Shakey Graves

Shakey Graves au Corona | Souffle texan à Montréal

C’est un Théâtre Corona tout garnis qui recevait Shakey Graves ce lundi soir, artiste multi-instrumentiste solo qui se plait à mélanger rock et blues. Son dernier passage à Osheaga cet été avait confirmé qu’il était aimé des Montréalais. Cette fois-ci, l’atmosphère intime et de longue durée qu’offrait sa tournée mondiale de And The War Came, paru en octobre 2014, en a gâté plus d’un.


Le Texas au Corona

Manteau de cuir noir sur le dos et une de ses cinq guitares à la main, Shakey s’approprie la scène comme si c’était son chez-soi du Texas: son logo en arrière-plan, des tapis en paisley, une lampe de salon, un drapeau, et une tête de taureau qui symbolise l’album Roll The Bones. C’est d’ailleurs la chanson du même nom qui enclenche la soirée en force. On y entend déjà les cris aigus des fans qui s’entremêlent aux paroles en permanence, une tendance qui se maintiendra toute la soirée.

Malgré son look mauvais garçon, il laisse rapidement entrevoir son côté charmeur avec ses paroles réconfortantes et ses interactions avec la foule. Alors qu’il prend beaucoup de temps avant d’interagir avec nous, sa présence et son attitude sur scène lui permettent de connecter au-delà des mots. Il se propulse en permanence dans les airs en bondissant sur de vieilles valises vintage, pendant qu’il nous fait rire avec des expressions faciales louches.

 

 

Du solo au duo

La majorité du temps, ce sont les propres talons de Shakey qui se chargent des percussions, mais Chris Booshanda prend parfois le relais. Même si en solo sa prestation impressionnante nous suffit, c’était hilarant de voir la complicité avec Chris, puisqu’ils s’amusaient à faire semblant de commencer les chansons pour faire réagir la foule.

Entre les chansons, il assure également une certaine continuité lors des changements de guitares en générant du feedback avec une alors qu’il en empoigne une autre. Son rock bruyant aux tournures country est également entrecoupé de pauses brusques pour mettre sa voix de l’avant.

On sent l’appropriation des oeuvres de l’artiste dans la salle quand Dearly Departed commence. Dès le premier coup de guitare, du balcon au parterre, tout le monde tape des mains pour combler le rythme et laisser aller des « ouh ouh ». C’est la même chose pour Proper Fence, qui se transforme en performance semi-théâtrale puisqu’il prend le temps de nous raconter des anecdotes pour accompagner l’histoire derrière ses paroles. Cette performance lui aura même valu une brou venant du gars des bières.

 

 

Généreux de mémoire

Il prend le temps de recueillir les demandes spéciales, ce qui est incroyablement gentil de sa part compte tenu du fait que les chansons Parliament et Daisy Chains datent d’il y a longtemps et qu’elles n’étaient pas faciles à interpréter de mémoire. Il blague en racontant qu’elles auraient été écrites sous l’influence de substances illicites devant son ordinateur. Suite à ces chansons tranquilles, les festivités reprennent avec Hard Wired, Family Tree, Bully’s Lament, Built To Roam, et Panzy Waltz.

Il termine avec deux rappels : une version prolongée de Word Of Mouth et Late July. Cette dernière se termine en accéléré pour faire danser les fans, qui se prêtent au jeu même après deux heures de spectacle. Son passage nous prouve que Shakey Graves est l’artiste parfait pour combler nos besoins du mois de novembre : il nous injecte de l’énergie tout en apaisant notre mélancolie.

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