Festif de Baie-St-Paul

Le Festif! de Baie-St-Paul 2017 | Une ovation bien méritée

Les organisateurs du Festif ont de quoi être fier de cette 8e édition qui s’est terminée en beauté par un dimanche ensoleillé sur le quai avec une prestation aux rythmes à la fois métalliques et suaves de Timber Timbre. Voici un condensé de nos meilleurs moments des deux derniers jours du festival.

Consultez également notre compte-rendu des jours 1 et 2 !

Photo par Jay Kearney.

Philippe B. Photo par Jay Kearney.

Les festivaliers n’avaient qu’à bien gérer leurs nuits s’ils voulaient profiter pleinement de la programmation du lendemain. Philippe B lui, était d’une forme resplendissante pour offrir une performance intimiste avec le fleuve comme toile de fond. Accompagné de la somptueuse voix de Laurence Lafond-Beaulne (Milk & Bone), le jumelage vocal de ces deux talents est absolument sublime.  Introduisant la pièce Archipel dans une sorte de confidence juvénile, il a enchaîné des moments forts avec Cheveux courts, cheveux longs, Petite leçon de ténèbres et Calorifère.

 

La transe de Leif Vollebekk

Sous une tente, dans une salle ou une église, Leif Vollebekk n’a pas besoin de décor pour envoûter son public. À tel point que le rideau d’en arrière-scène s’est complètement effondré, suscitant les rires de tous. Sans trop sourciller, il a poursuivi sur sa lancée, a retrouvé l’état de transe dans lequel il s’était réfugié pour interpréter Into The Ether de son plus récent album Twin Solitude. De ce même disque, il a offert Elegy une autre succulente pièce. Nos genoux sont devenus mous.

 

Surprises en rafales

Nous étions plusieurs à essayer de préparer nos comptes-rendus dans la salle de rédaction, tâche quasi impossible étant donné la multiplication des annonces de prestations-surprise.

On parle ici d’un duel de fanfares entre Lemon Bucket Orchestra et Tintamarre, d’une perfo d’Alaclair Ensemble sur un vieux Dodge Charger 1976, d’un moment complètement déluré avec Vurro dans l’unique dépanneur du coin ou de Vincent Vallières (on l’attendait pas celle-là !) sur la rue Breton (j’ai presque jamais autant cherché une rue que celle-là !).

Bernard Adamus, Lisa LeBlanc et Daniel Bélanger ont agi à titre d’allumeurs de feu de cette soirée. À 18h30, Adamus était d’une humeur assez festive, s’abreuvant de quelques shooters en cours de route. Quelques oublis de paroles et d’accords n’ont pas trop dérangé le party. Lisa LeBlanc a fougueusement pris sa relève avec, sur scène, son fidèle rack à guitares et banjos. D’emblée, elle n’a pas manqué de se moquer de son ami Bernard en lui rappelant qu’il n’y a pas si longtemps, c’est elle qui assurait ses premières parties (rires).

Photo par Caroline Perron.

Photo par Caroline Perron.

Quelle bonne idée d’avoir à nouveau installé Daniel Bélanger dans la programmation du Festif! Serein, solide et mature comme un bel érable mature (!), il a certes interprété plusieurs pièces de son dernier album Paloma sans toutefois nous priver de ses classiques. Toutes les catégories d’âge présentes au spectacle chantaient en chœur sur Rêver mieux, Sortez-moi de moi, Spoutnik et, oh ! Le parapluie.

Groovy Aardvark : une renaissance imminente ?

Quasi absents sur scène depuis 2005, les membres du band Groovy Aardvark se considéraient plutôt en phase d’entrer dans la catégorie des bands ayant contribué à l’histoire du post-rock-métal québécois. Sélectionnant judicieusement leurs apparitions, nombreux étaient les fans à se réjouir de leur présence au Festif!

Capté sur le vif après le test de son du groupe, le leader du groupe, Vincent Peake était plus qu’enthousiame à l’idée de jouer dans le cadre de ce festival.

« L’année passée Clément [Turgeon] m’avait parlé de réunir le band pour jouer au Fesfif! J’avais l’idée en tête, je voulais faire le show dans le sous-sol d’église. Notre public étant souvent très jeune, on ne peut souvent pas les réunir dans des bars ou des pubs. »

De cette réunion a émergé un regain d’énergie au sein du groupe, il semblerait même qu’un nouveau futur est possible pour cette formation.

« On se maintient en vie artificiellement mais vu qu’on se voit plus souvent maintenant, le goût de refaire de la musique refait surface. On est là-dedans, on se demande sérieusement si on veut pas refaire de la nouvelle musique. À ce moment-là, tout est possible. […] On s’est ennuyés les uns des autres et tant qu’à faire du réchauffé tout le temps, on se demande si on voudrait pas amener des nouveaux ingrédients. »

Ils avaient prévu nous faire suer et c’est certainement ce qu’ils ont réussi à faire devant un public qui s’est délecté de leur set canon.

Photo par Jay Kearney

Photo par Jay Kearney

 

Timber Timbre : Divine performance  

Débarqués tout droit d’une de leur dernière prestation au festival River and Sky dans le nord de l’Ontario, le Festif! allait tout à fait bien clore leur tournée.

« On ne joue pas beaucoup au Québec pis on s’est dit que ce serait l’fun de faire un festival dans la province. »

Interrogé après la performance, Mathieu Charbonneau, claviériste et multi-instrumentiste impliqué auprès de plusieurs formations musicales (The Luyas, Ferris Wheel, Avec pas d’casque) s’est montré impressionné par l’évolution des festivals au Québec.

« Ce qui est spécial c’est que maintenant au Québec, les gens qui organisent les festivals voyagent beaucoup. Les festivals sont aussi bien organisés qu’en Europe. On est super bien reçus. »

Le long voyage entre Sudbury et Baie St-Paul en aura valu la peine ! Dès midi, le public était au rendez-vous, sous le soleil, avec en fond, les voiliers du 150e qui voguaient au même rythme que le timbre sonore.

« On a vécu un moment spécial ;  jouer à midi sur un gazebo c’est souvent comme un set up qui peut faire peur. On pensait qu’il n’y aurait personne. C’était super. »

 

À l’année prochaine !

Les critiques post-festival sont unanimes : chaque édition ne fait qu’élever un peu plus le Festif! au titre des événements à fréquenter absolument au Québec. Au risque de renchérir sur ce que d’autres ont déjà soulevé, mention spéciale au comité organisateur, à la population accueillante de Baie Saint-Paul et surtout, aux 275 bénévoles qui, sourires aux lèvres, ont allégé et facilité l’expérience des festivaliers.

La population de Baie St-Paul peut fièrement aller se reposer…  jusqu’à l’année prochaine où une autre invasion de festivaliers surviendra très certainement.

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