Cirque du soleil – TOTEM – Un récit confus sauvé par une scénographie imposante

Samedi 24 avril 2010 – Grand Chapiteau (Montréal)


* À noter : Billets.ca a assisté à la représentation du samedi 24 avril 2010, soit quelques jours avant la première médiatique. Certains numéros peuvent avoir changé en cours de route. *

La nouvelle création du Cirque du Soleil élaborée avec Robert Lepage (à qui l’on doit également Kà, à Las Vegas) est finalement lancée et force est d’admettre qu’en dépit d’une mise en scène un peu floue et parfois superfue, le Cirque continue d’épater avec ce qu’il fait de mieux : les numéros acrobatiques et une scénographie poussée.

D’entrée de jeu, TOTEM propose une scénologie particulière : une immense tortue, symbole de la terre dans de nombreux mythes fondateurs, recouvre la scène circulaire en avant-plan, alors que d’immenses brins d’herbe/roseaux recouvrent l’arrière du décor, tout juste derrière un étang simulé par des projections fines et détaillées.

De l’arrière-scène à la scène circulaire, on retrouve un «pont scorpion», une sorte de rampe qui se déroulera de diverses façons tout au long de la représentation. Une trouvaille assez ingénieuse et imposante.

Le spectacle s’ouvre sur un numéro alliant barres asymétriques et trampoline, interprété par des personnages amphibiens à l’aide d’une structure qui se trouve en fait à être l’ossature de la tortue géante. Une introduction en douceur à l’univers de TOTEM.

Plus tard, une troupe de jongleuses asiatiques antipodistes (qui jonglent avec des objets sur les pieds) sur unicycles nous propose un numéro inusité avec des bols, un couple inuit nous étourdit sur patins à roulettes, des extra-terrestres viennent évaluer la gravité terrestre (numéro de barres russes), des singes poursuivent un homme d’affaires dans une course folle et des hommes-tigres travaillent l’équilibre en hauteur.

Le tout se conclut sur un étonnant tableau à la bollywood.


Confusion

Ça vous paraît pêle-mêle tout ça? C’est un peu l’impression qui envahit le spectateur lorsqu’il s’attarde trop au «récit» de TOTEM. Un peu brouillonne, cette fable anachronique de l’évolution de l’espèce laisse un peu perplexe.

D’ailleurs, il faut attendre à la deuxième partie du spectacle pour vraiment reconnaître la signature de Robert Lepage, et ça donne lieu aux meilleurs moments du spectacle.

Un numéro raffiné d’acrobatie sur trapèze fixe – les acrobates, ici, sont tous deux québécois: Rosalie Ducharme et Louis-David Simoneau – symbolisant la symbiose homme-femme s’approche drôlement de l’esthétique de la danse, où chaque mouvement évoque une image ou une émotion.

Peu après, on nous plonge dans une saynette plus sombre où un scientifique jongle avec des balles lumineuses à l’intérieur d’un étrange cône vitré qui s’enfume progressivement. L’ingéniosité visuelle et la saveur théâtrale du numéro viennent alors bonifier la virtuosité du jongleur pour en mettre plein la vue.





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