Arthur H

Critique CD: Arthur H – Mystic Rumba (2CD)

Huit ans après Piano Solo, une captation de 68 minutes de chansons enregistrées seul au piano en studio, Arthur H renoue avec l’exercice piano-voix pour Mystic Rumba.

Double dose de tête-à-tête avec le fils de Jacques Higelin cette fois, avec une sélection judicieusement triée sur le volet à même son vaste répertoire récent, en plus de quatre titres inédits (dont l’excellente Les 3 petits nains).


Pas qu’un retour aux sources

Le cliché voudrait que l’artiste revienne à la racine de ses chansons lors de ce genre d’exercice mais ici, on a plutôt affaire à une troisième phase.

L’expérience de raser les arrangements pour simplifier l’interprétation des chansons donne lieu à de nouvelles versions toujours teintées des arrangements qui ont été bien digérés et incorporés, ainsi que livrées avec un abandon qui aurait été impensable sans que ces titres n’aient été trainés en tournée pendant des années.

C’est ce qui rend ce Mystic Rumba si intéressant : l’amateur d’Arthur H n’a pas l’impression d’écouter des sous-versions des pièces qu’il appréciait sur l’album original, mais plutôt à des nouvelles moutures moins étoffées, plus fragiles et honnêtes de celles-ci.

On ressent toujours les influences primaires d’Arthur H : la chanson française, des touches de blues, de jazz, de rock, de bal-musette, des valses entonnées à la voix de mêlécasse évoquant un Tom Waits français.

Le contraste entre cette approche intime et son habituelle exubérance dans l’instrumentation (exit les guitares rock et les cuivres) est frappante et donne véritablement une nouvelle vie à quelques titres dont Naive Derviche, ou Je m’appelle Kevin B.

L’album est dédié à son amie, la chanteuse montréalaise Lhasa de Sela, décédée en janvier dernier.

Moments forts :
Naïve Derviche, Les 3 petits nains, Je m’appelle Kevin B., Cosmonaute Père et fils

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