Que la peste les emporte : Messe des Morts pandémique

La Messe des morts fut un succès avec deux soirées à guichet fermés, des groupes et un public ravi de se retrouver pour célébrer le plus gros évènement du black métal en Amérique du Nord, version réduite et locale avec une programmation exclusivement canadienne et québécoise. Maintenant, place à la deuxième soirée.

Psaume II : Pendant la grande peste

La dernière soirée du festival était ouverte dans une veine atmosphérique par Malebranche qui présentait son nouvel album Morcelé, suivi d’une formation de Québec qui donnait son premier spectacle, Sombre Héritage, défendant l’album Alpha Ursae Minoris sorti l’année dernière, une formation prometteuse de métal noir.

La salle se remplit alors pour la performance des désormais célèbres nord-côtiers de Neige Éternelle, habitués du festival, venu envoyer chier la populace de la métropole avec le show le plus punk de la fin de semaine, qui faisait du bien, un black sans concessions et sans détours.

La suite restait dans une veine punk et sale puisque c’était la horde de Saccage qui prenait la scène avec son black crust prônant la débauche satanique. Retour dans les belles forêts du nord avec Cantique Lépreux et leur black metal atmosphérique, mais aussi les pièces percutantes du nouvel EP, Sectes.

Les Torontois de Sortilegia ont réussi l’exploit de créer une ambiance et atmosphère occulte, chose très difficile au Piranaha, en faisant éteindre les lumières et en jouant à la lueur de chandeliers dans une performance hypnotisante.

La conclusion était confiée à Délétère, nom désormais incontournable dans les figures du métal noir québécois, défendant notamment leur récent split avec les allemands de Sarkrista. Le groupe de Québec a su transcender la foule avec une intensité malsaine, mais teintée de mélodies épiques renforcées par la formation à trois guitares, et de passages mid-tempo faisant lever les points dans les airs.

Un exploit? En tout cas une joie de se retrouver pour ce festival. Peut-être dira-t-on dans des années que pendant la grande peste, où un peu après, la scène underground a réussi à survire, le métal noir québécois et le black métal canadien ont résisté pour tenir leur flambeau allumé dans cette période noire.