François Bellefeuille

Critique | François Bellefeuille présente son one-man show à Montréal

On l’attendait celui-là : le délirant François Bellefeuille présentait enfin son premier one-man show officiel cette semaine au Monument National, à Montréal. Sans surprise, l’homme-enfant à la chevelure hirsute, aux barniques rétro et à l’intensité mal calibrée s’avère à la hauteur du buzz. À laisser le fruit mûrir, l’humoriste en récolte un premier one-man show de grande qualité.

Photo par Pascal Leduc

Photo par Pascal Leduc

Premières parties de Louis-José Houde, numéros remarqués lors de galas Juste pour Rire, Découverte de l’année 2012 au gala Les Olivier, shows prometteurs à Zoofest : François Bellefeuille cultivait son art depuis un bon petit bout de temps déjà.

On connaissait déjà ses étranges fascinations (les faucons, notamment) et ses montées de lait démesurées envers les bananes ou « les gens qui roulent leur spéguétti ». Il avait testé beaucoup de son matériel (au point même où certains de ses numéros ont visiblement atteint leur fin de vie utile, puisqu’ils ne figurent pas au premier one-man show), multipliant les apparitions ici et là et gagnant à chaque fois en confiance.

Ça paraît. Son matériel est absurde, souvent anecdotique et volontairement décousu, mais tient étrangement la route sur une durée prolongée (près de 90 minutes, sans entracte).

Ce n’est pas toujours concluant, quand un humoriste naviguant dans l’absurde se lance dans un show complet. C’est là où le bât blesse pour Jean-Thomas Jobin, notamment, alors que les Denis Drolet s’en sortent plutôt bien… grâce à leurs mises en scène et à leurs personnages variés.

Photo par Pascal Leduc

Photo par Pascal Leduc

La mise en scène de François Bellefeuille, elle, est somme toute assez sobre. Il appuie son stand-up pur et simple en faisant souvent appel aux projections visuelles, qu’il contrôle comme un Powerpoint avec une petite manette. Très utile, notamment, pour son hilarante analyse des livres pour enfants Papouille la grenouille et Caca Boudin, et son abracadabrante refonte de la mappemonde.

En matière de personnage, Bellefeuille n’en maîtrise qu’un seul : celui qu’on connait déjà très bien. Mais il est attachant, ce sympathique loser échevelé, cet hurluberlu gueulard aux réflexions enfantines. Et visiblement, le personnage a assez de profondeur pour être servi à plusieurs sauces.

Lors de la représentation du mercredi soir, François Bellefeuille s’est accroché dans quelques répliques, mais rien de bien majeur. Et dans l’ensemble, il semble en parfait contrôle de son one-man show, qui a véritablement tout pour réussir.

Photos en vrac (par Pascal Leduc)

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