Devendra Banhart

Devendra Banhart au Théâtre Corona | Décalé et éclaté

Son tout dernier album Ma en poche, Devendra Banhart est venu partager aux montréalais sa folie et son effervescence après un long mois des morts. Peut-être que la frénésie autour de l’artiste s’est calmée depuis quelques années, puisque le spectacle a été déplacé dans une salle plus petite, mais sa musique indie freak folk est toujours aussi éclatée, surprenante et ensorcelante… tout comme le personnage!


Une personnalité à part

Ce que réservait la soirée : une ambiance intime, plusieurs bâtons d’encens brûlés et un chanteur et guitariste au look de dandy bohème. Ce dernier a usé de son charme excentrique pour séduire son public, sans non plus être énergique comme un animateur de camp de vacances.

Banhart transmettait son bien-être et son humeur calme tout en se dandinant aux rythmes lents de la basse, comme sur Fancy Man. Son attitude nonchalante et ses pitreries se mariaient bien à ses histoires farfelues, parfois sans queue ni tête, et à ses paroles souvent loufoques : « If we ever make sweet love again, I’m sure that it will be quite disgusting ». Le groupe entier avait un bon sens de l’humour, comme on a pu le voir avec un fade out comiquement interminable sur Love Song. Un confetti unique est aussi tombé mystérieusement du plafond. Voulu ou pas…?

Un beau mélange festif

Accompagné de son groupe, Banhart passait facilement des jolies ballades sentimentales (Is This Nice?) aux chansons enjouées et dansantes comme Fig in Leather, durant laquelle le parterre tout éclairé s’est transformé en discothèque. La soirée a rassemblé toutes les facettes de Banhart : des paroles en anglais et en espagnol, des p’tits mots d’amour en français, de la guitare acoustique jouée sereinement bien assis, mais aussi de la guitare électrique résonante sur le nouveau single Kantori Ongaku et de jolies et puissantes harmonies vocales sur Mi Negrita.

Contrairement à beaucoup de spectacles, celui-ci était si peu fort qu’on aurait probablement pu entendre quelqu’un se gratter en plein milieu de certaines pièces. En même temps, la musique de Banhart nécessite souvent ce genre d’atmosphère pour bien fonctionner et tout s’est heureusement déroulé dans le respect.

Heureusement aussi, ça n’a pas influencé négativement le public, puisque celui-ci a réclamé un rappel qui donnait l’impression d’assister à un gros show rock! Banhart et ses musiciens ont alors gardé leurs chansons les plus connues pour le dessert : Never Seen Such Good Things et Carmensita ont fait lever le party… et monter le son!

Première partie : Black Belt Eagle Scout

La formation de Portland Black Belt Eagle Scout a commencé la soirée en douceur avec une gentille indie pop qui faisait office de musique de fond sous le bruit des conversations. Mais tous les regards se sont retournés vers le groupe quand celui-ci a sorti ses quelques chansons aux gros sons de guitare électrique contrastants. Une première partie qui s’est démarquée à l’occasion, sans être mémorable.

Liste de chansons

  1. Is This Nice?
  2. Theme for a Taiwanese Woman in Lime Green
  3. Kantori Ongaku
  4. Mi Negrita
  5. Taking a Page
  6. Fancy Man
  7. Love Song
  8. My Boyfriend’s in the Band
  9. Golden Girls
  10. Carolina
  11. Heard Somebody Say
  12. Fig in Leather
  13. Für Hildegard von Bingen
  14. Never Seen Such Good Things
  15. Seahorse
  16. Celebration
  17. Carmensita (Rappel)

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