Le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui existe depuis près de cinquante ans, et présente à Montréal des pièces de théâtre, exclusivement québécoises et canadiennes d’expression française. Plus de 300 productions y ont vu le jour. Sylvain Bélanger et Etienne Langlois dirigent conjointement le Théâtre d’Aujourd’hui.
La salle principale peut accueillir 250 personnes par représentation. Une deuxième salle s’y ajoute, plus petite, nommée la salle Jean-Claude- Germain.
D’un côté, des personnages qui n’en finissent pas de souffrir, embourbés dans leur difficulté à se dévoiler et à s’aimer eux-mêmes, liés par une infection sexuellement transmissible et des aspirations déçues. De l’autre, une artiste visuelle américaine octogénaire au look bigarré qui égraine avec aplomb l’histoire de sa vie et son combat féministe. La seconde peut-elle transformer les premiers? C’est la prémisse de Judy, la nouvelle pièce de l’autrice et metteuse en scène Gabrielle Lessard.
Vous commencez à peine à vous remettre du foie gras et des tourtes, vous êtes à jour sur les nouvelles familiales et vous commencez déjà à remettre en question vos nouvelles résolutions de l’année? Les Fêtes sont passées, et c’est le temps de se remettre dans le bain! Pour l’occasion, Sors-tu? vous propose ses 20 shows à ne pas manquer pendant le mois de janvier.
L’écriture percutante de Carole Fréchette et la mise en scène sobre et efficace de Sophie Cadieux laissent des images bouleversantes dans les yeux des spectateurs qui ne pourront qu’être séduits par la dure vérité que transmet Nassara. La pièce québéco-burkinabé, présentée du 7 au 25 septembre au Théâtre d’Aujourd’hui, transporte le public au Burkina Faso, lieu raconté à travers les yeux de Marie-Odile qui tente d’y rapiécer des relations familiales du passé.
La pièce « Corps titan (titre de survie) », premier texte d’Audrey Talbot qui sera présenté en salle au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui à partir du 20 avril, compte dans sa distribution le comédien d’origine congolaise installé à Montréal depuis 2014, Papy Maurice Mbwiti. Rare comédien noir sur nos scènes, il y jouera sans distinction plusieurs rôles de Blancs, comme en écho au contexte de rectitude qui interdit dorénavant le mot nègre, trop stigmatisé, en le désignant par la formule alambiquée de « mot en n ».
En cette ère où tout le monde sait tout sur tout, tout le temps, l’autrice Rebecca Déraspe s’est obsédée à imaginer le sort de ceux qui décident volontairement de disparaitre, de ceux dont on ne sait rien, de Ceux qui se sont évaporés, présenté au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 28 mars.
En langue anishinaabemowin, le mot « kiciweok » signifie « avoir une voix forte et claire ». Le titre complet de ce rare spectacle sur la scène du CTD’A est : « Kiciweok : lexique de 13 mots autochtones qui donnent un sens ». L’entreprise se veut une réponse à la publication d’Olivier Choinière « 26 lettres : abécédaire des mots en perte de sens ».
« C’est la saison d’un Québec qui choisit le chemin difficile, qui met à nu ses vulnérabilités, qui prend le risque de l’apprentissage et qui se donne toutes les chances en se mettant au travail », nous dit Sylvain Bélanger, l’actuel directeur artistique du CTD’A, en ouverture du programme de la saison prochaine. Une 51e édition pour ce temple sacré de la dramaturgie québécoise actuelle qui a abrité et révélé déjà pas moins de 350 œuvres inédites.
« Au programme : de la gravité, de la liesse, un rien de rogne, beaucoup de désirs », peut-on lire dans le magazine 3900 du CTD’A à propos de la nouvelle intervention poétique de Loui Mauffette à même le riche héritage des poètes et écrivains québécois.
« L’espace d’un instant, et le temps d’une parole, ce vibrant cours d’histoire qu’est ColoniséEs fait obstacle à cette terrible solitude qui est notre lot à tous », écrit dans le programme René Richard Cyr qui a accepté, chose étonnante, de signer la mise en scène du dernier brûlot d’Annick Lefebvre en nous souhaitant « Bon voyage ». Mais, les cours d’histoire donnent difficilement du bon théâtre.
Si la dramaturgie québécoise est aussi forte, vivante et en perpétuel renouvellement, c’est bien grâce au rôle essentiel exercé par le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui depuis les 50 dernières années. Le CTD’A est en quelque sorte notre Comédie-Française, mais favorisant la création théâtrale plutôt que le répertoire chez les auteurs québécois, faisant en sorte que notre dramaturgie nationale atteigne la pleine et belle maturité qu’on lui connaît maintenant.