Juste Pour Rire 2015 | Les Trois Accords et l’OSM, un match parfait
En prestation gratuite sur la Place des festivals pour Juste Pour Rire, Les Trois Accords présentaient à nouveau leur concert avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Un spectacle complet, bien monté et à l’image du groupe.
Imaginez une scène de film. Un jeune garçon marche dans un quartier de banlieue, la tête basse, le regard triste. Soudain, en levant la tête, il le voit. Droit devant lui, l’attendant patiemment, son chien disparu depuis des jours. Le garçon se met alors à courir, le chien aussi, dans une rencontre des plus émotives et des plus mémorables.
Voilà à quoi l’introduction musicale du spectacle des Trois Accords faisait penser: à une fin de film émouvante ou au morceau d’ouverture pendant lequel on voit le générique défilé avant que le film débute. Bref, c’était bon, bien exécuté – comment ne pas l’être avec le chef d’orchestre Simon Leclerc aux commandes – et le ton était donné pour une soirée mémorable.
Les classiques
La première partie du spectacle s’est déroulée sans le groupe sur scène. On explique que celui-ci souhaite réaliser un rêve, soit d’assister à son propre concert. Ainsi, les quatre membres du groupe, Simon Proulx, Alexandre Parr, Charles Dubreuil et Pierre-Luc Boisvert étaient installés dans un espace VIP parmi la foule pour apprécier, avec elle, leurs propres morceaux.
Le tout commença en beauté avec la pièce Ton avion, suivie par Hawaïenne, interprétée en allemand par le baryton Patrick Mallette. Celui-ci en fit rire plus d’un, pas seulement parce qu’il chantait Hawaïenne en allemand (ce qui est déjà assez loufoque!), mais également parce qu’il adoptait un sérieux des plus complets.
Ensuite, se relayant avec la soprano Roseline Lambert, les deux chanteurs, magnifiquement accompagnés par les musiciens de l’OSM, offrirent au public les plus grands classiques des Trois Accords comme Saskatchewan, Tout nu sur la plage, Elle s’appelait Serge, Grand champion et Caméra vidéo.
Les pièces, arrangées de main de maître, donnaient l’impression d’être sorti tout droit d’une trame sonore et donnaient parfois lieu à des moments grandioses, carnavalesques et remplis d’humour.
Simon et la grand-mère
C’est pour la seconde partie du spectacle que les Trois Accords montèrent sur scène sous les applaudissements nourris de la foule. Les quatre membres se placèrent tous en ligne devant leur micro et Simon Proulx se permit un mot d’introduction en plus de confirmer la venue d’un prochain album très bientôt.
Pour cette deuxième partie, on y alla de manière différente. Avec l’aide d’un narrateur qui prit forme sous les traits de Sébastien Leblanc, on présenta l’histoire de Simon, jeune homme qui tombe amoureux de la grand-mère de son ami Alexandre. Les pièces du dernier album du groupe J’aime ta grand-mère qui sont déjà plutôt orchestrales étaient alors présentées dans un ordre bien particulier pour raconter l’histoire de cet amour interdit.
Simon Proulx était, cette fois-ci, mis en valeur et les autres membres du groupe jouaient les choristes de temps à autre. On commença l’histoire avec Son visage était parfait et entre chaque chanson, le narrateur mettait en scène le prochain morceau pour que le public puisse suivre le périple de Simon pour gagner l’amour de la grand-mère d’Alexandre.
Le spectacle s’est terminé avec Retour à l’institut qui est aussi la pièce finale de l’album en projetant des ballons illuminés sur la foule. Le public en redemandait et fit revenir le groupe, les chanteurs et le chef d’orchestre plusieurs fois, réclamant même un rappel qui ne vint malheureusement pas.
Bilan
Somme toute, la combinaison Trois Accords/OSM a quelque chose de magique. Les morceaux étaient si naturels dans cette formule orchestrale que l’on aurait pu croire qu’ils avaient toujours été conçus sous cette forme.
L’OSM était sans faille, comme on pouvait s’y attendre, et les chanteurs Patrick Mallette et Roseline Lambert ont livré une performance joviale et vocalement réussie. Les Trois Accords étaient également en forme, mais à part Simon Proulx, les autres membres étaient un peu effacés derrière leur micro et leur rôle de choristes improvisés. Malgré tout, le spectacle était une grande réussite et on aimerait bien le voir immortaliser en album un jour!
Du côté plus technique, la scène était surplombée d’un chandelier sur lequel on faisait miroiter les couleurs des éclairages et un grand écran accroché au fond projetait une image de rideau pour donner l’impression d’être dans une vraie salle.
Seul bémol que l’on pourrait reprocher à l’organisation du spectacle est l’emplacement de la scène qui était collée sur le Musée d’art contemporain, ce qui limitait la possibilité pour la foule de se placer devant la scène, la faisant déborder sur les côtés, lui offrant ainsi une vue plutôt médiocre.
Grille des chansons
Première partie:
Ton avion
Hawaïenne (en allemand)
Saskatchewan (en russe)
Tout nu sur la plage
Elle s’appelait Serge
Le bureau du médecin
Caméra vidéo
Grand champion
Youri
Dans mon corps (en italien)
Deuxième partie:
Son visage était parfait
Personne préférée
Exercice
Les amoureux qui s’aiment
J’aime ta grand-mère
C’était magique
Bamboula
Je me touche dans le parc
Retour à l’institut
- Artiste(s)
- Les Trois Accords, Orchestre Symphonique de Montréal
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Place des Festivals
- Catégorie(s)
- Classique, Festival, Francophone,
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