crédit photo: Cassandra Lacroix
Santa Teresa (festival musique)

Santa Teresa 2024 – Jour 2 | Karkwa lance sa saison des festivals en grand

Pour cette deuxième journée du festival Santa Teresa, la programmation opte pour des artistes rock tâtant ses différentes avenues. Loïc Lafrance a habilement lancé le bal en début de soirée, Caravane et Thierry Larose se sont ensuite succédé sur la Grosse Scène pour des prestations sympathiques, mais s’il y a bien un spectacle qui a retenu notre attention hier, c’est la performance des inévitables Karkwa.

Pensez à n’importe quelle ville, n’importe quel patelin au Québec, au hasard : les chances que Karkwa y donne un spectacle cet été sont élevées, vraiment. La bande de Louis-Jean Cormier écumera les quatre coins de la province pour une quinzaine de festivals dans les prochaines semaines.

Et ce nouveau (et énième) chapitre de la brillante renaissance de Karkwa, cette fraîche aventure estivale était lancée hier, devant nous, à Sainte-Thérèse.

Karkwa, au printemps

Karkwa, cher Karkwa… Comment fais-tu, à chaque fois, comment fais-tu pour livrer un spectacle aussi extraordinaire, aussi complet et aussi tight? Arrête de dire que tu n’as plus 20 ans, Karkwa, arrête de dire que tu as vieilli : on ne le dirait pas du tout, tu rock encore avec la fougue de ces jeunes adultes fraîchement sortis du cégep de Saint-Laurent.

Cormier, Lafontaine, Sagot, Bergeron et Lamontagne gagnent la Grosse Scène à 21h15, plongeant d’emblée Santa Teresa dans son nouvel univers, dans sa nouvelle façon d’écrire. La formation interprète les quatre premiers titres de Dans la seconde en ordre, insérant entre Parfaite à l’écran et À bout portant Le Pyromane, histoire de réveiller les ardeurs nostalgiques, histoire de rapidement revenir 15 ans en arrière. Quelques secondes après la fin de Gravité, le public chante « bonne fête Karkwa » en chœur, en réponse à Cormier annonçant que le groupe célèbre cette année ses 25 ans d’existence.

Dès les premières notes de Moi-léger, la foule arbore briquets et flashs de téléphone. L’instant est doux, on flotte en apesanteur. Elle s’écoute encore mieux au printemps, d’ailleurs, Moi-léger. Quand on vient à peine d’oublier les derniers flocons de l’hiver et quand on pense à cette folie estivale qui pointe tranquillement le bout de son nez. Vous voyez, le parfait milieu entre la brume et la frénésie. C’est ça, Moi-léger.

La différence de niveau entre les performances précédant Karkwa et le spectacle de Karkwa est absolument flagrante, il y a un vrai monde d’écart : on constate après une poignée de chansons l’expérience des talentueux musiciens sur scène, chacun apporte sa pierre à l’édifice pour arriver à ce résultat à la fois puissant, touchant et engageant.

Le charismatique Cormier s’adresse au public pour lui dire à quel point le groupe aime prendre part à des festivals : les musiciens peuvent jouer plus fort, faire des versions rock de « tounes qui le sont déjà pas pire », des mots de l’artiste, mais surtout voir le public « tripper ». Et il a « trippé », le public ce soir. Ça, c’est certain. Louis-Jean Cormier souligne aussi la présence de jeunes aux spectacles depuis le début de la tournée entamée l’année dernière, qui s’avèrent selon lui les enfants des premiers fans de Karkwa. Amusant, mais c’est possible.

Les brillants éclairages tirent surtout vers le noir et blanc, et appuient l’aspect rock assumé de Karkwa. Le quintette n’hésite pas à étirer la sauce des dernières chansons, à jammer de longues minutes pour exposer toute sa virtuosité. Certains segments stoner sur Dormir le jour sont si incisifs qu’ils peuvent rappeler à certains rockeurs de ce monde un …Like Clockwork de QOTSA.

Karkwa quitte Santa Teresa en rappel sur un bel enchaînement de 28 jours, Échapper au sort et Le vrai bonheur. Le public sourit, le public chante. Quelle chance de les avoir, quand même. D’un point de vue personnel, on ne trouve pas mieux qu’eux dans la province actuellement.

À la prochaine, cher Karkwa. On s’attrape une nouvelle fois cet été, oublie pas.

Le rock sous toutes ses formes

Après le passage de DJ Poulet, la formation rock de Québec Caravane foule les planches de la Grosse Scène à 19h. Le groupe a lancé il y a trois semaines à peine son quatrième album en carrière, sobrement intitulé IV. Caravane interprète évidemment des titres de la nouvelle parution ce soir.

Une mention à l’introduction précédant la performance : un texte défilant à la manière d’un générique de Star Wars annonce que le « rock contre-attaque », qu’il ne mourra pas face à cette invasion de pop et de rap et que le groupe Caravane reste et restera debout malgré la situation.

Les compositions sont sympathiques, plutôt convenues : Caravane est très loin de révolutionner les codes du style, mais on passe tout de même un moment agréable à écouter la musique de la formation.

Avec du recul, Caravane livre ce soir un spectacle qui doit s’avérer bien plus plaisant dans un sous-sol du FME à 1h du matin que devant un parterre si peu rempli et enthousiaste, à 19h. C’est dur de faire lever le tout, malgré tous les efforts déployés.

Thierry Larose, notamment accompagné par le couple Lou-Adriane Cassidy/Alexandre Martel sur scène, vient ensuite présenter des chansons de ses deux albums, Cantalou et Sprint!. Le rendu tire vers la pop, on note quelques solos intéressants, mais la performance de Thierry Larose est tout de même la moins aboutie de la soirée (surtout à cause d’une voix pas réellement convaincante de la part de l’artiste). On s’attendait à mieux.

Vers la fin du concert, Thierry Larose invite le public au spectacle de la formation Le Roy, la Rose et le Lou[p] au MTelus en juin prochain, avant d’entamer son très populaire Les amants de Pompéi.

On a réussi à attraper une partie de la prestation de Loïc Lafrance, finaliste de l’édition 2024 des Francouvertes, programmée sur la scène extérieure gratuite de Santa Teresa à 18h. Après avoir arboré du rouge et récemment du blond, c’est maintenant la couleur vert qui trône sur la tête d’un Loïc Lafrance nous interprétant notamment des titres de son EP, TH​É​Â​TRE​/​VIOLENCE. Des chansons sont folk, d’autres sont rock et grunge. La performance énergique de l’artiste est sublimée par un soleil couchant, le beau temps et la magnifique église se trouvant à quelques mètres de la scène.

Très agréable entrée en matière, on n’en attend pas moins de la part d’un finaliste des Francouvertes.

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Grille de chansons (Karkwa)

  1. Ouverture
  2. Parfaite à l’écran
  3. Le pyromane
  4. À bout portant
  5. Gravité
  6. Moi-léger
  7. Dans la seconde
  8. Nouvelle vague
  9. Oublie pas
  10. Le compteur
  11. Le coup d’état
  12. L’acouphène
  13. Les chemins de verre
  14. Dormir le jour
  15. L’épaule froide

Rappel

  1. 28 jours
  2. Échapper au sort
  3. Le vrai bonheur

 

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