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Entrevue – FestiVoix de Trois-Rivières | Le succès dans l’équilibre

À chaque été, le FestiVoix de Trois-Rivières propose 9 jours de festivités et surtout de concerts variés au centre-ville, dans le quartier historique et tout particulièrement sur les rives du fleuve St-Laurent, un décor époustouflant. À l’aube de l’édition 2015 – qui débute ce vendredi soir avec les Cowboys Fringants en tête d’affiche – Sors-tu.ca s’est entretenu avec le directeur général Thomas Grégoire, qui nous explique le délicat exercice d’équilibre nécessaire au bon fonctionnement d’une telle programmation.

Du 26 juin au dimanche 5 juillet 2015, des milliers de festivaliers convergeront vers le centre-ville de Trois-Rivières afin d’assister aux nombreux spectacles proposés par le FestiVoix de Trois-Rivières. Neuf jours de festival qui ratissent large. À première vue, les noms à l’affiche semblent viser dans tous les sens : on passe de Zachary Richard à Patrick Watson, avec entre les deux des artistes aussi variés qu’Éric Lapointe, Pierre Lapointe, Dead Obies, Vincent Vallières, les Hay Babies, IMA, Bernard Adamus, Brigitte Boisjoli ou encore les Barr Brothers.

« L’objectif est de promouvoir la diversité de la musique sur un site exceptionnel, explique M. Grégoire au bout du fil. Notre programmation est basée sur des artistes populaires mais aussi d’autres émergents, de la musique lyrique, du jazz… De 17h à 3h du matin, on peut circuler et découvrir de la musique. Il n’y a pas beaucoup de festivals qui offrent cette diversité. C’est comme si nous avions plusieurs festivals en un seul. »

Au fond, la formule est simple et éprouvée : on attire les gens avec les gros noms, et on leur propose une programmation alternative pour les inciter à faire des découvertes une fois sur place. On souhaite ainsi que les fans d’Éric Lapointe découvrent un Cherry Chérie, que les adeptes de Bobby Bazini tombent sous le charme d’Elliot Maginot ou Milk & Bone, que les mordus de Vincent Vallières aient le béguin pour les Hay Babies.

Tout est dans l’accessibilité, en fait. À 49$ pour le passeport, ça vaut le coup (et le coût) pour aller voir son artiste préféré sur scène, mais ceux qui désirent rentabiliser leur passe peuvent en profiter pour butiner ensuite. « En général, les gens assistent à 4 ou 5 journées par passeport. C’est là l’avantage d’aller tester, découvrir des artistes. On se permet de tordre notre propre oreille. C’est souvent pensé ainsi : on souhaite croiser les publics avec des styles différents, et on prend le pari que ça va charmer. »

S’il admet qu’il est plus difficile de communiquer sur un festival aux directions aussi variées, le caractère unique du FestiVoix demeure dans l’expérience.

« C’est important pour survivre de cultiver son identité et d’insister, d’être innovant. Pour nous, notre pitch de vente, c’est un peu le soir d’été au bord du fleuve. Tu viens commencer ton été à Trois-Rivières, tout est piéton… C’est un festival un peu « européen ». »

Se distinguer parmi tous les autres

Survivre est un terme souvent utilisé pour bien des festivals. À une époque où les coupes de budget en culture se multiplient, les temps sont durs pour les événements de la sorte, mais le FestiVoix demeure solidement implanté et réussit à maintenir ses prix bas. « Nous avons une politique très agressive au niveau des partenariats. Nous sommes soutenus par une communauté d’entreprises locales et nationales. Avec 13 scènes, il y a beaucoup de produits à commanditer, sans avoir trop de publicité. On a trouvé un bon équilibre, surtout à un moment où les subventions ont tendance à se tarir. »  M. Grégoire voit d’ailleurs celles-ci comme des leviers, « une base de lancement pour ensuite aller chercher d’autres commanditaires ». Chaque dollar est important pour la survie d’un événement comme celui-là.

Et l’arrivée d’un joueur majeur comme l’Amphithéâtre Cogeco, cette nouvelle salle de spectacle qui proposera notamment un spectacle hommage à Beau Dommage par le Cirque du Soleil cet été ? Ça inquiète ou ça rassure ? « Toute nouveauté comme l’Amphithéâtre (Cogeco) est une opportunité. Quand la ville propose un spectacle du Cirque du Soleil, les gens s’intéressent à Trois-Rivières. C’est une salle qu’on va sans doute utiliser un jour, on va inventer une formule pour l’utiliser. Ce n’est jamais une menace pour nous, c’est une opportunité, c’est positif. »

On parle même de retombées intéressantes à travers le Québec, ce qui va de pair avec la portée de plus en plus étendue du FestiVoix. « Nous sommes en grande progression à l’extérieur de notre région et même du pays. On est passé d’un événement local en 2008, à régionale, et maintenant, on déborde allègrement les frontières de la région. Les retombées média sont plus importantes. Les gens ont compris ce qu’on cherchait à faire, ils sont charmés par l’endroit et ont la chance de voir des spectacles dans des conditions exceptionnelles, tout en circulant allègrement et en ayant facilement accès aux bars, aux toilettes. C’est un équilibre important sur lequel nous travaillons beaucoup ».


* Le FestiVoix de Trois-Rivières se tient du 26 juin au 5 juillet 2015 au centre-ville de Trois-Rivières.  Consultez la programmation complète et détaillée par ici.

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