Skrillex

Critique concert: Skrillex, Diplo, Grimes et Pretty Lights à Montréal!

Dimanche 15 juillet 2012 – Parterre de l’Île Notre-Dame (Montréal)

Grosse journée au Parterre de l’Île Notre-Dame à Montréal, alors que le Full Flex Express s’y arrêtait, avec Skrillex, Grimes, Diplo et Pretty Lights notamment au menu.

 

17h30 : Grimes

La jeune canadienne claviériste et chanteuse electro a offert un concert plutôt minimaliste tant par sa musique que par sa présence sur scène. Juste elle, son clavier et sa table de mixage. Il n’y avait aucun effet visuel ou autre animation qui aurait pu pimenter sa prestation.

Elle a néanmoins interprété deux de ses succès tels que le morceau Oblivion (de l’album Visions) et Genesis. Le reste de son show semblait expérimental et peu accrocheur, ce qui correspond bien à la façon dont elle-même décrit sa musique en tant que « ADD music ».

Pour une artiste du genre post-morderne, indie pop, le show manquait d’un je-ne-sais-quoi plus avant-gardiste, sans parler de ses prétendus danseurs torse-nu, chétifs et sans aucune coordination.

 

18h30 : Diplo

Diplo. Photo par Renaud Sakelaris.

C’est au tour de Diplo de prendre possession de la scène. Le DJ de Philadelphie se met à ambiancer réellement le public – déjà un peu plus nombreux que pour Grimes – tout en faisant enfin découvrir l’utilité de l’écran géant posté à l’arrière de la scène.

Diplo, connu pour son projet avec Major Lazer, a livré un show à la hauteur des attentes au niveau des influences hip-hop – R’N’B – reggaeton, saupoudré par un son dubstep bien lourd. Les enchaînements d’une toune à une autre sont propres et fluides.

La deuxième partie de son show est nettement plus électro jusqu’à ce qu’il entame son morceau Pon De Floor, qui a été repris par Beyoncé dans Run The World (Girls). Il termine par le morceau hip-hop de Yung Joc It’s going down. Mention spéciale à l’animation sur l’écran géant qui s’avoisinait à des personnages psychédéliques digne de Yoopa TV… Assez troublant

 

20h : Pretty Lights

Pretty Lights. Photo par Renaud Sakelaris.

Le DJ du Colorado, connu pour ses digital sampling en hip-hop, funk et soul a renversé la tendance en livrant un show très électro – dubstep.

Il n’y aura eu aucun sample vraiment notable comme ceux qu’il avait fait de Run DMC avec It’s Tricky ou de Mos Def avec Beef.

À la fin de son spectacle, il entame enfin un de ses classiques : Finally Moving en passant d’abord l’original puis le remix.

Le Full Flex Express Tour commence à prendre des allures de méga show avec les colonnes de lumières indissociable à Pretty Lights. Même s’il y a eu des moments où les colonnes n’étaient pas allumées, les jeux de lumière accompagnaient parfaitement ses mixes electro – dubstep.

 

21h30 : Skrillex

La nuit est finalement tombée sur le parterre de l’île Notre-Dame et fait place à un compte à rebours sur l’écran géant, tandis que les éclairages plongent le public dans un bleu intense. Un feu d’artifice s’improvise dans le public alors que la musique s’intensifie.

Le show de Skrillex. Photo par Renaud Sakelaris.

Écran de fumée : Skrillex fait son entrée sur de la grosse dubstep. Le public découvre le DJ californien dans son impressionnante « Skrillex-mobile », le poing en l’air, gesticulant dans tous les sens. Il enchaîne sur différents mélanges de dubstep avec du hip-hop et du reggae.

Clin d’oeil à Pretty Lights lorsqu’il reprend son morceau Finally Moving dans une version nettement plus accélérée et définitivement plus dubstep. Sa « Skrillex-mobile » s’élève alors dans le ciel et il enchaîne deux de ses succès  My Name Is Skrillex et Rock N Roll avant de remixer le morceau de Fatman Scoop Be Faithful et de poursuivre avec son fameux Bangarang. Skrillex défie les lois de la gravité et monte sur sa table de mixage tout en envoyant un son dubstep massacreur.

Son engin aux allures de vaisseau spatiale redescend et la tension ambiante diminue lorsqu’il joue son remix du morceau Cinema de Benny Benassi. Il clôt le concert avec son morceau Scary Monsters and Nice Sprites.

Mention toute particulière à l’ensemble de son show qui était incroyablement bien coordonné entre l’animation sur grand écran et la musique. Tout était calculé à la seconde près. Les images étaient soignées et les jeux de lumières étaient synchronisés à la perfection. Un show sans accroche, sans bé mol, impressionnant.

Le bilan du Full Flex Express Tour est plutôt mitigé entre le nombre de gens réunis, le manque d’enceintes et de basses à l’arrière du public qui empêchait l’effet de cuve electro et la longueur écourtée des concerts. Néanmoins, le public a semblé satisfait de l’ensemble, sûrement parce qu’ils étaient venus en foule pour acclamer Skrillex qui a su rester fidèle à son talent. Le Full Flex Express Tour a livré une série de shows dubstep à l’américaine, ancré dans l’air du mainstream et des gros beats lourds, en comparaison à la dubstep européenne et au UK garage.

 

 

Photos en vrac
(par Renaud Sakelaris)

Skrillex

 

Pretty Lights

 

Diplo

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