Premier anniversaire de Heavy Trip | Entrevue avec Michaël Bardier

Question de se préparer mentalement pour la célébration du premier anniversaire de Heavy Trip qui se tiendra ce jeudi 4 décembre au Piccolo Rialto, on est allé prendre une pinte avec Michaël Bardier, le one-man army derrière la boîte.

Sur sa photo officielle, Michaël a un pied dans le plâtre, et sur la description de son poste chez Heavy Trip est inscrit « Booking-Management-Trippin’ ».

Mais il n’est pas arrivé comme on se l’imaginait, sur une trottinette propulsée par des pétards à mèche. Au contraire, c’est un jeune homme des plus articulés et posés qui se tenait devait sa chope microbrassée.

Alors, comment un garçon en apparence saint de corps et d’esprit en est-il arrivé à s’occuper de certains des groupes aux réputations les plus chaotiques du Québec ?

«  J’étais déjà depuis un moment responsable du booking chez Dare to Care, mais j’ai fini par ressentir le désir de faire ça autrement. Pour la simple et bonne raison que je viens d’un milieu un peu plus underground et que j’avais envie de travailler avec des groupes qui représentent vraiment mon amour de la scène émergente. »

C’est d’ailleurs via son poste chez Dare to Care qu’il a recruté les trois premiers groupes signés sur Heavy Trip : Alaclair Ensemble, Duchess Says et Solids.

Ce sont ces trois groupes, ainsi que Chocolat, qui se partageront, entre autres, la scène ce jeudi.

La variété par nécessité

Et bien que le style musical de chacun soit très différent, Michaël précise :

« Au Québec, si t’es un amateur de musique un peu marginale, tu peux pas te permettre d’être dédaigneux côté style. C’est pas comme si on avait 50 bons groupes de hip hop alternatif. Donc les gens écoutent de tout et ça permet des shows plus éclectiques. »

Côté éclectisme, Heavy Trip ne donne pas sa place non plus.

Dans la dernière année, le patron est devenu gérant de Solids ainsi que de Heat (tous deux nominés au GAMIQ plus tôt cette semaine) et s’occupe de booker We Are Wolves, The Posterz, PyPy pis bien d’autres.

Fait que pas besoin de vous dire qu’il se cherche présentement un stagiaire pour l’aider avec tout ça.

Ce qui n’empêche pas le principal intéressé de déjà rêvasser à d’autres projets, comme de réintroduire des salles de spectacles intéressantes à Montréal, mais en région itou.

« Parce que quand on essaie de faire jouer des groupes un peu underground dans de plus petites villes, on se bute malheureusement tout le temps à une armée de Monique, directrices de la programmation, qui n’ont aucunement l’intention de t’y inviter. »

Ben n’en déplaise aux Monique, en attendant, Heavy Trip continue de faire tourner les perles de la musique québ’ indépendante partout où ils sont les bienvenus, ici autant qu’outre-mer.