Critique album | Pillowfight – Pillowfight

Pillowfight - Pillowfight Pillowfight Pillowfight

Difficile de croire que Dan « The Automator » Nakamura ait le temps de concocter un autre projet musical. Pourtant, après Gorillaz, Deltron 3030 et Handsome Boy Modeling School, c’est au tour de Pillowfight de voir le jour: le fruit d’une collaboration entre lui et la jeune prodige de Los Angeles Emily Wells. Difficile à catégoriser, l’album homonyme parvient à juxtaposer les styles, notamment l’électro, le hip-hop et le indie rock, d’une belle manière et ce, malgré quelques faux pas.

À ses meilleurs moments, Pillowfight se rapproche de Portishead tel que réalisé par Danger Mouse; des percussions sèches complémentées par des touches de synthétiseurs étranges. Le tout donne une atmosphère un peu lugubre sans pour autant être déprimant. La pièce d’ouverture, Used to Think, donne bien le ton pour le reste de l’album avec son histoire d’amour perdu et d’abus de substances. Des thèmes lourds, mais désamorcés par la voix délicate de Wells, qui se rapproche beaucoup de celle de Norah Jones.

Le problème est que Pillowfight ne semble pas très intéressé à sortir de ce marasme musical qui oui, est charmant, mais n’offre pas beaucoup de moments mémorables. Le seul moment épique de l’album se retrouve sur la chanson Get Your Shit Together, qui aurait parfaitement sa place sur la trame sonore du dernier film de Tarantino. Quelques fois, le duo semble vouloir s’approcher des hauts atteints par cette piste, notamment sur Redemption, mais n’y parvient jamais.

Le soleil se pointe enfin le bout du nez lors de Get Down, une sorte de chanson « beach party » qui n’est pas sans rappeler Rock the House de Gorillaz (aussi écrite par Dan « The Automator »). Le reste des chansons est parfaitement serviable, mais ne se distingue pas particulièrement.

Reste qu’il y a un filon intéressant au sein de cette collaboration. Dommage qu’historiquement, Dan « The Automator » ne récidive que rarement sur ses projets. Au moins, cet album aura mis de l’avant le jeune talent très prometteur qu’est Emily Wells.

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