Francouvertes

Francouvertes 2020 : Valence remporte la 24 édition!

Les 24e Francouvertes se concluaient lundi soir, avec une triple dose d’artistes de Labeaumeville. Au terme d’une finale relevée et divertissante, Valence est reparti du Lion d’or avec un gros chèque surdimensionné, qu’il a probablement eu du mal à faire entrer dans sa valise de voiture pour le chemin du retour sur la 20 direction Est.

Que c’est étrange de vivre une finale des Francouvertes en novembre.

Deux jours après le changement d’heure.

Au lendemain du Gala de l’ADISQ.

Alors que Montréal accueillait son premier tapis de neige.

C’est comme si les astres s’étaient désalignés, et que la Terre cessait de tourner de façon régulière sur son axe.

Déstabilisantes circonstances pour présenter la conclusion d’un concours vitrine qui a débuté en février, et devait se conclure en mai. Finalement, après plus de six mois d’absence, les préliminaires ont repris en septembre devant un public réduit, les demi-finales se sont tenus en octobre en mode virtuel, et la finale prévue au Club Soda a finalement été diffusée en direct du cabaret Lion d’or.

Ariane Roy, Narcisse et Valence sont descendus de Québec, deux jours après une sombre soirée pour leur ville, pour apporter un peu de lumière et faire briller leur scène locale à Montréal.

C’est Ariane Roy qui a lancé les festivités, et elle a mis le doigt dessus en décrivant sa préparation pour les Francouvertes comme une thérapie en ces temps difficiles. C’était tout aussi thérapeutique de la voir à l’oeuvre sur nos écrans, même si elle semblait un peu plus déstabilisée qu’au cours des deux premières rondes. Sa performance vocale en a légèrement souffert, mais c’est surtout au niveau de ses interventions entre les chansons que ça a paru.

Il n’empêche qu’avec des centaines de personnes à l’écoute, elle se sera fait une pléiade de nouveaux fans, et rejoint une prestigieuse liste de finalistes non-couronnés aux côtés de Les Louanges, Dead Obies, Émile Bilodeau, Mon Doux Saigneur, Laurence-Anne et sa collègue à qui on la compare souvent, Lou-Adriane Cassidy.

* Photo par Maryse Boyce.

En toute fin de soirée, Narcisse proposait une mise en scène passablement différente des deux dernières fois. Belle idée que de mettre la voix en valeur pour une version piano-voix d’Icare, avec des harmonies merveilleuses. Les moments électro-pop dansants n’ont pas tardé à venir, avec la fidèle drag queen Utopia à ses côtés, mieux intégrée que jamais au spectacle. Le projet ne manque pas d’audace, et l’artiste y travaille avec ardeur, ajoutant projections (plus ou moins convaincantes) et danse à l’ensemble. C’est sans contredit le projet le plus amélioré de tout le processus des Francouvertes.

* Photo par Maryse Boyce.

Valence, lui, a conservé grosso modo la même formule du début à la fin. Et pour cause, on le disait d’emblée : c’était sans contredit le projet le plus achevé du lot, le plus prêt pour les grandes occasions. Valence n’aura eu qu’à être Valence pour remporter les Francouvertes.

On se répète, mais avec des chansons comme Jupes aquariums, Pruneau et Sophie, ce n’est qu’une question de temps avant que le Québec entier découvre cet excellent groupe, qui saura plaire à un public varié.

Et bien que le nom de Valence se retrouve sur toutes les lèvres et dans tous les gros titres qui traiteront des Francouvertes, il n’en demeure pas moins que la scène de Québec toute entière en ressort gagnante. Déjà qu’avec Hubert Lenoir, Les Louanges, Gab Paquet, Beat Sexü, Anatole, Men I Trust, Ghostly Kisses et les multiples projets qui sortent du Pantoum, la vitalité musicale de la Capitale bouillonnait.

On peut rajouter trois noms qui s’y ajoutent et prennent leur place due : Narcisse, Valence et Ariane Roy.

* Photo par Marc-André Mongrain.

Les Francouvertes : envers et contre tous

Les autres gagnants de cette édition, ce sont les Francouvertes eux-mêmes. La directrice Sylvie Courtemanche et son équipe ont fait des pieds et des mains pour exister, pour maintenir le cap et assurer qu’un.e ou des gagnant.es soient couronné.es. Et surtout, que les artistes inscrits aient accès à la visibilité qui leur revient.

Il aura fallu des ajustements jusqu’à la toute fin, mais la gang des Francouvertes a réussi à acoster à bon port, et en ressortira grandie.

Chapeau à tout le monde, y compris notre bon ami Louis-Philippe Labrèche, appelé à remplacer puis côtoyer l’excellente Isabelle Ouimet à l’animation, ainsi qu’au clavardoir en feu qui a donné vie aux soirées virtuelles et donné l’impression qu’on regardait effectivement des shows « en gang ».

On se revoit en mars prochain pour la 25e édition, si le monde tel qu’on le connaît existe encore rendu là…

 

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