Les Cowboys Fringants

Critique album: Les Cowboys Fringants – Que du vent

Les Cowboys Fringants - Que du vent Les Cowboys Fringants Que du vent

L’intention était claire: Les Cowboys Fringants voulaient revenir à une musique plus rayonnante, plus rythmée pour faire danser les foules après avoir exploré des teintes de gris sur le précédent L’Expédition. Pas surprenant, alors, de retrouver du matériel familier, réussi mais sans grande audace sur Que du vent.

La première pièce donne un peu la frousse: sur un rythme disco-rock, les Cowboys se lancent dans une tirade sur l’insipidité de la célébrité.  Les textes sont plutôt comiques, mais la livraison mordante de Karl Tremblay n’est pas appuyée par une musique véhiculant les mêmes intentions. Il y a sans doute quelque chose de parodique dans cet exercice de style, mais la blague tombe à plat.

Déjà, dès les premières secondes de la deuxième piste Paris-Montréal, on retrouve avec soulagement l’entrain vaguement punk des Cowboys, cette signature folk rentre-dedans un peu à la Louise Attaque, qui est à la base des meilleurs titres dans la carrière du groupe québécois. Marilou s’en fout, portrait fictif d’un personnage affecté par un contexte social défavorable, répète cette formule que les 4 compères maîtrisent.  Après un faux départ, l’album prend son rythme.

Les titres se succèdent ainsi, dans une variété de tons comparable à celle de Break Syndical, en alternant du rigolo (Party!, Hasbeen) à la récrimination (Que du vent), en passant par un peu de sentimentalisme (On tient l’coup) et quelques complaintes ouvrières (Classe moyenne et Shooter).

Tous les éléments qui ont rendu service à la formation dans le passé s’y retrouvent, ce qui donne au final une variété somme toute appréciable, à défaut de grandes surprises.

L’amertume et l’indignation de La Grand-Messe et le spleen de L’Expédition ne semblent plus peser lourd dans la balance, alors on en vient un peu à se demander s’il ne s’agit pas d’un pas en arrière sur le chemin des Cowboys…

Peu importe, Que du vent s’avère un album « le fun », fait sur mesure pour la scène et pour rassurer les fans inquiets depuis L’Expédition.

Vos commentaires