The Phantom of the Opera

The Phantom of the Opera à la Salle Wilfrid-Pelletier | Un classique revisité (mais pas vraiment)

The Phantom of the Opera est de retour à Montréal cette semaine, du 4 au 15 octobre. La production a installé ses pénates dans la Salle Wilfrid-Pelletier avec une mise en scène revampée. C’est la première fois, depuis plus de 25 ans que ce classique est présenté en ville.


Basé sur le roman éponyme de Gaston Leroux, Le Fantôme de l’Opéra raconte les déboires d’un homme masqué mystérieux terrorisant les locataires de l’Opéra de Paris, qui tombera sous le charme de Christine Daaé, une jeune ballerine se découvrant un talent pour le chant. Il sera prêt à tout pour pousser sa carrière et gagner son coeur.

L’histoire est bien connue et sa version musicale est un incontournable sur Broadway, autant à Londres qu’à New York. Cette version revisitée de Cameron Mackintosh n’a pourtant pas la touche magique de celles présentées dans ces deux villes.

Une ampleur qui ne se traduit pas sur scène

C’est plus de 52 personnes qui forment la distribution et l’orchestre de cette superproduction en tournée. D’autres statistiques impressionnantes viennent en appuyer l’ampleur; le (fameux) chandelier a été refait et pèse une tonne, les décors mobiles en pèsent 10, plus de 200 haut-parleurs sont utilisés, dont 50 seulement pour créer le son surround et les échos du fantôme. Le hic, c’est qu’au final, dans l’immensité de la Salle Wilfrid-Pelletier, le rendu de tout ces faits est dilué.

Bien sûr, on n’a pas le luxe de la proximité, comme dans les théâtres de Broadway. Wilfrid-Pelletier est vaste et élégante, mais manque de chaleur. C’est difficile d’être enveloppé par l’univers qui nous est présenté et c’est pourtant essentiel dans une production comme celle du Fantôme de l’Opéra.

L’une des scènes phares de cette comédie musicale est certainement celle de Masquerade, qui ouvre habituellement le retour de l’entracte dans une opulence délectable où les costumes sont flamboyants, l’effet de groupe est poignant et où tous les personnages déambulent sur un majestueux escalier. Or, la version actuelle voit l’escalier disparaître, les danseurs contraint au centre de la scène, entourés de miroirs vieillots. L’effet n’est tout simplement pas le même.

Du talent sur scène

Ceci dit, la production compte sur de très bons artistes, notamment Eva Tavares qui excelle dans le rôle de l’innocente jeune soprano Christine. Elle tire bien son épingle du jeu, malgré les mélodies complexes que lui impose le Phantom. Mention également à Trista Moldovan, dans le rôle de Raoul, l’amoureux de Christine, qui défend sa douce avec authenticité, offrant une magnifique version d’All I Ask of You. Derrick Davis offre quant à lui une interprétation très dramatique et tourmentée du Fantôme.

Côté musique, l’orchestre compte 17 musiciens sous la direction de Jamie Johns. Il aurait été intéressant que les arrangements soient revus après tant d’années pour influer une touche de modernité aux sonorités très eighties de l’orgue et des claviers qui mènent la trame sonore. Cela dit, impossible de ne pas avoir le sourire aux lèvres dès les premières notes de la pièce-titre.

Si on la compare à des versions antérieures, on pourrait dire que cette production manque un peu de oumph, de puissance, de poids. Ceci dit, cela reste une histoire et un spectacle à voir au moins une fois dans sa vie. Les mélodies (ou le Fantôme…) hanteront votre esprit encore plusieurs jours après y avoir assisté.

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