Haim

Critique album | Haim – Days Are Gone

Haim - Days Are Gone Haim Days Are Gone

On l’attendait depuis longtemps celui-là. Les filles de Haim ont lancé leur premier « single » en octobre 2012 et ont depuis fait le tour du monde, donnant spectacle après spectacle, lançant EP après EP et annonçant continuellement la venue d’un éventuel album. Le buzz est grand autour de la formation, que plusieurs publications prestigieuses ont placée sur des listes d’artistes à surveiller.

Days Are Gone est maintenant réalité, et s’avère à la hauteur des attentes. Les trois sœurs californiennes – Este à la basse, Danielle au chant et la guitare, et Alana aux claviers – aidées de leur complice Dash Hutton à la batterie, ont concocté une petite bombe pop qui devrait faire du bruit.

S’occupant elles-mêmes de la réalisation, fignolant à la perfection leurs compositions, celles qui ont acquis leur expérience au sein du groupe Rockinhaim avec leurs parents se sont inspirées d’une foule d’influences diverses pour écrire des chansons solides qui méritent plusieurs écoutes et qui font, à coup sûr, bouger le popotin.

Ça commence fort avec Falling, un single lancé précédemment en février dernier. Le mix est légèrement différent ici, davantage de guitares lui donnant plus de mordant. Le chant saccadé et caractéristique de Danielle Haim donne du punch à l’ensemble, et sa voix expressive possède une certaine gravité qui sied à merveille aux paroles pleines de provocation. Les textes du groupe sont d’ailleurs, en général, assez combatifs, démontrant la force de caractère des trois filles (ce qui fait partie également de leur charme).

La basse d’Este Haim est très souvent à l’avant-plan, comme sur Forever, où son jeu funky est bien appuyé par le chant rythmé de Danielle. La plus jeune des sœurs, Alana, n’est pas en reste puisque ses claviers sont omniprésents tout au long de l’album, son jeu se mariant à merveille à la guitare rock de Danielle et la basse groovy d’Este, en plus de conférer au tout un style très années 1980. En effet, écouter Haim donne souvent l’impression de retourner en 1988 ou 1989 – mêmes sonorités synthétiques, sans l’attitude naïve de l’époque.

S’il est vrai que le groupe confère à sa musique une couleur prédominante plutôt rétro, celle-ci n’est pas nécessairement confinée à une époque en particulier. Sur la pièce My Song 5, la guitare sale, les touches de cuivres et de claviers, ainsi que la batterie syncopée, évoquent une atmosphère étrange et sans attache à un genre précis (on pourrait même avancer qu’on s’approche ici de certains sons créés par Kanye West avec ses échantillonnages).

Les filles sont maniaques du son travaillé, de la production soignée et ont mis du temps à sortir le disque, malgré la pression sur elles, pour pouvoir le peaufiner jusqu’à leur totale satisfaction. De ce fait, l’album est d’une grande qualité sonore, le résultat d’une besogne très bien faite.

Après un début enjoué comprenant des titres accrocheurs et commerciaux tels The Wire et Don’t Save Me (qui ont déjà fait leur preuve à la radio comme sur le web), ainsi que la dansante If I Could Change Your Mind, la deuxième moitié du disque ralentit et semble quelque peu s’étirer. Ceci dit, c’est très court comme album – 45 minutes – et dans l’ensemble ça s’écoute avec grand plaisir. Haim est un nom à retenir, car ces filles semblent être là pour rester. Maintenant, on attend avec impatience des dates de tournée en sol québécois et canadien…

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