Orchestre Métropolitain

Concert de clôture de l’Orchestre Métropolitain | Un triomphe pour Nézet-Séguin, mais aussi pour Andreas Ottensamer

Le concert de clôture de la 35e saison de l’Orchestre Métropolitain, vendredi soir à la Maison Symphonique, a été précédé d’une ovation monstre pour son chef des 16 dernières années, Yannick Nézet-Séguin. La raison en était simple : c’était la première apparition du jeune maestro depuis l’annonce de sa nomination en tant que Directeur musical de la plus prestigieuse maison d’opéra du monde, le Metropolitan Opera de New York, à compter de 2020.

Les applaudissements à tout rompre et les cris de joie fusaient de partout dans la salle. «Je ne vous quitterai pas. New York et Montréal ne sont pas éloignées. Je serai en même temps au Métropolitain et au Metropolitan», a-t-il tenu à préciser avant d’entamer l’Ouverture du Don Giovanni de Mozart. La thématique de cette soirée de concert incomparable étant Mythique Don Juan.

À cet apéro de 7 minutes suivait le fameux Concerto pour clarinette en La majeur du même Mozart, avec l’autre vedette de la soirée, le clarinettiste autrichien Andreas Ottensamer qui a véritablement fait un malheur. Lui qui à 22 ans est devenu le plus jeune clarinettiste solo du Philharmonique de Berlin, en a seulement 27 aujourd’hui. Il a une façon prodigieuse de faire résonner son instrument avec limpidité et sensualité, se cambrant du bassin pour mieux s’élancer en pliant les genoux, dans une langueur irrésistible. En particulier dans l’Adagio, qui parut plus lent, donnant tout le temps souhaité pour simplement savourer.

Le critique musical du Devoir, Christophe Hus, a parlé de sa soirée en la décrivant comme «l’une des plus grandes expériences concertantes de ma vie, toutes disciplines et tous concertos confondus».

Ce concerto est le dernier composé par Mozart, et l’une de ses dernières compositions tout court, alors qu’il mourra deux mois après sa création à Prague en 1791. Le grand maître salzbourgeois a toujours démontré beaucoup d’intérêt pour les instruments à vent, préfigurant ainsi le courant romantique qui suivra en musique.

Photo par François Goupil

Photo par François Goupil

En remplacement du guitariste Milos Karadaglic, qui a dû se désister, le retour de la pause nous a gratifiés d’une deuxième présence d’Andreas Ottensamer, cette fois livrant avec la même perfection la Fantaisie de concert sur des thèmes de Rigoletto, du compositeur italien Luigi Bassi, peu souvent joué sinon pour cette œuvre pour clarinette qui était son instrument.

À les voir sourire en se donnant l’accolade, il était certain qu’une grande complicité s’était installée à partir de la première note entre le chef de l’OM et le clarinettiste dont le père et le frère jouent le même instrument, formant le recherché trio The Clarinotts depuis plus de dix ans.

La soirée se terminait par le vigoureux Don Juan de Richard Strauss, créé à Weimar en 1889 sous la direction du compositeur qui n’avait alors que 24 ans. Comme quoi les prodiges en musique se révèlent tôt.

Composé de musiciens majoritairement formés au Québec, l’OM est dirigé par l’un des chefs les plus en demande sur la planète. Sans oublier que Yannick Nézet-Séguin est en même temps Directeur musical de l’Orchestre de Philadelphie depuis 2012 et de l’Orchestre philharmonique de Rotterdam depuis 2008. En succédant à James Levine à New York, il devient le troisième Directeur musical de toute l’histoire du Met, et une grande fierté pour son premier public qu’il entend bien conserver, et réciproquement.

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