Zoofest 2013 | Retour sur Adib Alkhalidey

La rumeur se confirme : Adib Alkhalidey est à la hauteur de cet imposant buzz qui le précède et semble fin prêt pour le saut dans l’arène des grands. C’est pourtant tout en simplicité que le grand gamin à la chevelure hirsute et au gaminet de minou en a fait la preuve une fois de plus mardi soir, lors du premier de trois spectacles présentés à l’Agora Hydro-Québec de l’UQAM cette semaine, à l’occasion du Zoofest. 

N’eut été de la froide ambiance de conférence qui règne dans la salle du coeur des sciences de l’UQAM, on se serait cru à un soir de grande première. C’était aussi mondain que le Zoofest puisse l’être. Une longue file zigzaguait dehors et on pouvait entendre des murmures d’anticipation à mesure que la salle se remplissait.

C’est en novembre prochain que la Découverte du Gala Les Olivier 2013 lancera en grande pompe de son premier one-man show, Je t’aime, dont la mise en scène sera assurée par Martin Matte. Rien de moins. Bonjour les attentes.

D’ici là, Adib Alkhalidey souhaitait offrir un (probablement dernier) spectacle tout spécial pour le Zoofest, ce laboratoire de l’humour champ gauche qui fut un formidable tremplin pour lui, avec un mélange de contenu du prochain spectacle et des retailles retirées par soucis d’unité. Une dose d’exclusivité fort appréciable, surtout venant d’un humoriste en période de rodage.

On devine que les blagues plus salées ne feront pas le tri.  Il n’y en avait pas tant que ça – espérons d’ailleurs que l’anecdote du Japonais dans le sauna survivra à la coupe – mais l’humoriste a pris soin d’en glisser quelques unes, « parce que c’est le Zoofest, après tout ».

Mais dans l’ensemble, l’humour proposé par Adib Alkhalidey ne donne pas dans la vulgarité, ni dans la controverse. Prétextant qu’il « n’y a pas assez d’occasions de rire dans la vie adulte », Adib se lance tête première dans un spectacle où « le spectateur est roi » et lui, gentilhomme à l’esprit vif et au verbe aiguisé, en est l’élégant amuseur.

Pendant 70 minutes de stand up pur, il nous présente son univers : ses rêves un peu weird, son rapport aux autres, à la courtoisie, à la technologie, au couple, aux échecs, aux toilettes des filles (!) et au français correct, dont il envisage la mort, non pas sous la pression de l’anglais, mais à cause… des adolescents!

Son contenu pige dans son vécu sans tomber dans l’anecdotique, Dieu merci.

Habile et imaginatif, Adib Alkhalidey semble avoir acquis ce je-ne-sais-quoi qui distingue un bon humoriste d’un simple artisan de bonnes blagues. La prochaine étape approche et il sera prêt pour charmer le Québec tout entier. D’ici là, il fait bon profiter des dernières occasions de le voir à l’oeuvre dans une relative intimité.

Photos en vrac
par Pascal Leduc