Beach House

Beach House au Théâtre Rialto | Évanescente Victoria…

Les qualificatifs vaporeux affluent lorsqu’il est question d’écrire au sujet de Beach House. Comme si le groupe était davantage brume que matière, que leur musique était aussi insaisissable que la glace sèche qui flotte en permanence autour de Victoria Legrand et Alex Scally lors de leurs performances. Ce qui n’est pas faux, au fond.


Quasi-immobiles et jamais éclairés de front, les deux artisans de ce doux spleen musical enivrant sont pratiquement l’antithèse de ce qu’on appelle communément une bête de scène. Ils n’en sont pas moins magnétiques. Cette présence tranquille de leur silhouette respective est fascinante d’une certaine manière, surtout Victoria Legrand, avec ses longs cheveux et sa robe blanche légère. Elle se dandine à peine, imprégnée de ses chansons et de son propre chant. Ça en est presque hypnotisant, tout comme la musique (volontairement) lente, en suspension.

Ils ne sont pourtant pas les seuls ces temps-ci à exploiter les claviers vaguement new-wave, du reverb à la tonne et des tempos ralentis. Mais si d’autres le font par esthétisme, eux créent les chansons parfaites pour ce genre de son, qu’ils maîtrisent comme personne d’autre. Ils sont un peu l’archétype du dream pop moderne.

Sur scène, Legrand et Scally sont accompagnés du bassiste Skyler Skjelset et du batteur Graham Hill. Derrière les quatre musiciens se trouvent trois rideaux semi-transparents, quelques projections et un effet « ciel lumineux/nuit étoilée » activé pour quelques chansons. Encore une fois, rien de trop criard.

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Avec deux albums lancés dans la dernière année, il n’est pas surprenant de retrouver quelques nouveautés au setlist. Leur dernier passage, il y a un an et demi, précédait de quelques mois la parution de l’excellent Depression Cherry, lequel était suivi quelques mois plus tard par l’album Thank Your Lucky Star. On y retrouve donc quelques chansons clé : All Your YeahsElegy to the Void, Space Song, 10:37, Wildflower, Beyond Love et Sparks au rappel.

Ce qui n’empêche pas quelques classiques de s’y trouver aussi, dont l’excellente Myth en toute fin de set, juste avant le rappel. Pas de trace d’Irene, toutefois, ce qui est dommage, parce que ça conclut drôlement bien une prestation de Beach House.

Un show de Beach House ne regorge pas de rebondissements, et c’est bien normal. C’est au diapason du band, qui préconise une attitude sans artifice, baba cool limite new age, mais les fans le savent :  lorsqu’on se trouve dans cet état d’esprit, Beach House câline drôlement bien les neurones et calme l’esprit, comme s’il chassait, ne serait-ce que temporairement, les grands stress de l’ère moderne.

Grille de chansons

  1. Beyond Love
  2. Other People
  3. PPP
  4. All Your Yeahs
  5. Silver Soul
  6. Space Song
  7. 10 Mile Stereo
  8. One Thing
  9. Wishes
  10. 10:37
  11. Master Of None
  12. Wildflower
  13. Take Care
  14. Elegy to the Void
  15. Myth

    Rappel

  16. Sparks

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