L’Enfant et les Sortilèges et Le Phare | L’opéra à la portée des petits et grands
L’Opéra de Montréal ne chôme pas pour le mois de février et offre un programme double aux amateurs d’opéra avec L’Enfant et les Sortilèges de Ravel précédé de la création Le Phare de Laurence Jobidon et Maria Reva. Sors-tu? a eu l’occasion d’assister en primeur à une répétition de quelques scènes clés de la double pièce. Le metteur en scène Sylvain Scott a alors pu faire part de son processus créatif, des défis qui se sont dressés sur son chemin, mais surtout de la fierté de présenter un opéra sur lequel il travaille depuis maintenant deux ans.
Après avoir fait un tabac lors de sa présentation au Théâtre Paradoxe en février 2023, l’opéra L’Enfant et les Sortilèges prend maintenant place sur la scène du Théâtre Maisonneuve, ce qui représentait un défi de taille (au sens figuré et au sens propre) pour le metteur en scène. «C’était de remonter tout le spectacle, mais dans un autre espace. Ça fait que pour moi, ça a été une remise à zéro », confie Sylvain Scott.
Une soirée en deux temps
Recommençons depuis le début et expliquons le déroulement de la soirée. D’abord, lorsque les lumières s’éteindront ce sera la création Le Phare qui se charge de la première partie du spectacle. On y raconte l’histoire d’un phare, qui, se sentant bien esseulé, décide d’éteindre sa lumière afin d’attirer les bateaux. C’est le diction « Mieux vaut être seul que mal accompagné » qui guide la narrative. Lorsque cette première pièce sera terminée, c’est devant les yeux du public que la scénographie se métamorphosera afin de voir apparaître le décor de L’Enfant et les Sortilèges. Le tout sans entracte, comme un long spectacle continu. Ce dernier raconte la rébellion d’un enfant contre sa mère qui, après avoir piqué une colère et détruit tout sur son passage, verra sa chambre se transformer et les objets s’animeront et se rebelleront à leur tour.
Cette décision de juxtaposer deux récits l’un après l’autre était surtout dû au fait qu’individuellement, ils ne sont pas assez longs pour en faire une soirée complète. « Au total, L’Enfant et les Sortilèges, ça dure 43 minutes. Et le phare, ça dure 22 minutes. On a deux opéras en dedans d’une heure et dix », déclare Sylvain Scott.
Ce dernier a donc eu l’opportunité de mettre en scène les chanteurs en résidence de l’Atelier lyrique, un tremplin de perfectionnement professionnel offert par l’Opéra de Montréal et accueillant des voix de partout au Canada. « À chaque année, l’Atelier lyrique fait des auditions un peu partout », explique-t-il. C’est d’ailleurs avec beaucoup d’admiration dans le regard que le metteur en scène parle des artistes avec qui il travaille. «On a travaillé ici pendant une semaine pour vraiment faire la mise en place du phare. Puis là, à partir de mi-janvier, en même temps que L’Enfant et les Sortilèges, on travaillait parallèlement les deux shows pour que ça arrive à maturité », dit-il.
Ayant travaillé par le passé pour des compagnies de théâtre et pour des comédies musicales tant comme interprète que comme metteur en scène, Sylvain Scott souligne la différence entre le travail théâtral et celui auquel il s’est mesuré à l’opéra. « C’est effectivement différent », dit-il. « Il y a un amour de la musique, une connaissance de la musique. Il y a des codes, en fait. Il faut qu’ils puissent voir le chef aussi à certains moments. On ne peut pas jouer de dos, et il faut limiter les mouvements. En effet, ce sont des codes qu’il faut calculer dans ce cas-ci. »
Deux avant-goûts pour le prix d’un
La salle de répétition est une grande salle très éclairée dans laquelle étaient disposés quelques éléments de décor. Trois scènes ont été présentées: la scène d’introduction de L’Enfant et les Sortilèges, une scène avec l’un des personnages et une scène de chœur de la création Le Phare. Même sous ces néons, dans une scénographie habitée par de simples objets, les voix des interprètes se chargeaient de donner vie aux histoires. Tendez attentivement l’oreille lors de l’interprétation du personnage du feu de Sophie Naubert, offrant une performance extrêmement maitrisée.
Sylvain Scott décrit le spectacle comme accessible et même l’occasion parfaite d’assister à un opéra qui plaira sûrement aux parents comme à leurs enfants. « Je trouve que dans le phare, il y a quelque chose de très humain, de très beau, très sensible, qui est très facile à comprendre », souligne-t-il. Il renchérit également en mentionnant que les thèmes abordés dans L’Enfant et les Sortilèges viendront également toucher les familles « N’importe quel jeune parent comprend la révolte d’un enfant quand il fait sa crise. Mais là, ce qui est beau, c’est que, tout à coup, ce sont ces objets, ces personnages, ces animaux qui reviennent remettre la monnaie de la pièce à l’enfant, puis faire à leur tour leur révolte. Et se retrouver après dans la forêt, où l’enfant pense que dans la forêt, elle va être en repos, elle est en dehors de la maison. Mais c’est là que tout va se passer.», indique Scott.
Le metteur en scène tient pourtant à mentionner que, dans ses productions, il tient mordicus à ce que tout le monde puisse y trouver son compte. « Je veux que l’adulte dans la salle soit rejoint par ça aussi. Comme il va l’être dans L’Enfant et les Sortilèges. Il va comprendre, « ah oui, ça me fait penser à ma fille, ça me fait penser à mon fils. » Puis le jeune va peut-être regarder son parent aussi. Mais pour moi, les deux offres sont complètement accessibles, vraiment. »
Il s’agit donc d’une occasion rêvée de se mettre en bouche le monde de l’opéra, ou tout simplement de revisiter ce classique de Ravel. L’Enfant et les Sortilèges et Le Phare seront présentés du 6 au 9 février au Théâtre Mais0nneuve de la Place des Arts.
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