Le Couleur

Entrevue avec Le Couleur | Ville fantôme et chronomètre

La formation montréalaise Le Couleur sera de passage au Théâtre Fairmount le 9 novembre pour lancer son plus récent album P.O.P. Pour l’occasion, Sors-tu.ca a discuté avec Laurence Giroux-Do, Steeven Chouinard et Patrick Gosselin pour tout savoir sur l’histoire du nouvel opus, les bons coups de travailler à L.A. et ce qui nous attend lors du lancement, ce mercredi.

Le groupe électro disco a mis de côté les textes à saveur personnelle pour raconter une histoire avec son plus récent opus. « Il y a des personnages qui habitent une ville, Starlite. P.O.P. c’est le Pacific Ocean Park, c’est les quais où ça se passait. Cette ville-là a eu son apogée dans les belles années de l’époque P.O.P. Mais finalement, la mode a passée et elle a été remplacée par une autre ville plus cool. Les personnages sont restés dans cette ville-là, donc ils vivent dans une espèce de nostalgie, un passé où ils ont eu une belle célébrité, mais maintenant qu’est-ce qui se passe après, quand t’es oublié? » raconte Laurence Giroux-Do.

C’est en fait un voyage chez nos voisins du sud, à Fort Lauderdale, qui aurait inspiré le projet. « Ç’a adonné que les billets étaient pas cher et on avait un trou d’une semaine. On est allé en août, il y avait personne. Il faisait comme 48 degrés. Mauvaise idée, mais on a eu ben du fun. Le paysage, la température, l’architecture, le mood nous a influencés un peu cette histoire-là. C’est là qu’on a commencé à penser à une ville fantôme où est-ce qui avait plein de monde qui ont fait la fête, mais qu’après avoir quitté, tout était un peu mort, » explique le batteur, Steeven Chouinard.

On peut voir que dans l’histoire véhiculée, il n’y a pas que le décor de Fort Lauderdale qui semble avoir influencé la formation. Quand on parle d’une ville qui tombe à sa perte, mise en musique, on ne peut que penser à l’opéra-rock Starmania. « C’est une de nos influences, c’est sûr. Les tounes dans Starmania sont quand même pop, mais t’écoutes les textes et tu te dis « mon Dieu que c’est dark! ». Dans notre album, on retrouve la chanteuse déchue, le pilote d’avion oublié, le couple infidèle, la lolita vieillissante, c’est similaire, » compare la chanteuse.

Langue internationale

Le groupe a pu voyager dans presque tous les recoins de la francophonie partager sa musique. Rien ne l’a empêché non plus d’aller conquérir de monde anglophone. Pour l’album P.O.P, Le Couleur s’est envolé vers L.A. pour travailler particulièrement avec l’ingénieur de son Éric Broucek.

Los Angeles n’est pas la ville à laquelle on songe le plus quand on parle français, et pourtant, « L.A. c’est la ville au monde où on est le plus écouté, » souligne Steeven. « Pour nous, ça ne nous a jamais fait peur, ça n’a jamais été une barrière, la langue. » C’est plutôt par la musique que le band choisi de faire passer son message. « C’est pas mal plus un tout. La musique vampirise pas le texte ou vice versa. Est-ce que ce mot-là fitte bien avec l’accord, le son de synthé, avec le beat de drum? Oui? On le met. Qu’il soit en anglais, en bruit de pet ou en martien, on s’en fout, » soutient-il.

« Le prétexte que chanter en anglais t’ouvre plus de portes, c’est carrément faux. Tu t’attaques à tellement plus gros. T’es mieux d’être vraiment bon. Au contraire, nous la musique qu’on fait est assez internationale, d’une certaine façon. Qu’on chante en français, ça parle à du monde. De travailler à Los Angeles, c’a jamais été une barrière, au contraire, ils trippent qu’on fasse un style de musique qu’on est habitué d’entendre en anglais, en français, » explique Patrick Gosselin, guitariste et claviériste de la formation.

Lancement top chrono

L’album est paru le 28 octobre dernier, ce qui a laissé le temps aux plus fervents fans de se familiariser avec l’album. Toutefois, il ne faut pas se méprendre: le lancement nous réserve un tout autre concept. « Ce sera un peu dans le même style que l’autre show, dans le sens que ça n’arrête jamais. Presque style dj set. On l’a plus travaillé aussi donc on mélange des tounes sur d’autres tounes, donc c’est pas juste un enchaînement de chansons. On intègre des covers et nos tounes, on les fera pas toujours au complet. On fait un refrain, on change de toune, » décrit Laurence.

Un spectacle sans interruption signifie également un minimum d’interventions avec le public. « Personnellement, on aime pas ça voir un show où les gens racontent toute leur vie entre les chansons. Ça nous intéresse pas. Pis nous, ça nous intéresse pas de le faire, » soutient Steeven.

« Ça nous intéresse pas non plus de juste jouer l’album tel quel, renchérit Laurence. Tant qu’à ça, reste chez vous et écoute l’album. On voulait vraiment travailler un show que la personne se déplace et soit un peu déstabilisée, si elle connait les tounes. C’est ça qu’on veut, une expérience live. Que les gens sortent et se disent « On a vraiment vécu de quoi ». »

On aura donc droit à un spectacle de 56 minutes, top chrono — oui, oui, c’est chronométré à la seconde près et la machine n’arrête pas. « C’est bon parce que les gens sont pressés, donc si ton bus est à 59 et que tu sais que ça finit à 56, t’es correct, » plaisante Patrick.

Le spectacle presque dj set sans interruption se passe du côté du Théâtre Fairmount ce mercredi 8 novembre, avec en première partie le band Choses Sauvages. À ce qu’on peut comprendre, pour entendre l’album autrement, tu ne veux vraiment pas manquer ça.

Événements à venir

Vos commentaires