Critique album | Tegan and Sara – Heartthrob

Les rockeuses indie canadiennes Tegan and Sara ont pris un virage musical davantage pop sur leur plus récent album Heartthrob. Une décision ambitieuse qui a une efficacité redoutable.

Les sœurs jumelles Tegan Rain Quin et Sara Keirstein Quin, présentent un 7e album en carrière. Heartthrob s’inscrit dans une volonté de renouveler leur public et de séduire les radios commerciales. L’indie-rock et le folk à saveur emo sont laissés partiellement de côté pour une synth-pop plutôt léchée aux accents des années 80. Dès les premières notes de l‘excellent single Closer, ce changement de cap est audible.

Les jumelles de Calgary réitèrent cependant avec des thèmes qui leur sont familiers : les peines amoureuses, les déceptions, les désirs non assouvis. Pour l’occasion, le duo a fait équipe avec le producteur Greg Kurstin, reconnu pour avoir travaillé avec de nombreuses artistes pop telles que Pink, Kelly Clarkson, Lily Allen et Ke$ha. Justin Meldal-Johnson, bassiste de Beck et Joey Waronker, batteur polyvalent (Norah Jones, Leonard Cohen, Thom Yorke) ont également collaboré à l’album.

Avec Heartthrob, le duo part à la conquête des grandes salles et d’un public plus large. Les mélodies sont accrocheuses, les arrangements riches et soignés. Les guitares sont toujours présentes mais sont relayées au second plan, laissant la vedette aux synthétiseurs. Bien que les chansons soient linéaires, les interactions vocales sont attrayantes et les rythmes pulsatifs. L’emballage est soigneusement fignolé. Une musique accessible qui ne fera peut-être pas l’unanimité chez les fidèles adeptes qui attendaient du nouveau matériel depuis 4 ans. Il est cependant louable que ces artistes soient en constante évolution plutôt que de nager dans la redondance.