Sum 41

Festival d’été de Québec 2018 – Jour 11 | Sum 41 enflamme le parc de la Francophonie

Quiconque a vécu son secondaire pendant les années 2000 ou autour a écouté –  ou a connu quelqu’un qui a écouté – beaucoup de Sum 41. Ça explique pourquoi dimanche soir à la scène Loto-Québec, on avait l’impression que Limewire existait encore, que MusiquePlus montrait encore des vidéoclips et que Guitar Hero était encore à la mode. Sum 41 n’est plus au sommet comme il l’a été il y a de cela plus d’une décennie. Mais la nostalgie s’est emparée d’un parc de la Francophonie plein à craquer d’adolescents de tous les âges, prêts à crier chaque parole pour le passage du groupe pop punk le plus connu du Canada.


 

C’était pourtant assez difficile de savoir qui était le plus prêt et le plus enthousiaste entre le public et Deryck Whibley, meneur de la formation ontarienne. Excellent animateur de foule, Whibley faisait manger l’auditoire dans sa main, les faisant danser, rire, hurler, taper des mains et, surtout, chanter sur commande. En entrée de jeu, il permet d’ailleurs à trois admirateurs chanceux de monter sur scène pour regarder le spectacle.

All Killer, No Filler

Pour l’occasion, la formation avait sorti l’artillerie lourde. C’est en effet une rétrospective presque complète de la carrière du groupe qui a été offerte au FEQ, avec un accent bien prononcé sur les premiers disques. Il s’agit d’une proposition que les festivaliers semblent accepter promptement, dès les premières notes de The Hell Song. Le groupe possède d’ailleurs un portfolio beaucoup plus garni que dans nos souvenirs, alors que près du trois quart du spectacle semble être composé de hits.

Ce tour d’horizon permet également de mettre en valeur les fortes influences hard rock et heavy métal du groupe. Non seulement le groupe se permet un petit medley de classiques de métal tôt dans le spectacle, des chansons comme We’re All to Blame bûchent sérieusement. Idem pour le solo de guitare ajouté à la fin de Motivation. Les pièces du dernier album – 13 Voices, sorti en 2016 – semblent d’ailleurs bien s’intégrer à ce segment plus brut.

Sorti il y a quinze ans cette année, l’album Does This Look Infected? a le beau rôle puisque Sum 41 jouera cinq chansons de l’opus. Outre les extraits radios, on note la présence de Thanks for Nothing, apparemment l’une des pièces les plus souvent demandées, et Billy Spleen. Le groupe se permet également des reprises à sa propre sauce d’Another Brick in the Wall et We Will Rock You.

«We’ll see you motherf***ers next year!»

Si ses musiciens étaient bien en forme, on ne peut toutefois en dire autant de la voix de Deryck Whibley. Beaucoup plus nasillarde et haut perchée que sur ses vieux disques, celle-ci irrite parfois, quand elle n’est pas carrément en train de fausser. Son charisme et son énergie sur scène lui permettent toutefois de s’en tirer pour cette fois. C’est aussi plus facile à faire passer des cordes vocales défaillantes lorsqu’on peut compter sur une chanson comme la ballade Pieces. Première chanson du rappel, celle-ci voit le public chanter ses paroles à l’unisson. Le volume remonte ensuite pour Welcome to Hell et le succès souvenir Fat Lip. Alors que la foule était prête à partir, le groupe réserve une dernière surprise, concluant sur une reprise aussi réussie qu’inattendue de Faint de Linkin Park.

C’est donc terminé pour le FEQ édition 2018. Mais pour Sum 41, ce n’est que partie remise. Deryck Whibley a en effet annoncé qu’un nouvel album est en chantier, en plus de promettre de revenir à Québec dès l’année prochaine. Avec un spectacle aussi réussi que celui de dimanche, parions que ceux qui attendent déjà le retour des rockers canadiens dans la vieille capitale sont nombreux.

PUP sur le pilote automatique

C’est un autre groupe punk canadien qui a servi d’entrée au spectacle de Sum 41. Fort d’une nomination au prestigieux prix Polaris pour leur dernier album, PUP aurait dû donner une prestation haute en couleur. Malheureusement, les quatre gars de Toronto restent plutôt statiques durant le spectacle et ne réussissent pas à engager la foule, pourtant impressionnante, du parc de la Francophonie. Sleep in the Heat réussit à faire lever les bras des festivaliers pour un court moment mais tout de suite, le niveau d’énergie semble rechuter.

Le chanteur Stefan Babcock tente de remédier à la situation en milieu de parcours. Alors qu’il abandonne sa guitare le temps d’une chanson, il part faire un tour de body surf avec son micro. Mais encore une fois, hormis quelques téméraires qui décideront de l’imiter dans les premières rangées, l’ambiance n’est pas vraiment survoltée.

On salue tout de même l’effort du chanteur qui s’adresse à la foule en français dans un mignon accent de langue seconde, et qui a interrompu la dernière pièce, DVP, lorsqu’un incident dans le mosh pit requiert l’attention de la sécurité.

* Photo par Stéphane Bourgeois / FEQ

Rouge Pompier dédompte le parc

Le parterre de la Scène Loto-Québec était déjà rempli à ras-bord à 19h pour accueillir Rouge Pompier, premiers artistes de la soirée. Le groupe se trouve au coeur d’une série de cinq concerts en autant de soirs, après des arrêts à Laval et Alma lors des deux derniers jours. La voix de Jessy Fuchs semble d’ailleurs un peu éraillée sur la plupart des chansons, et le souffle manque parfois.

Qu’à cela ne tienne, les amants Pompier auront réussi à déménager plusieurs décibels, allant même jusqu’à jouer Autobus devant un circle pit bien respectable. Bref, malgré la fatigue, le casting aurait difficilement pu être meilleur pour entamer la soirée.

* Photo par Stéphane Bourgeois / FEQ

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