crédit photo: Camille Gladu-Drouin
Les Shirley

Nouveau fracas pour le trio punk rock Les Shirley

On a discuté avec le trio féminin punk rock Les Shirley quelques jours avant la sortie de leur nouveau bébé, l’album de 11 pistes More is More, à paraître le 28 octobre. De musique, bien sûr, mais aussi d’ambition, de bonheur dans l’inconfort et de force féminine.

Elles ne sont que trois, et pourtant l’écoute de leur deuxième opus coréalisé par Marie-Pierre Arthur est étagée et électrisante. Lisandre Bourdages (batterie), Sarah Dion (basse) et Raphaëlle Chouinard (vocal, guitare) ont visé un produit « plus deep, pas nécessairement dans les paroles, mais dans l’ambiance », détaille cette dernière en entretien avec Sors-tu?.

Le processus de composition de la formation est aussi bien différent que celui emprunté pour mettre au monde leur premier album Forever Is Now (2021). Les chansons se sont composées sans être jouées, mais plutôt alors que les instruments étaient branchés et que les trois artistes construisaient des boucles à l’ordinateur. En découle un produit plus complet que le premier, bien que lorsque le temps sera venu de jouer sur scène, « on ne s’est pas donné la tâche facile », reconnaît Raphaëlle.

Les Shirley recevront un coup de main à la guitare et aux claviers pour leurs trois lancements, à Québec (19 novembre), à Montréal (24 novembre) puis à Toronto (26 novembre). Après, lorsque la tournée officielle démarrera, « bonne chance à nous », s’esclaffent-elles. Légères et visiblement bien ancrées dans le moment présent, les trois musiciennes ne semblent pas trop s’en faire.Elles notent plus de prises de risque, mais moins de « showing off de skills » qui ne servent pas nécessairement les morceaux. Pourtant, les trois artistes pigistes aux multiples talents et implications (Émile Bilodeau, NOBRO, Zoo Baby, entre autres) auraient pu se le permettre.

Des thèmes engagés

L’énergie qu’elles crachent sur scène est essentielle à la compréhension de ce que sont réellement Les Shirley, selon les trois amies. Une chance, donc, que trois lancements accompagneront la parution de More is More. « Les gens ne comprennent pas c’est quoi une Shirley, mais après nous avoir vues en show, ils comprennent. They’ve been Shirleyed », explique Raphaëlle, déclenchant les fous rires de ses deux collègues.

Lorsque les trois femmes ont entendu le terme Shirley au départ, il était péjoratif… jusqu’à ce qu’elles décident de l’utiliser comme bon leur semble et d’y injecter une force de caractère, un aplomb. « Le terme est plus grand que nous », rigole Lisandre. Il colle cependant plutôt bien à la peau du trio, lui qui donne une place à des thèmes féministes dans son nouvel album.

Le très court verre d’oreille It’s Time en est la définition parfaite : « It’s time for your wake up call / This time we stand up tall », chante (ou plutôt crie) Raphaëlle dans le premier morceau de l’album, qui fait référence aux vagues de dénonciations qui déferlent sur plusieurs milieux, dont celui de la musique, depuis quelques années. « Nous, les femmes, on mange les miettes, on prend la place que [les hommes nous donnent], c’est-à-dire rien du tout, pis la c’est assez », déclare-t-elle. Le trio se dit également prêt à endosser le rôle des femmes sur scène au Québec, ce qui rime selon lui avec une certaine prise de position.

Montagnes russes

Il ne faut pas se leurrer : More is More regorge aussi de chansons évoquant des amours impossibles et tortueux. Raphaëlle Chouinard, qui assure les textes, a écrit en pleine pandémie. « C’était un roller-coaster émotionnel », lâche-t-elle. On le ressent dans les textes simples, mais efficaces qui complètent les riffs déchaînés et les ambiances lourdes que couve l’album.

Pour voir la magie du power trio s’opérer sur scène, rendez-vous juste ici pour dénicher des billets. Autrement, l’album paraîtra le 28 octobre et un listening party se tiendra au bar l’idéal à pareille date. Marie-Pierre Arthur et la journaliste culturelle Eugénie Lépine-Blondeau seront de la partie.

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