Critique album | Les Trois Accords – J’aime ta grand-mère
Ils sont de retour: les quatre gnochons des Trois Accords récidivent avec J’aime ta grand-mère, un nouvel album sous le signe de l’amour. Celui qui n’a pas d’âge…
Quelle carrière atypique que celle du groupe Les Trois Accords!
Qui aurait crû que huit ans après l’incroyable succès de Gros Mammouth Album Turbo, ils lanceraient un 4e album aussi attendu. Soyons honnêtes: nous étions nombreux à croire que l’expression « two-hits wonder » serait inventée juste pour eux, après Hawaienne et Saskatchewan.
Forts de leur charisme indéniable et de leur ingéniosité renouvelée, Les Trois Accords ont tenu bon avec Grand Champion international de course (2006) avant d’en épater plus d’un avec Dans ton corps (2009), la révélation d’un flair musical et mélodique hors du commun.
L’album était un bijou de textes à dormir debout, mais Les Trois Accords avaient trouvé le juste ton musical pour en faire de la bonne chanson, indépendamment de l’aspect comique de l’ensemble. Du joli dada, brillamment composé et chanté avec tout juste assez de retenue pour créer un contraste encore plus efficace que les fanfaronnades des premiers albums.
Sur J’aime ta grand-mère, la bande poursuit dans le même sillon. À nouveau, le groupe a travaillé avec Gus Van Go et Warner F. dans leur studio new-yorkais. Le son rappelle le pop rock à l’Américaine, bien produit avec le mordant qui manque souvent au rock québécois. Un peu de Weezer, des instants Beatlesques et du Malajube de l’époque Trompe-l’oeil font bon ménage.
Dès la première écoute, des titres comme Exercice, Bamboula (qui rappelle presque du Interpol) et la chanson titre collent au cerveau comme du beurre de pinottes au palais. Les écoutes subséquentes n’amoindrissent en rien leur portée et dévoilent les ingénieux arrangements des autres titres.
L’écoute des 10 chansons nous laisse la vague impression d’un concept narratif un peu flou, un fil conducteur mince comme de la ligne à pêche. Une histoire de gérontophilie qui pousse un tourtereau à se toucher dans le parc (Je me touche dans le parc) afin d’être admis à l’Institut pour rejoindre sa dulcinée ? Disons qu’on est loin de The Wall.
Mais peu importe: J’aime ta grand-mère pourrait n’être qu’une collection de chansons pop ultra-efficaces, sans maillon faible.
De la part d’une bande d’ados qui chantaient Hawaienne il y a presque une décennie, c’est déjà remarquable.
* Lancement ce soir (23 octobre, 18h) au Cabaret La Tulipe. Ouvert à tous. Apportez votre grand-mère (à vos risques et périls; Les Trois Accords pourraient vous la voler…)
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