Mononc' Serge

Mononc’ Serge à l’Anti de Québec | La tradition se poursuit

Pour ceux qui ont besoin d’un repos entre les abus de table et les discussions animées sur l’actualité avec la parenté, Mononc’ Serge offre  chaque année à ses fans un défoulement bien mérité. Pour l’année 2019, c’est en mode réchauffé, et quand même en mode révolution conservatrice,  que l’oncle se présente dans quelques villes du Québec pour sa tournée traditionnelle. Avec son trio rock habituel, il revisite une bonne partie de son riche répertoire de musique parfois ordurière, parfois réfléchie. Aucune première partie pour cette soirée de rock crasseux : que notre héros pour deux sets, un entracte et un rappel. Mais dans quel ordre? Euh…

Deuxième partie d’abord!

C’est devant un Anti rempli à ras bord que le quatuor, habillé en chefs cuisiniers, s’est présenté pour lancer les festivités avec Casserole, morceau d’anthologie qui nous ramène aux années 90 avec les Colocs. L’Oncle poursuit dans la même veine avec Les Picks, probablement la seule chanson de l’Histoire qui s’intéresse à la disparition mystérieuse de ce subtil accessoire ô combien important, nécessaire à tout guitariste. Nul doute dans l’esprit des spectateurs : cette soirée va s’occuper des vraies affaires.

Entre deux chansons, Mononc’ nous informe à notre grande surprise que nous assistons en ce moment à la deuxième partie du concert. Avant la première partie, donc, mais il y aura quand même un entracte. Bon… On ne s’en fait pas trop, même lorsque la guitare de l’infâme Peter Paul fait défaut lors de Tout l’monde se criss de Mononc’ Serge. Ce problème technique sera l’occasion de ressortir Le gala de l’ADISQ en mode a cappella, pendant que l’on cherche l’origine du problème.

Par la suite, le groupe ne perd pas trop de temps et enchaîne les chansons plus récentes comme Le pape aussi (avec Ugo Di Vito à la voix), Colonel Sanders, Chums et Mon droit à l’incohérence (tiens, tiens…). Mononc’ va même profiter de cette première deuxième partie pour jouer son incontournable Les patates. Énergie cardio sera un des moments forts du premier set, bien que l’énergie ne soit pas, justement, au maximum. Comme si la bande se préservait pour la suite des hostilités.

Première partie de la fin

Après une pause d’une vingtaine de minutes, c’est de retour sur scène, en condamnant à l’enfer tous ceux qui ont consommé de l’alcool, fumé de la drogue et omis d’acheter du matériel promotionnel, que Mononc’ lance la deuxième première partie du concert avec Ce livre. Le ton glauque et décidément plus lourd se poursuit avec la légendaire Un clown pour grand-papa, tirée de Musique barbare.

L’énergie va monter d’un niveau avec de nouvelles versions de J’pue pas j’sens l’punk et Paris Keupon, entre autres. On se demande quand même la pertinence de chanter Marijuana alors que la substance est désormais légale. Mais à voir l’enthousiasme des spectateurs devant la scène, on comprend que la chanson en question demeure un incontournable.

Le rappel et la dernière partie auront été l’occasion pour Peter Paul de se mettre enfin en vedette avec les légendaires Requiem pour la marde et Signe s’es Boules, ce subtile poème où il est question pour une vedette rock d’apposer sa signature sur une généreuse paire de… bon, vous avez compris.

Peu importe la formule, Mononc’ Serge en mode temps des fêtes demeure une bonne façon de se remettre d’abus de dinde, de sauce grasse et de fêtes de famille un peu conservatrices avec une bonne dose d’énergie et de propos souvent disgracieux. Sans aucun doute, un Anti sold out et assoiffé démontre la nécessité de l’exercice.

Mononc’ Serge sera en spectacle ce 29 décembre à Montréal avec les légendaires Marmottes aplaties et le 30 à Gatineau.

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