
Dominique Fils-Aimé au Grand Théâtre | Une bulle de fréquences et d’amour
Dans la douceur d’un souffle, une boucle vocale naît. Dominique Fils-Aimé tisse les premières textures avec son looper (machine à boucle sonore), et doucement, les musiciens la rejoignent sur cette vague musicale invitante. La calebasse résonne, la pulsation prend vie. La musique démarre et, chose rare pendant ce concert, elle ne s’arrêtera presque jamais. Le 31 mai 2025, dans la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec, un public captivé, presque ensorcelé, s’est laissé bercer pendant plus de deux heures par les univers musicaux de deux femmes épatantes.
Dominique Fils-Aimé
Dès les premières minutes, elle nous parle de liberté, de réinvention, de lâcher-prise. Elle nous invite à déposer nos soucis, à entrer dans une bulle d’écoute et de bienveillance. L’espace devient un jardin sonore, un cocon de fréquences, une bulle d’amour. Son équipe, elle nous la présente avec gratitude : quatre musiciens sur scène, deux technicien·nes dans l’ombre, tous essentiels, tous intégrés dans le souffle collectif.
Le spectacle se construit comme un fil continu, un tout qui glisse d’une pièce à l’autre sans rupture. On ne perçoit ni début ni fin : tout s’enchaîne dans une fluidité remarquable. La structure est si bien ficelée qu’on perd toute notion de temps.
Le répertoire circule librement entre l’anglais et le français. En poésie, elle évoque des souvenirs d’enfance, des élans qu’elle aimerait ramener dans le monde adulte : créer sans barrière, dans la pleine liberté de l’instant. Elle parle aussi d’amour comme ressource inépuisable, et de nouveaux commencements. À l’image de sa version renversée de Summertime, tissée en medley avec Cry Me a River, Dominique Fils-Aimé propose un regard neuf, parfois en opposition aux récits hérités.
Chaque pièce semble dialoguer avec la précédente, dans un jeu de miroir émotionnel. Les musiciens sont d’une précision et d’une générosité rares. Les solos, bien que présents, ne prennent jamais la forme attendue dans le jazz. Ils deviennent plutôt des passerelles vers d’autres sections, d’autres états collectifs.
Sa voix, chaude, ample, texturée, s’appuie sur une technique irréprochable. Quelques touches de scat apparaissent, sobres, bien que légèrement en décalage avec l’esthétique générale. Le looper est utilisé avec brio, intégré pleinement dans la trame musicale. L’ensemble repose sur un groove stable, enrichi d’effets sonores bien maîtrisés. Une musique ingénieuse, accessible, vibrante.
La courbe du spectacle est parfaitement maîtrisée. On monte, doucement, vers un sommet d’émotion. Jusqu’à ce moment suspendu, où elle nous laisse avec une légende. Un texte magnifique sur la force des gestes minuscules, sur cette chaîne invisible de bonté tissée par des mains qu’on ne connaîtra jamais.
Il y avait de la lumière dans cette soirée. Une lumière douce, humaine, tenace. Et si quelques larmes ont coulé, ce n’était pas de tristesse, mais d’un trop-plein d’émotion.
Avec ce spectacle, Dominique Fils-Aimé est la preuve qu’un·e artiste soutenu·e peut véritablement déployer ses ailes. Son cinquième album sortira le 6 juin 2025. Il s’agira du second volet de sa deuxième trilogie — une œuvre fertile, ancrée dans l’amour.
Hanorah
En première partie, nous avons eu la chance de découvrir une artiste montante du nom de Hanorah. D’un grand professionnalisme, elle est entrée sur scène toute vêtue de rouge, déjà bien ancrée dans le moment artistique qu’elle venait nous livrer. Dès la première note, le public est piqué de curiosité. Sa voix soul s’amuse à faire glisser les mélismes de haut en bas, tout en démontrant un contrôle remarquable, notamment dans l’usage expressif du pianissimo. Accompagnée d’un guitariste discret mais solide, elle nous a livré six chansons, dont une inédite.
- Artiste(s)
- Dominique Fils-Aimé, Hanorah
- Ville(s)
- Québec
- Salle(s)
- Salle Octave-Crémazie (Grand Théâtre de Québec)
- Catégorie(s)
- Jazz,
Événements à venir
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mercredi
Invite Dominique Fils-Aimé, Klô Pelgag, VioleTT Pi, Jorane, Anachnid
Lieu : Club Soda -
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dimanche
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