crédit photo: Rose Cormier
Peanut Butter Sunday

Entrevue avec Peanut Butter Sunday | Punk, alternative, emo, whatever…

Entre une partie de « pool » dans leur Airbnb et une virée dans un restaurant du Quartier chinois, les quatre membres du groupe punk rock acadien Peanut Butter Sunday se sont arrêtés aux bureaux de Sors-tu? pour nous accorder une entrevue. Le groupe se produira ce soir (jeudi) au Zaricot de Saint-Hyacinthe et vendredi au Turbo Haüs, à Montréal, aux côtés de Birds of Prey et de Thick Glasses.

L’entrevue débute.

On a grandi ensemble dans la même ville. Moi, j’ai grandi avec André, Norm a grandi avec Jacques. Et pis là, maintenant, on grandit ensemble. Les quatre de nous.

Michael Saulnier et les trois autres membres de Peanut Butter Sunday ne tardent pas à rire face à cette phrase mielleuse, pourtant charmante, prononcée dans l’ironie par le chanteur et guitariste du groupe. Voilà où se situe l’esprit du quatuor de la Baie Sainte-Marie, qui a participé à l’édition 2023 des Francouvertes quelques mois avant d’être appelés à la dernière minute pour assurer la première partie de Bad Religion et Green Day au Festival d’Été de Québec : aucune prise de tête, rigoler à quatre, et prendre sa vie à la légère.

* Peanut Butter Sunday au Festival d’été de Québec, en 2023.

 

« Faut que ça blast »

Peanut Butter Sunday est né pendant la pandémie à Baie Sainte-Marie (dans le district de Clare), en Nouvelle-Écosse. Michael Saulnier vivait à l’époque avec Normand Pothier, guitariste et cofondateur du quatuor, et se concentrait sur l’enregistrement d’un projet solo.

« Le soir, on regardait des music videos des années 2000 de punk, et on pensait « ah, ça serait cool de faire comme ça » », raconte Michael Saulnier. Ce dernier a rapidement abandonné son idée initiale pour se tourner vers des compositions plus hargneuses, entouré de ses trois amis musiciens.

 

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Pothier et Saulnier composent exclusivement les morceaux de Peanut Butter Sunday. « Les chansons à Norm, elles sont pas mal du punk rock, full blast. Et puis les miennes, ils sont de manière alternative, avec du punk à danser, explique Michael Saulnier. Ensemble, on prend les démos et puis on les… »

« On les « Peanut-Butter-Sundefined! » », rapporte Normand Pothier dans la foulée.

Andre LeBlanc, à la batterie, et Jacques Blinn, derrière la basse, complètent le quatuor.

Le groupe n’aime pourtant pas coller d’étiquette à ses compositions. « On essaye de mixer du new stuff là-dedans, on essaye d’avoir le fun avec whatever genre qu’on fait. On veut pas que ça sonne exactement comme… Ça sort comme ça sort. C’est du punk, alternative, emo, whatever », énonce Normand Pothier.

 

Douce Acadie

Les membres de Peanut Butter Sunday sont, rappelons-le, originaires de Baie Sainte-Marie, au sud-est de la Nouvelle-Écosse. La réalité de la région, expliquée à un Montréalais, pourrait déstabiliser.

« C’est pas mal plus relax dans la campagne. On vient d’un petit village de 7000 habitants francophones », dit Normand Pothier. « Toute ferme à cinq heures, et c’est la pêche qui drive l’économie », ajoute Michael Saulnier.

Deux membres de Radio Radio, Jacques Alphonse Doucet (Jacobus) et Arthur Comeau, sont également originaires de Baie Sainte-Marie, tout comme la récente sensation acadienne P’tit Belliveau.

« C’était nice de voir du monde de notre coin actually jouer de la musique au Québec, s’agrandir. Et puis là, Jonah, P’tit Béliveau, a obviously ouvert la porte plus », émet Michael Saulnier.

Michael Saulnier et Jacques Blinn jouent d’ailleurs régulièrement avec P’tit Belliveau.

* Photo par Karen Cook.

Pourquoi la musique acadienne fascine autant les Québécois?

« Les conditions sont différentes, tu composes différemment. Un groupe de ville, quand il est influencé par la musique québécoise pour toute leur jeunesse et toute leur vie, ça va écrire de la musique d’une telle façon, s’essaie Normand Pothier. Nous autres, qu’on a forcément été inspirés par de la musique américaine et francophone, un petit peu, acadienne, traditionnelle, ça va écrire d’une différente manière, poursuit-il. Je pense qu’il y a un marché pour la musique avec cette saveur-là. Je pense que ça fait un petit flair intéressant à la musique. »

Le fossé entre les cultures acadienne et québécoise est pourtant plus grand qu’on pourrait l’imaginer, selon un consensus du groupe.

« Nous autres, la musique québécoise, en grandissant, on la connaissait zéro », avoue Jacques Blinn.

« On avait MuchMusic [aujourd’hui « Much »], pas Musique Plus », ajoute Pothier.

« Tous nos médias étaient anglophones, c’est sûr que ça va nous influencer », dit Blinn.

 

Du nouveau matériel

Peanut Butter n’a pour l’instant qu’un seul EP de cinq chansons à son actif, intitulé Quoi-ce y’a pour souper?. Le groupe travaille sur un nouvel album, qui pourrait paraître sur les plateformes d’écoute d’ici les prochains mois.

« On planait de sortir l’album à tard printemps, début de l’été. Mais on s’est dit qu’on va peut-être faire plus de prod’ dessus, pis peut-être le releaser à l’automne. Mais anything is possible. Ça pourrait sortir demain », explique Michael Saulnier, avouant que Peanut Butter Sunday compte une dizaine de « bonnes tounes » dans ses poches actuellement.

Entre-temps, le groupe ira se produire ce soir au Zaricot, à Saint-Hyacinthe, aux côtés de DDWD, avant de se payer un arrêt au mythique Turbo Haüs. Vous pouvez vous procurer des billets ici (Saint-Hyacinthe) ou ici (Montréal).

Les membres du quatuor vouent une admiration à la scène punk au Québec.

« Il faut venir à Montréal, pis il faut tour au Québec, tu peux jouer 40 fois par année », rappelle Normand Pothier.

« Mais c’est pas juste ça. Montréal c’est une incroyable ville pour jouer de la musique en général », souligne Andre LeBlanc. « Le monde y sont down icitte à regarder de la musique. C’est vraiment music-oriented et c’est music-friendly », observe Michael Saulnier.

* Peanut Buttet Sunday aux Francouvertes, en 2023. Photo par Frédérique Ménard-Aubin.

La conversation tire tranquillement à sa fin, avant que le groupe n’aborde les Grammy Awards, tenus la veille à Los Angeles, dans les dernières minutes.

« Malheureusement, nous, on n’a rien gagné », prévient Michael Saulnier.

« Ben oui on a gagné de quoi! », notifie Normand Pothier.

« Oui, on a gagné la « Dumb Band of the Year » award », répond Saulnier.

 

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Toutes nos félicitations, Peanut Butter Sunday.

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