire de la Côte d’Ivoire. S’en est suivi d’un trip de musique francophone à fond la caisse avec nos co-voituriers, pour mieux faire connaissance avec ces festivaliers à la conquête du FMBM.

 

Entre culture et tourisme

Arrivés à Gaspé, la majorité des activités se déroulaient sur l’axe principal de la rue de la Reine, face au site historique du berceau du Canada, où est érigée la Croix de Jacques-Cartier, symbole de la prise du territoire par la France en 1534. Aux abords de la promenade longeant la baie était également aménagée une exposition de photos jusqu’au Musée de la Gaspésie, délimitant les pourtours de la zone festivalière. En addition au menu musical et aux ateliers artistiques, des activités en plein air prenaient l’affiche à l’extérieur du site, offrant aux visiteurs autant d’options culturelles que touristiques lors des quatre jours de festivités.

Pour compléter la vaste programmation, se greffaient également des rencontres entrepreneuriales, dont une table ronde avec Mélanie Joly et Diane Lebouthillier, pendant laquelle les acteurs régionaux ont planché sur des idées de rayonnement touristique, prenant la culture comme appui. Un touchant cris à l’aide de la cheffe des Mi’gmaq s’est alors fait entendre, cherchant un réel soutien au développement économique de sa communauté.

Faits saillants musicaux

Le premier grand rendez-vous proposait un duo féminin sous le chapiteau principal, bien à l’abris de la pluie. La chanteuse et flûtiste La Dame Blanche a ouvert le bal, avec des rythmes de hip-hop, reggae, cumbia et dancehall. Faisant son entrée sur scène cigare au bec, son coloré personnage fut certainement l’une des découvertes les plus appréciées des festivaliers. Coeur de Pirate a ensuite foulé les planches, revisitant les succès de ses premiers albums au piano en première partie, avant d’éclater en deuxième heure sur les airs du nouvel opus En cas de tempête, ce jardin sera fermé. La chanteuse bien connue du public dansait agilement sur scène, entrainant la foule dans ses mouvements de danse contemporaine à la Christine and The Queens.

Vendredi soir, les groupes Alaclair Ensemble et Les Trois Accords ont donné le coup d’envoi à la fin de semaine sur une note ludique, en présence d’une assistance plus familiale que la veille. Entre le discours de Robert Nelson, nouveau président du royaume bas-canadien et une curieuse interprétation du classique Temps des Cathédrales de Notre-Dame de Paris, le collectif de Québec, qui méritait sa place au programme principal de la soirée, n’a pas manqué de célébrer le succès Ça que c’tait devant une foule vibrante et conquise. La table était alors mise pour les absurdes univers et textes des Trois Accords, qui ont offert une représentation fidèle à leurs habitudes.

La soirée suivante était digne des plus grands airs de fête. Le chanteur d’origine haïtienne Fwonte a d’abord réchauffé les corps avec un son réussissant électro et musique du monde.  Les spectateurs, ivres de plaisir, se sont ensuite pris au jeu de la danse lorsque Celso Pina et ses musiciens se sont emparés de la scène. Véritable virtuose de l’accordéon, le père de la cumbia était l’une des prestations des plus attendues des uns, et des plus belles découvertes pour d’autres.

 

Spectacle au lever du soleil

Pour ceux qui ont eu le courage de se lever au beau milieu de la nuit… ou d’étirer leur soirée jusqu’aux premières lueurs du jour, le spectacle phare du FMBM fut une expérience tout simplement majestueuse. Les chants de gorge polyphoniques de la troupe Alash Ensemble s’harmonisaient parfaitement au décor naturel du Cap Bon-Ami. Accompagnés de leurs instruments traditionnels, les membres du trio sibérien ont su partagé leur passion et plaisir, malgré la barrière de la langue. 

Leur rencontre fut un incontestable coup de coeur esthétique avant de reprendre la route vers la grande ville, l’esprit encore rempli des spectaculaires images de la nature gaspésienne. Quoique d’assister à un spectacle aux petites heures du matin ne soit pas sans peine, leurs souvenirs en valaient le manque d’heures de sommeil et les 900 km de déplacement. Avis aux quelques pèlerins à la recherche d’un nouveau lieu de culte musical à l’extérieur de l’île de Montréal : le FMBM mérite son attention.

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