Rufus Wainwright

Festival de jazz de Montréal 2016 | Rufus et Martha Wainwright rencontrent les médias

Que serait un Festival de Jazz de Montréal sans l’apport des Wainwright ! Rufus et Martha ont rencontré candidement les médias ce midi afin de présenter leurs spectacles respectifs et partager quelques petites anecdotes plutôt intéressantes.

Ces samedi 2 et dimanche 3 juillet à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, Rufus Wainwright proposera deux représentations d’un spectacle pour le moins unique, à la fois orchestral et très visuel, qui se déroulera en deux temps.

En première partie, on pourra entendre quelques extraits de son fameux opéra Prima Donna, créé en 2009 mais jamais présenté à Montréal, avec les chanteurs Antonio Figueroa, Kathryn Guthrie et Lyne Fortin. La musique sera assurée par un orchestre dirigé par Jayce Ogren, le tout avec des projections tirées d’un nouveau film réalisé par Francesco Vezzoli conçu pour accompagner la performance.

« Je suis plus excité, apeuré et touché que j’aurais pu le croire, confie Rufus. Hier, en pratique, en voyant l’orchestre et en pratiquant avec eux, j’ai soudainement réalisé que c’était plus grand que je ne l’imaginais. Mais c’est une bonne chose ».

Les costumes seront aussi à surveiller, puisque les chanteurs et Rufus lui-même porteront des oeuvres signées Zaldy Goco, reconnu notamment pour son travail auprès du Cirque du Soleil, de Michael Jackson et de Lady Gaga.

Tout de suite après sa visite à Montréal, Rufus se dirigera vers la France afin de prendre part au Festival d’Avignon avec Prima Donna, en spectacle de clôture. « Ce week-end est spécial pour moi, parce que ce sera une vraie première avant d’aller le présenter en France. À Montréal, ce sera un lancement de Prima Donna avec tous les éléments à leur plus haut point. »

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Après l’entracte, le public pourra ensuite entendre des chansons connues de son répertoire, interprétées sous forme orchestrale.

Photo par Marcia Lessa.

Photo par Marcia Lessa.

Un album en français dans les plans ?

Par ailleurs, Rufus confiait qu’il caressait depuis un certain temps le projet de produire prochainement un album en français, possiblement constitué de chansons originales. « L’idée serait de travailler sur des textes de chansons avec un autre francophone. Je travaille pas mal avec Woodkid ces temps-ci. Et d’autres aussi, comme Benjamin Biolay. »

Il entend d’abord lancer un album pop en anglais, mais le suivant pourrait bien être cette oeuvre qu’il a en tête, qui proviendrait d’une immersion dans la langue de Molière. Rufus admet que cette réalisation serait tout un défi. « Je ne suis pas mauvais en français, mais j’aimerais vraiment m’immerger dans cette langue afin de créer un projet. Je travaillerais en français et je ferais toutes les entrevues en français. »

Le co-fondateur et directeur artistique du FIJM et des FrancoFolies en a profité pour souligner que  « je connais les programmateurs des FrancoFolies et je suis sur qu’ils seraient intéressés… », ce qui a évidemment provoqué un éclat de rire dans la salle de presse.

« Pour moi, ce serait plus difficile que d’écrire des nouvelles chansons en anglais, ou même d’écrire un opéra. Écrire des bonnes chansons en français, ça représente pour moi une des plus grandes formes d’art qui soit. Je dirais même que ça m’apeure un peu, mais j’aimerais vraiment le faire, et je vais le faire. »

Les soeurs Wainwright et leurs « chansons déprimantes »

Martha Wainwright, pour sa part, proposera un spectacle en duo avec sa demi-soeur Lucy Wainwright Roche, les 6, 7 et 8 juillet au Théâtre du Nouveau Monde (TNM).

La collaboration entre les deux frangines est née d’un week-end au chalet de son grand-père à Saint-Sauveur, et avait donné lieu à un album paru à l’automne dernier.  « Nous avions deux guitares, deux voix, nous apprenions quelques chansons et les enregistrions immédiatement, raconte-t-elle. Il s’est produit un son en chantant ensemble, parce que nos voix sont très différentes. Quand je chante, c’est émotif, presque agressif, alors que la voix de Lucy est comme une cloche. »

Le concept de l’album, lui, provient d’un cadeau qui lui a été fait il y a quelques années. « Quand j’ai eu mon premier enfant, j’ai reçu un mixtape contenant des chansons tristes pour enfants, des berceuses morbides. (Rires) Je la faisais jouer la nuit pendant que j’allaitais, et c’était une période empreint d’une certaine tristesse, mais aussi très émouvante. Et cette idée d’avoir cette musique à partager avec son enfant, ça me semblait très joli. J’adorais cet album. »

Quand est venu le moment de choisir des chansons sur lesquelles travailler avec Lucy, la Montréalaise s’est grandement inspirée de cette écoute marquante. « Nous avons choisi des chansons qui traitent de l’enfance, d’une certaine manière, mais qui sont aussi déprimantes et tristes. C’était le pré-requis. Et il s’avère que certaines des chansons de nos parents correspondent à ce pré-requis. »

Les chansons sélectionnées sont peut-être tristes, mais le spectacle n’en demeurera pas moins lumineux, selon Martha. « Lucy est très drôle, et je le suis aussi un peu. Donc on a des chansons douces et mélancoliques entrecoupées d’un genre de comedy hour. C’est une juxtaposition intéressante ».

Comme d’habitude, on peut s’attendre à des invités spéciaux dans les deux cas. Si on sait déjà que Martha fera une apparition aux côtés de Rufus ce week-end, le frérot ne sera pas en mesure de se joindre aux soeurs Wainwright quelques jours plus tard, en raison de son départ pour le Festival d’Avignon. D’autres invités surprise seront toutefois à l’honneur.

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