Mac DeMarco

Mac DeMarco au Métropolis | Mac vs sa propre foule

Mac DeMarco était au Métropolis mercredi soir pour le premier de ses deux spectacles. Il s’est dit très heureux d’être de retour dans la métropole, lui qui a vécu ici pendant une brève période de temps. Et il n’y avait pas que lui qui était content de se trouver là. Ses fans étaient particulièrement euphoriques, voire convulsifs. (Presque autant que lors de son infâme passage en 2014) DeMarco, inébranlable, a réussi à livrer une performance solide malgré le fait que la génération Z a tenté de prendre la scène d’assaut à quelques reprises, comme ils aiment bien le faire…


Le duo new-yorkais Tonstartssbandht a su réchauffer l’atmosphère en début de soirée. Il règne entre les frères Andy et Edwin White une complicité indéniable. L’un à la batterie et l’autre à la guitare,  ils ont eu l’occasion d’interpréter plusieurs de leurs compositions qui tanguaient tranquillement vers le son de DeMarco.  Ils se joindront d’ailleurs à lui pour le reste de la soirée.

Affublé de son éternelle casquette et de ses chino pants roulés, Mac DeMarco a d’abord et avant tout tenu à présenter chacun de ses musiciens à qui la foule a fait des beaux allo. Le ton de la soirée a été donné au moment où ils ont entamé Salad Days, ce classique qui a marqué l’année 2014 de bien des gens présents hier soir.

S’en sont suivies, les populaires No Other Heart, Another One, Ode to Viceroy. Tout allait bien jusque-là. Mac DeMarco était heureux d’être sur scène, il se déhanchait allègrement, le sourire aux lèvres en lançant des regards complices à ses acolytes. Sa voix se rendait directement dans le cœur de ses fans, le tout agrémenté du son si particulier de sa guitare qu’on pourrait reconnaître parmi des milliers.

À un moment, Mac a fait venir son ami Dan sur la scène parce que c’était son anniversaire. Le Métropolis au grand complet s’est mis à lui chanter bonne fête. Rien de trop beau pour Danny boy. Après autant d’émotion, notre cher Dan s’est dit « pourquoi ne pas aller me détendre un peu en prenant un bain de foule ». Chose qu’il a faite. La séance de body surfing l’a mené jusqu’à la console, après quoi on a rapatrié son corps sur la scène. Et ce fut le début de la fin.

Les jeunes fans de DeMarco tous entassés les uns sur les autres près de la scène ont pris la chose pour une invitation à en faire autant. Ça fait que Kathy est montée sur le stage avec son iPhone pour essayer de prendre des selfies avec DeMarco. Jean Bonneau lui s’est dit que ce serait peut-être une bonne idée d’aller taper dans les mains des musiciens… pendant qu’ils jouaient. Il n’en fallait pas plus pour que son chummé décide de monter lui aussi pour essayer de vivre son moment de gloire. Il a raté sa shot parce que Mac l’a poussé en bas. On aurait pu croire que le message était passé. Mais non. Les fans les plus dégourdis jumpaient sur scène, soit pour dire «bravo» ou «t’es bon» ou «je t’aime» à DeMarco, soit pour alimenter leurs stories Instagram.

À un moment, le bassiste a voulu intervenir.

Put your phones away, guys, and enjoy the show.

Ça n’a pas marché. Ce qui était dommage c’est que la deuxième partie du spectacle était consacrée à des chansons plus délicates et personnelles. C’était un Mac DeMarco plus vulnérable qui continuait de chanter sans se laisser déconcentrer par les bodysurfers un peu trop à l’aise. One More Love Song, This Old Dog, Moonlight on the River, des chansons magnifiques que l’on retrouve sur son troisième album et qui méritent une écoute attentive parce que le chanteur se livre un peu plus à nous à chaque fois.  Ce troisième album paru il y a à peine une semaine est plus mellow que les deux autres, tout en nuances, en mélancolie et en douceur. Il donne envie de boire du vin blanc très frette, couché sur une couverte dans un parc sans attrait particulier, par une beau soir d’été.

Mais apparemment, ce n’est pas l’impression que ça donne à tout le monde. Pas à ceux qui étaient là hier en tout cas.

Mais au final, ce fût un spectacle assez divertissant et Mac DeMarco n’a pas semblé se vexer de la fébrilité de son public. Comme quoi il a l’habitude de recevoir autant « d’amour » de ses fans. Fidèle à lui-même, il a gardé la même intensité et la même générosité tout au long de la soirée. On peut certainement en espérer autant de sa part pour ce soir!

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