crédit photo: Charles-Antoine Marcotte

Taverne Tour 2024 – Jour 3 | Un parcours remanié

Une température un brin plus fraîche enveloppait cette fois-ci les festivaliers pour cette troisième et ultime journée du Taverne Tour. Le manque d’accessibilité à certains spectacles est à dénoter.

Premier arrêt de ce samedi 10 février à la Casa del Popolo. Un segment de la performance du trio ontarien Your Grandad, composé de Cameron Kirk, William O’Neill et Max Scheffel, est aperçu.

Le groupe connaît ses instruments, sait produire un son distinct, mais en parlant des compositions, ça laisse très souvent à désirer. Le résultat est beaucoup trop brouillon pour donner quoi que ce soit de réellement intéressant, bien que les paroles humoristiques et les attitudes décontractées des musiciens, arborant tous des lunettes comiques, amusent la galerie.

Ça ne sera pourtant pas assez.

* Photo par Charles-Antoine Marcotte.

Prochain passage à la salle de spectacles O Patro Vys, aux croisements des rues Mont-Royal et Saint-Denis. Après un spectacle d’Arcades, le quintette Les Lunatiques se produisait sur scène. Il commence avec Le démon, tiré de son tout dernier projet, l’album Orange flottant paru l’année dernière.

La musique proposée est un mélange de pop rock, funk, avec des touches psychédéliques, à rappeler comment debord et ses influences sixties et surtout seventies.

Entre deux morceaux, Antoine Bourque prend la parole. « C’est cool qu’il y ait autant de monde. Je me rappelle à l’époque j’étais allé voir Marie-Mai gratis. Et là c’est quoi, 20$ pour Les Lunatiques. Merci d’être venus. », dit le meneur rempli d’autodérision.

Si le niveau est relevé après Your Grandad, et malgré quelques vers d’oreille agréables, le projet manque encore d’originalité, et ne sera pas retenu parmi les coups de cœur personnels du festival.

* Les Lunatiques à M pour Montréal, en 2023. Photo par Morgane Dambacher.

 

Les dernières miettes du festival

Un vétéran prenait place sur la scène de L’Esco, aux alentours de 23h. Paul Collins et sa formation The Beat donnaient une performance agréable. Le groupe débute en force avec Rock n Roll Girl, alors que le frontman avoue qu’il avait déjà joué dans le mythique établissement par avant. « But it was a while ago », complète-t-il.

Le spectacle est entraînant et est bien est placé. L’expérience se ressent, sans surprise, pour celui qui mène le bal de The Beat depuis presque 50 ans déjà.

Dernier arrêt de la soirée au joli bar Chez Baptiste. L’ambiance du Taverne Tour se fait ressentir de plus belle : la bière coule à flots, le groupe est difficilement visible du fond de l’établissement et la chaleur cinglante mène à la transpiration.

C’était le quatuor Élégie qui se tenait sur la scène sur le sol de Chez Baptiste.

* Photo par Charles-Antoine Marcotte.

« Il fait chaud Chez Baptiste à soir, qui a laissé le four allumé », confirme l’un des membres d’Élégie en criant entre deux chansons.

Le groupe joue notamment des pièces de son dernier opus, Romantisme, paru il y a quelques mois à peine. C’est dur à expliquer, mais Élégie respire la jeunesse, la fougue, son innocence et son insouciance. Pour le mieux.

« Ok la prochaine c’est Confettis, dit le chanteur Lawrence Villeneuve. De Charlotte Cardin », complète-t-il ironiquement dans la foulée.

Plutôt différent des quatre Place Bell de la Montréalaise comme spectacle, non?

* Photo par Charles-Antoine Marcotte.

 

Se rassembler par les pointes

Plus aucun établissement du festival ne donne de performance après minuit. À l’exception du Belmont et du Ministère, le « QG » du Taverne Tour, qui organise un « pizza party » de minuit à 3h du matin. L’établissement ajoute quelques performances sur scène durant l’événement de clôture pour l’occasion.

* Photo par Charles-Antoine Marcotte.

Une fin parfaite au festival, bien qu’une critique ne peut malheureusement pas échapper au Taverne Tour pour cette troisième journée. Évidemment, Sors-tu? voulait (et aurait dû) couvrir les spectacles de Suuns et de Ducks LTD., respectivement à La Sala Rossa et au Quai des brumes, s’inscrivant certainement au rang des performances les plus alléchantes du samedi.

Mais à l’arrivée, les fidèles rédacteurs et photographes se sont fait refuser l’entrée. Malgré l’accréditation. Parce que les événements affichaient « sold-out », nous a-t-on dit.

Dur de témoigner sur les spectacles de Ducks LTD. et de Suuns si nous n’y sommes pas allés. Dur de présenter un compte-rendu en images et en texte à ceux et celles qui n’étaient pas présents à l’événement si nous-mêmes nous n’y étions pas.

Voilà tout de même une image de Suuns, prise par un photographe du Taverne Tour.

Ça fera le boulot.

* Photo par Charles-Antoine Marcotte.

Malgré les problèmes d’accessibilité qui se sont produits sur le tard de l’événement, le Taverne Tour s’impose sans contredit comme l’un des festivals les plus pertinents de la métropole hors de la grande saison.

L’ambiance caverneuse, quasi industrielle, des établissements participants, présentant des artistes émergents d’ici et d’ailleurs aura ravi les festivaliers, sans aucun doute. La proximité, également, est évidemment à souligner. Si un spectacle ne plaît pas, c’est possible de marcher quelques mètres pour en apprécier un autre en salle. Le paramètre est hautement original.

Jusqu’à la prochaine tournée.

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