Burton Cummings

Critique album | Burton Cummings – Massey Hall

Burton Cummings - Massey Hall Burton Cummings Massey Hall

Peu d’artistes peuvent se vanter d’avoir mené une carrière s’étendant sur cinq décennies et continuer, à l’âge de 65 ans, de donner des concerts à guichets fermés tout en faisant taper du pied des milliers d’admirateurs. Burton Cummings fait partie de ces artistes.

Massey Hall est le deuxième album live en solo de Burton Cummings, plus de quinze ans après Up Close and Alone. Alors que sur le précédent il était seul au piano, sur le nouvel album il est accompagné du groupe The Carpet Frogs, qui le suit en tournée depuis de nombreuses années. Une belle dynamique s’est installée parmi les musiciens au fil des ans, et le plaisir de jouer ensemble s’entend dès les premières notes de No Sugar Tonight/New Mother Nature, qui ouvre l’album.

Enregistré en 2010 et 2011 à la prestigieuse salle de spectacle de Toronto, Massey Hall regroupe la plupart des grands titres de la carrière solo de Burton Cummings, des tout débuts (Stand Tall, I’m Scared, Timeless Love) aux titres de son plus récent album solo (Above The Ground, We Just Came From The USA), en passant par les inoubliables tubes des Guess Who (Share The Land, These Eyes).

Si la voix est encore solide et enjouée, si le doigté au piano est toujours aussi précis, il reste que le rythme de certaines chansons a été quelque peu ralenti. Les membres de The Carpet Frogs font un bon travail dans l’ensemble, et les chansons sont interprétées le plus fidèlement possible aux versions studio, mais tout amateur des Guess Who déplorera le manque de muscle en général. Les solos de guitare de Tim Bovaconti et David Love n’arrivent pas à la cheville du super duo Randy Bachman-Donnie McDougall sur les enregistrements de la tournée réunion de 2000-2001.

On n’y retrouve pas non plus la même liberté musicale, le même désir d’expérimentation. Telle de la peinture à numéro, c’est interprété machinalement.

Et que dire de la faiblarde version du super hit American Woman, jouée visiblement par obligation. Alors que les Guess Who l’étiraient au-delà des 10 minutes et lui insufflaient une énergie décoiffante, Cummings et sa bande n’ont visiblement pas l’attitude corrosive qu’il faut pour cette pièce.

Massey Hall est une célébration du passé et ne s’en cache pas. Le tout est adéquatement enregistré et l’album fera assurément le bonheur de nombreux admirateurs. Si vous ne pouvez vous rendre à un spectacle de Burton Cummings, c’est ce que vous trouverez de mieux, et ça rend très bien l’atmosphère de ses performances. Mais ne cherchez rien d’autre ici que de la nostalgie sans mordant.

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