Die Antwoord

Critique album: Die Antwoord – Ten$ion

Die Antwoord - Ten$ion Die Antwoord Ten$ion

Les dépravés sudafricains de Die Antwoord sont de retour avec une nouvelle dose de chansons obscènes, exploitant une fois de plus la vaste gamme d’approches dance, techno et (anti-)hip-hop. Sans bombe comme Enter The Ninja, Zef Side ou Wat Pomp à signaler, est-ce que le charme opère toujours? Plus ou moins.

L’engouement était à son comble lorsque Die Antwoord avait relancé $O$ sous l’étiquette majeure Interscope, à l’été 2010.

Plusieurs mélomanes du web avaient déniché l’album bien avant, en téléchargement gratuit. La recette contenait que des éléments rafraîchissants: leur sale gueule de gangster, leur esthétique trash sans compromis, la voix de nymphette disjonctée de Yo-Landi Vi$$er, les raps en afrikaans de son homologue Ninja, les beats piou piou de DJ Hi-Tek.

Son succès viral tenait sur cet éblouissant amalgame de nouveautés qui ne laissait personne indifférent. Die Antwoord avait le bouton « weird » à 11, ce qui désarmait l’auditeur qui se laissait prendre par les enivrantes doses d’adrénaline du trio. Le rire passait à la fascination.

Sur Ten$ion, rien de tout cela n’est vraiment perdu, mais l’attrait du groupe zef semble plus limité.

Les deux volets de Never Le Nkemise – un qui ouvre l’album, l’autre le clôt – rappelent invariablement ce que propose Skrillex, alors que d’autres titres tombent dans l’eurodance, notamment l’horrible Baby’s On Fire.

Ceci étant dit, Ninja et Yo-Landi Vi$$er savent toujours tourner une bonne rime avec des obscénités sans nom.  Quelques titres valent le détour, dont le premier extrait I Fink U Freeky et Fatty Boom Boom, mais rien ne saute aux oreilles avec le même niveau d’intensité que sur $O$.

Les fans finis y trouveront sans doute leur compte, mais pour ceux qui s’intéressaient à Die Antwoord davantage par curiosité, on ne retrouve rien sur Ten$ion qui provoque le même effet que sur son prédécesseur. Et comme la surprise n’y est plus…  On dirait plutôt qu’on a affaire à une collection de rejetons de celui-ci.

À écouter:
So What?, I Fink U Freeky, Fatty Boom Boom, Fok Julle Naaiers

À éviter:
Hey Sexy, Baby’s On Fire, U Make A Ninja Wanna Fuck

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