crédit photo: Philippe Nguyen
Emile Bilodeau

Émile Bilodeau au Lion d’Or | Magnétisme et réconfort

C’est devant un Cabaret du Lion d’Or affichant complet que se produisait Émile Bilodeau, dont le dernier passage dans la métropole remonte au lancement de son premier album, Rites de passage, en octobre dernier. Pour ce grand retour, il nous réservait une soirée revigorante, où son charisme a su envoûter la foule, bien qu’elle se trouvait déjà sous son charme !

Pour partir le bal, trois musiciens entrent en scène et se placent derrière leurs instruments : une basse, un clavier et une batterie. Déjà la foule est en extase. Ça crie tellement fort qu’on entend à peine le son monter quand Bilodeau embarque. Guitare à la main, il commence la partie avec Tu me dirais-tu. Tout le monde chante avec lui, on peut presque compter sur nos doigts ceux qui ne connaissent pas les paroles! Le choeur dans le public continue tout le long du spectacle. Passer à TV, Crise existentielle, Je suis un fou, tout le monde prend plaisir à se balancer en criant chaque vers avec ardeur.

Le chansonnier se permet de bouger un peu, se rapprochant du public ou en allant voir ses musiciens. Bilodeau aime aussi faire des petits gestes pour appuyer ses paroles. Parfois, ça marche, c’est fluide, ça a sa place. D’autres fois, ces gestes semblent faire partie d’une chorégraphie que Bilodeau a trop bien apprise et trop faite, et ça manque un peu d’authenticité. Cela dit, peu importe ce qu’il fait, la foule est ravie.

Un moment, les musiciens quittent la scène, laissant Bilodeau seul avec sa guitare et l’harmonica qu’il accroche à son cou. Il nous raconte que la dernière année était plutôt rock ‘n’ roll pour lui, alors qu’il complète son album en même temps de fréquenter le CEGEP. Il nous avoue à la blague (on le souhaite) qu’il a coulé son cours de philo pour la troisième fois. C’est sur ces rires que l’artiste entame Quand les nuages seront partis, puis Rosie, Le hockey (une nouvelle chanson qu’il avait précédemment interprétée avec Samuele) et Dehors.

Il existe une chimie enveloppante entre Émile et ses trois acolytes; on les voit sourire ensemble entre deux chansons et tout le monde trippe. D’un autre côté, il y a quelque chose d’également beau et attachant lorsque Bilodeau se retrouve seul sur la scène. Ça nous permet de vraiment bien nous concentrer sur ses textes et de boire chacune de ses paroles, qui sont, après tout, la force du chanteur.

(Trop) bien préparé

On se serait attendu à plus d’interventions improvisées et d’interactions avec le public de la part de Bilodeau, connaissant son background d’improvisation. À la place, on nous réservait des petites anecdotes bien construites où chaque mot à son importance. L’artiste semble vraiment prendre chaque moment où il a la parole pour dire quelque chose de beau et de songé.

Bilodeau possède un magnétisme et une présence sur scène qui le rendent complètement captivant. Le spectacle ne rappelait pas vraiment un « party de famille », mais plutôt une soirée vivifiante où il faisait bon de crier les petites frustrations générationnelles.

Enfin, ses trois complices retournent à leur poste pour nous livrer avec force J’en ai plein mon cass, facilement la chanson la plus populaire de l’artiste. L’énergie ne baisse pas, et on a droit à Amour de félin, dédiée à tous les chats de son public et où on aura droit à un solo bien senti de keytar de Nathan Vanheuverzwijn, qui se cachait auparavant derrière son clavier. Enfin, Bilodeau termine avec América et son rap où, malheureusement, on perdait un peu des bouts.

Bien sûr, ce n’était pas tout. Après quelques instants où la foule crie aussi fort que pour un show de boy band, Bilodeau et ses musiciens reviennent pour nous interpréter Ça va. Pour terminer la soirée en beauté, Bilodeau, de nouveau seul, lance Bière, accompagné d’une foule manifestement heureuse de sa soirée.

En ce froid mercredi soir, on nous réservait une soirée réconfortante et enivrante qui a définitivement su plaire à son public. C’est un artiste incroyablement charismatique qui sait ce qu’il est et ce qu’il représente. S’il est bon aujourd’hui, une chose est certaine, c’est que dans 3 ans, Émile Bilodeau va être vraiment bon.

 

Zen Bamboo en première partie

Ce sont des bons amis de Bilodeau qui sont venus réchauffer le public. Le quatuor de Saint-Lambert embarquait sur scène avec leur rock à la The Strokes en lançant à la rigolade le nom de Bilodeau entre leurs chansons, et même dans les chansons! L’intensité de leur musique (et de la performance!) contraste avec le style de la tête d’affiche, mais ils ont quand même réussi à amadouer la foule, et ce en deux chansons seulement.

Ils ont livré une performance vraiment solide. Ils se jettent à terre, sautent en même temps, luttent presque, gardant toujours un habile contrôle sur leur instrument respectif. Il y avait tellement d’énergie qu’on ne savait plus où regarder. Non seulement ça, mais on sent une sorte de fraternité organique, crue entre les membres du groupe qui est simplement contagieuse et indéniable.

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