Woodkid

Critique album | Woodkid – The Golden Age

Woodkid - The Golden Age Woodkid The Golden Age

Après avoir titillé la planète pendant plus de deux ans avec de grandioses clips, supportés de chansons qui laissaient présager un tout aussi grandiose premier album, Yoann Lemoine, ou Woodkid, arrive finalement avec une œuvre complète : The Golden Age. L’âge d’or de quoi, va savoir, mais aucun doute que l’album fait honneur au métal précieux qu’il évoque.

Le compact ne déroge pas du son immense, voire pompeux, des trois singles qui l’annonçaient. À grands coups de piano, de chœurs  et d’ensemble à cordes, Woodkid bûche (la pognez-vous?) à travers cette dense sélection de titres pop-rock cinématographiques.

Parlant de cinéma, mentionnons que l’occupation première du jeune Français d’origine polonaise est d’être cinéaste. Ce qui explique l’ambiance générale de The Golden Age, et l’esthétique impeccable de ses clips (Run Boy Run était nominé aux Grammy 2013 dans la section clip de l’année).

Les deux autres simples, Iron et I Love You, sont sans contredit les deux pièces charnières de l’album. Moins langoureuses que le reste du record, elles sont les compléments  parfaits de vos prochains moments de honte profonde.

*Parce que vous allez suivre les percussions, de la face et/ou du corps, aussi peu subtilement qu’inconsciemment. Et comme l’album n’est disponible qu’en format numérique pour l’instant, il jouera probablement dans votre lecteur à poche, donc probablement en public.

Mais bref.

Tout ceci pour dire que l’équipe marketing de l’artiste a bien choisi les extraits à sortir avant la venue de l’album officiel.

Ceci étant pris en compte, reste qu’au fil de l’écoute, une question fait surface : « était-ce une bonne idée de jouer la carte de l’aguicheur? »

Oui, peut-être, pour créer le buzz, mais ce qui pose problème, c’est l’attente. En 2011, des sonorités de ce genre, c’était franchement innovateur. En mars 2013 par contre, le Woodkid semble s’être fait doubler.

Pour résumer, disons que certains des attributs qui au départ faisaient de l’artiste un agent de renouveau ne sont désormais plus des primeurs.

Les comparaisons sont devenues difficiles à éviter, et Woodkid finit par faire figure de bon deuxième. Exemple, la voix nasillarde et les intonations de Lemoine semblent directement pigées dans le sac à dos d’Alt-J. Même si en théorie, ce devrait être l’inverse.

Les arrangements dramatiques ne sont pas non plus sans rappeler une certaine Lana Del Rey (pour qui Lemoine a d’ailleurs réalisé un clip, et de qui il a remixé les compositions).

À défaut d’être le vent de changement dont le monde de l’indie aurait peut-être besoin, cette première offrande reste néanmoins un fort agréable masse-tympan. Et rien que pour l’envolée de courage militaire qu’injectent les hymnes Stabat Mater et The Other Side, ça vaut l’écoute. De quoi se surprendre à avoir envie de courir au ralenti, mousquet à la main, au cœur d’un orchestre d’explosion, pour la Reine.

Pour la Reine.

 

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