Emilie Simon

Entrevue: Emilie Simon de passage à Montréal, Sherbrooke et Québec en solo

Emilie Simon est de passage au Québec cette semaine. En plus d’offrir des concerts à Montréal (jeudi soir à l’Astral), Sherbrooke (vendredi au Théâtre Granada) et Québec (samedi au Théâtre Petit Champlain), la « Bjork française » devenue « Kate Bush newyorkaise » passait la semaine à Montréal pour rencontrer les médias.

Sorstu.ca en a profité pour la rencontrer à son local de pratique afin de discuter de son plus récent album – une randonnée dans la pop anglophone intitulée The Big Machine – et du spectacle en formule solo qu’elle compte présenter à ses nombreux fans québécois.


Voilà maintenant près de deux ans que Emilie Simon a installé ses pénates dans la « Big Apple », un changement d’air bien apprécié pour la native de Montpellier, au Sud de la France.

C’est dans ce nouvel univers qu’a pris forme The Big Machine, son quatrième album, lancé à l’automne 2009 en France puis au Québec au printemps 2010.

« J’avais envie de m’immerger d’une autre culture, explique-t-elle au sujet de sa ville d’adoption. Au départ, ça n’avait rien à voir avec la musique, c’était une décision personnelle. Puis ensuite, mes morceaux ont suivi. D’ailleurs, l’idée n’était pas de faire un album en anglais, à la base. Je crois que c’est une conséquence de cette immersion.»

Comme une réaction en chaîne, la nouvelle aventure américaine a donné naissance à davantage d’écriture en anglais – ses albums précédents contenaient toujours quelques titres dans la langue de Shakespeare – puis, l’anglais a donné lieu à des mélodies plus épurées, cadrant davantage dans un format pop qui détonne d’avec l’approche électronique de ses trois premiers albums (Émilie Simon en 2003, puis la trame sonore du film La Marche de l’empereur en 2005 et Végétal en 2006).

« La langue était importante dans le choix de mélodies. On n’écrit pas la même chose en français qu’en anglais. C’est un petit peu comme des palettes de couleurs.»

L’inévitable comparaison avec Kate Bush

Dès les premières écoutes, on constate que cette nouvelle « palette de couleurs » change bien des choses dans l’approche musicale de Emilie Simon. Après avoir été souvent comparée à Bjork au cours de sa carrière, voilà qu’on lui attribue des ressemblances avec Kate Bush.

Même si le parallèle revient constamment lorsqu’on la décrit, la principale intéressée n’en fait pas grand cas. « Pour moi, c’est inconscient. Mais ceci dit, j’ai grandi en écoutant Kate Bush, ça fait partie de mon histoire. On absorbe toute sorte de choses et à un moment, allez savoir pourquoi, ça ressort plus sur un album que d’autres. Sur The Big Machine, c’était ma petite enfance, l’écriture au piano. Mais ce n’était absolument pas intentionnel. »

Titulaire d’un DEA en musique contemporaine et dotée d’une formation académique en musicologie et en composition électronique, Emilie Simon n’avait jamais autant nagé dans des eaux plus classiques, et composait jadis à l’aide d’ordinateurs. Le format pop de The Big Machine représentait donc un défi pour la chanteuse française. « C’est un autre axe de travail, une autre problématique, une autre direction, une autre énergie. »

« C’est simplement que l’accent n’est pas mis sur les mêmes aspects. C’est ce qui est intéressant dans le fait de faire plusieurs albums : d’aller explorer des aspects qu’on a un peu moins mis de l’avant sur les albums précédents, de changer l’angle d’éclairage et de se mettre au défi. »

Seul avec son « bras »

Emilie Simon viendra donc présenter seule une sélection de chansons tirées de l’ensemble de son répertoire bigarré. « (Mes titres) sont très différents, mais vous savez, ils vont bien ensemble. Ils ont été faits par la même personne », souligne-t-elle en riant.

N’allez toutefois pas vous imaginer une prestation strictement acoustique et dépouillée de tout arrangement. « Ça dépend des morceaux, ça dépend du parti prix. Il y a toujours des versions acoustiques qui sont possibles, mais il y a aussi des versions retravaillées, remixées, un peu plus électroniques, par exemple ».

Comme à l’habitude, Emilie Simon sera accompagnée de son fameux « bras » – un instrument électronique attaché à son avant-bras à l’aide duquel elle peut manipuler des effets sur sa voix – et l’aspect visuel promet d’être très soigné. « Il y a de la vidéo, de la lumière, différentes idées d’ambiance… c’est difficile à décrire avec des mots; ce sont des choses qui prennent forme sur scène, il faut venir voir, quoi », conclut-elle.

Merci à Mathieu Leclerc pour les photos.

Vos commentaires